Faisant suite à un cinquième opus qui clôturait la saga Albert Wesker avec autant de panache que de maladresses, Capcom n'ayant plus rien à raconter de neuf ne pouvait que tomber dans la surenchère d'Action jusqu'à sombrer dans le grotesque. Resident Evil 6 pouvait donc se voir comme un pot pourri de séquences spectaculaire piochant aussi bien de le TPS explosif, l'infiltration, la conduite de véhicules, le Rail Shooter, les courses poursuites effrénées et les séquences de QTE roboratives. Réparti en quatre campagnes d'environ 8 heures chacune et mettant en scène les duos Leon S. Kennedy et Helena Harper, Chris Redfield et Piers Nivans, Jake Muller et Sherry Birkin et enfin celle d'Ada Wong, RE6 faisait preuve d'une indéniable générosité tant sur la forme en multipliant les environnements et le bestiaire mais aussi sur le fond avec une grande variété dans les situations afin d'éviter que le joueur ait l'impression de faire toujours la même chose. Cependant le revers de la médaille c'était qu'il n'y avait plus de réelle cohérence dans notre cheminement et bien pire encore, les séquences se révélaient bien trop inégales nous proposant parfois des phases excellentes (L'Université, le cimetière ou l'avion dans la campagne de Leon/Helena, le laboratoire ou les courses poursuites pour échapper au Ustanak dans celle de Jake/Sherry, le serpent invisible dans celle de Chris/Piers ou certaines phases de combat au CAC dans celle d'Ada Wong) mais la plupart du temps des séquences mal foutues (La phase dans la neige dans la campagne de Jake/Sherry, tous les passages en véhicules mais aussi certains boss horribles à base de QTE dégueulasses). Capcom avait voulu pousser l'aspect Action/Horror à son paroxysme ce qui pouvait paraître généreux sur la papier mais entachait grandement l'intérêt du titre à cause de son aspect inconstant apportant beaucoup de frustration au joueur, une frustration davantage renforcée par la stupidité des bots qui nous accompagnaient lorsqu'on y jouait en solo. Au final j'ai bien aimé ce RE6 même si je reconnais volontiers ses nombreux défauts qui en faisait un patchwork de séquences parfois brillantes mais aussi souvent mal pensées, un peu comme si plusieurs équipes au talent disparate avaient été affectées sur ces dernières, le transformant en un authentique plaisir coupable à réserver en priorité à deux joueurs appréciant l'esprit série Z un peu trop décomplexée. À vous de voir dans quelle team vous vous situez au bout du compte.