C'est quand même avec une certaine émotion que je range mon Resident Evil 4 sur mon étagère, sachant que mon aventure est finie. Car à l'instar de quelques très rares jeux, ce RE4 a su me scotcher du début à la fin. J'ai absolument dévoré le jeu, au point où seuls six petits jours m'ont suffit pour le terminer. Chaque jour, j'avais cette faim insatiable d'aventure, de surprises... laquelle a amplement su être satisfaite.
Car des surprises, bon dieu que ce jeu en regorge. Malgré son intrigue très ordinaire (un agent américain partant en Espagne sauver un otage détenu par une secte), Capcom parviennent à nous emmener de plus en plus loin : d'une part avec une histoire chargée en rebondissements volontairement grotesques, d'autre part avec une grande variété de niveaux et d'éléments de gameplay. À chaque zone, on découvre une mécanique de jeu inédite, un nouvel ennemi, un autre puzzle... bref, un petit quelque chose qui surprend et qui renouvelle grandement l'aventure.
Toutefois, cette tendance à la surenchère amène avec elle deux gros risques.
Le premier serait de conduire le joueur à l'indigestion à force d'en faire trop. Mais heureusement, tout est savamment dosé dans ce Resident Evil 4. Chaque idée est suffisamment exploitée pour réussir à tenir en haleine le joueur, mais pas au point de le lasser.
Le second risque serait d'au contraire, décevoir le joueur à la moindre légère faiblesse créative. Hélas, je crains que ce soit le gros souci du dernier chapitre. Je n'en dirai pas trop par respect pour ceux qui n'ont pas encore fait le jeu, mais de toute façon il n'y a pas grand chose à spoiler... Le combat final (auquel on accède par surprise, sans trop s'y attendre) est vachement décevant : boss design peu inspiré, décor quelconque, mise en scène bateau, difficulté au ras des pâquerettes... On plie l'affaire en une dizaine de minutes, puis on passe facilement à autre chose. C'est tellement dommage que le jeu perde son élan d'inventivité à la toute fin, alors que tous les chapitres précédents étaient mémorables !
Pendant toute ma partie, je me suis dit que j'accorderais au jeu une belle critique élogieuse avec un 9/10 (voire plus !)... mais hélas, ce satané dernier chapitre m'empêche de sortir de cette expérience sur un petit nuage. Ceci étant dit, ce défaut n'annule en rien le fun que j'ai eu pendant mes 16h de jeu. Resident Evil 4 ça reste une sacrée expérience de jeu-vidéo. Alors même si je ne crierai pas au chef-d'œuvre, je ne peux que vous le recommander...
Ma note : 8/10