Le Naufrage
Le naufrage de la série Resident Evil n'a pas été un long et angoissant désastre, ce fut soudain et assourdissant, dès la parution de ce RE4 en réalité. Oubliez la peur, l'exploration, les énigmes,...
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le 14 avr. 2017
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Si 2019, fut une année remplie de bons crus pour certains, elle fut celle de la rédemption personnelle avec pour objectif de faire des classiques que j’aurai dû finir depuis bien longtemps, une grande lacune, celle de n’avoir jamais posé mes mains sur une oeuvre étape du 10eme art, ce mythique Resident Evil 4.
Qualifié souvent de renouveau dans les jeux « caméra à l'épaule » il fut tout autant décrié en son temps, pour certains un chef d’œuvre intemporel et pour d’autres un jeu devenu injouable par sa maniabilité particulière.
Dans ce cas il n’y pas vraiment de meilleur moyen pour savoir que de se plonger soi-même dans ce trip d’horreur en Espagne halluciné dans le cerveau d'un Japonais, alors ca donne quoi ?
Pas vraiment de blabla on débarque directement sur le lieu du kidnapping de la jeune Ashley, fille du président “America fuck yeah” tombé du ciel au milieu d’une secte espagnol, sacrément ballot me direz-vous, on est là pour sauver la gamine mais quelques réjouissances comme vous l’imaginez, nous barrent la route.
N’ayant jamais vu le jeu original en mouvement auparavant, quelle agréable surprise de voir que malgré le léger lifting du remake il reste encore parfaitement agréable à regarder, le résultat de superbes choix artistiques et une modélisation exemplaire pour l'époque, la marque des grands.
Ce premier acte déjà bien long (qui donne un aperçu de la très bonne durée de vie qui nous attend, autour de 20/25h) n’est que l'apéritif vis à vis de ce que le jeu à vous offrir par la suite. Si on se croirait par moment plus souvent dans un épisode de True Detective se situant dans les bayous américains que réellement en Espagne, l'ambiance malsaine qui se dégage des environnements vous absorbe au cœur de cette aventure.
Si l’acte 3 manque peut être de tact avec l'arrivée sur une île un poil gentillette sur l'ambition visuelle à mon sens, c’est surtout après un très bon acte 1 et surtout la claque de l’acte 2 qui place la barre très haute pour l'époque avec un environnement médiéval baveux qui vous mettra mal à l’aise dans le bon sens du terme.
Cet acte met parfaitement en avant toutes les qualités du titre avec un level design rarement pris en défaut, une évidence dans la progression malgré le petit côté “labyrinthique” des niveaux et un vrai plaisir de chercher des passages secrets et autres objets cachés.
L'ensemble de cette œuvre a été rudement réfléchi et digéré et cela se ressent par le sens du détail qu'on y retrouve.
Le gameplay s'il fait moins l'unanimité aujourd'hui, comme à son époque d’ailleurs, reste à mon humble avis un mixe parfait qui contribue fortement à la tension et l'atmosphère anxiogène. Cette incapacité à pouvoir bouger et tirer en simultané procure un sentiment de perte de contrôle assez excitante et vous obligera à réagir efficacement et intelligemment et surtout avec une concentration maximale.
Ne vous inquiétez pas le système de difficulté intelligent qui s’adapte à votre niveau (imperceptible jusqu'à que je tombe sur un article des développeurs expliquant cela) vous permettra de ne jamais vous retrouver coincé et à devoir recharger une vieille sauvegarde.
Le jeu se veut généreux sur l'arsenal disponible et très varié avec une évolution de celui-ci au fur et à mesure que vous récolterez les ressources nécessaires.
S'il ne vire pas sur l’horreur pure et le gore RE 4 se pose la, l’ambiance est pesante et très malaisante par moment, certains moments virent beaucoup sur l'action et d'autres clairement sur la tension mais vous ne sentirez jamais l'ennui vous envahir, le rythme imposé est toujours parfaitement dosé et on ne se lasse pour ainsi dire jamais d'un trop plein d'action ou d'un manque de celle-ci.
La partie audio vient appuyer tout cela en étant très bien composé et si il n’y a pas ou très peu de musiques à proprement parlé les “doublages” ainsi que tout le travail sonore viennent apposer un voile de tension mystique tout au long de l'aventure.
Le scénario qui tient sur un timbre poste fait clairement série B et possède des personnages très caricaturaux mais ces choix volontaires s'excusent parfaitement par le charisme de chaque good guy et bad guy du jeu, les méchants charismatiques qui se transforment tous en boss au fur et à mesure de votre progression sont un vrai plaisir à éliminer au cœur de face-à-face assez mémorables mais malheureusement possiblement expédiables à cause du “cheat” du one shot à la roquette. Il reste que RE 4 est un vrai trip de développeurs japonais avec tous les clichés et fantasmes possibles qui traversaient leurs cerveaux d'insulaires en 2005, les amis vous êtes prévenus si le scénario à une grande importance pour vous, mais disons qu'il fait le travail et on ne lui en demandait pas beaucoup plus.
En résumé, je n'ai pas de points négatifs majeurs à exposer à propos de ce RE 4 malgré que j'eusse fini celui-ci près de 15 après sa sortie, le jeu reste encore un exemple de conception et réflexion sur beaucoup d'aspects et continue à inspirer nombre de studios, Capcom les premiers.
Véritable plaisir à parcourir, avec une grosse durée de vie et trouvant le parfait point d'équilibre entre horreur/tension et action, RE 4 est rarement pris en défaut et reste un vrai “game changer” qui aura tiré l'industrie dans un sens, et même emmené toute la série sur 10 années d'héritage pour le meilleur et le pire.
Cette notation a pour vocation à noter principalement l’oeuvre originale, n’ayant pas fait celle-ci en son temps je ne peux apprécier ou non la qualité du portage mais c'est beau, propre et fluide, rien à signaler de particulier et même si Capcom est souvent décrié pour son modèle économique, il n'empêche que je sois le meilleur exemple que grâce à cela j'ai pu poser mes doigts sur cette merveille.
Si vous aviez des doutes lancer-vous, vous apprendrez au moins quelques mots d'Espagnol.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs level design de jeux vidéo, Les meilleurs jeux d'horreur et Les meilleurs jeux Resident Evil
Créée
le 23 sept. 2019
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