Je déteste ce jeu, profondément, je dirai même viscéralement.
Je n'ai jamais compris l'engouement à l'époque si ce n'est bien entendu pour les jeunes qui s'essayaient à leur 1er Resident Evil et je pense très sincèrement qu'il y a une forme de fanatisme autour de ce jeu.
Le fanatique que j'évoque est en effet immédiatement identifiable par le jargon qu'il utilise: pas un mot ne vient de lui, il vous répétera les mêmes phrases lapidaires que tous les autres puis vous constaterez que ces mêmes phrases sont au mot près celles véhiculées par la presse numérique. En d'autres termes il s'agit de la communication de Capcom à l'époque, c'est aussi simple que ça.
Car répéter bêtement que le gameplay de cet opus est "moderne" et que celui des anciens RE est "archaïque" ça me fait toujours hurler de rire, c'est un peu comme ces internautes qui descendent Commandos car ils souhaiteraient du tour par tour et non du temps réel, c'est un non-sens total.
La caméra et les plans fixes ainsi que le système de visée volontairement sommaire sont justement la marque de fabrique des opus précédents, c'est ce qui permettait d'instaurer ce sentiment de stress notamment grâce aux bruitages "hors-champ" et à une absence de vision panoramique. D'ailleurs le Resident Rebirth sorti pourtant peu de temps avant ce 4ème épisode n'a jamais été critiqué pour ces raisons, il y a en plus une forme de mauvaise foi dans les commentaires des apôtres d'internet.
Capcom a donc changé sa formule en privilégiant désormais une caméra libre à 360° et un système de visée merdique et peu précis à l'épaule afin notamment de s'aligner sur n'importe quel banal jeu d'action à l'époque et pour satisfaire bien entendu le plus grand nombre. Mais comment peut-on s'extasier pour un truc pareil...
Toutefois j'ai conscience que le problème vient de moi puisque mon frère l'a bien entendu acheté à l'époque, je l'ai donc regardé jouer pendant de longues heures, encore et encore, sans toutefois ressentir la moindre envie de prendre la manette ou de lancer une partie, car c'est ici que je me suis rendu compte que la magie n'opérait plus.
En effet sur les anciens épisodes vous pouviez tout à fait jouer à 2 avec un "partenaire": certaines énigmes étaient peu évidentes, vous pouviez oublier de sauvegarder et vous retaper tout le boulot, gâcher vos munitions sous l'effet de la panique, oublier des objets importants ou encore vous retrouver bloqué sans savoir où aller. Mais alors là sur cet opus...
Mon frère n'avait bien entendu absolument pas besoin de moi: des munitions il y en a partout, les ennemis font la queue à la fenêtre histoire que ayez mollement le temps de les ajuster, les sauvegardes vous ne vous en souciez plus, vous ne pouvez pas vous perdre, le mec à la tronçonneuse nous étions mort de rire à chaque fois qu'on l'entendait, les pseudo damnés en costume de moine vous leur tirez dans le bras pour qu'ils ne puissent pas vous lancer leur hache à la con, c'est facile, ça ne fait pas peur, le scénario il n'y en a pas, Léon ne ressemble à rien bref, c'est consternant de nullité.
Je regardais donc le plus passivement du monde et avec un réel désintérêt mon frère y jouer et je ne pouvais m'empêcher de lui glisser de temps en temps un "mais... t'aimes bien sérieusement?". Et oui le pire dans tout ça c'est qu'il avait l'air de s'amuser, je ne comprendrais jamais je pense...
Bref j'ai divorcé avec Capcom à cette époque, c'était probablement la croisée des chemins entre le joueur exigeant des années 90 en recherche de (réelle) nouveauté et le jeune consommateur en devenir lobotomisé par internet, nous retrouverons d'ailleurs ce type de marketing mensonger sur les Batman de Nolan, où le "grand public" était déjà conquis avant même d'avoir foutu les pieds dans les salles de cinéma.
J'aurais pourtant voulu trouver des qualités à ce "Resident Evil pour les nuls" mais il n'y a rien à faire je n'en trouve pas la moindre, mon 1 est donc totalement sincère (bien que subjectif j'en conviens), l'intérêt de ce jeu pour les enfants des années 2000 et pour mon frère demeurant pour moi un mystère non élucidé.