...Et cela commence par les graphismes.
Quitte à avoir des décors globalement figés, autant rester sur du précalculé comme le très beau Onimusha par exemple, non? En passant à une 3D totale, j'aurais voulu avoir davantage d'effets de mouvement, comme dans Silent Hill sur PS1 par exemple, qui avait très bien exploité ça...
Là, on sent bien que les développeurs veulent aller vers de la 3D, mais sans y aller vraiment.
Et en plus, si on laisse ça de côté, il y a pas mal de passages assez pauvres graphiquement et surtout avec des couleurs bien trop criardes (par exemple, le monstre géant fluo que l'on combat dans une chambre de torture). Quel dommage!
La jouabilité est toujours bonne, en tout cas dans les passages en vue "traditionnelle" de Resident Evil. Les séquences à la première personne sont totalement ratés, et je ne parle même pas du mode Survivor.
La diminution du nombre de "portes en 3D pour accompagner les temps de chargement" est un atout qui rend le jeu un chouïa plus vif (ou, plutôt, moins lent).
La gestion de l'équipement est très bien dans cet épisode, avec pour une fois un fonctionnement des malles qui a essayé de gagner en crédibilité (car leur contenu n'est pas "communiquant" avec les autres malles).
La durée de vie est pas mal !
Et le jeu prend fin lorsqu'on pourrait commencer à se lasser, c'est bien vu.
La bande-son est toujours de qualité, même si j'aimerais voir arriver des voix en français.
On sent une petite évolution des thèmes, qui se dirigent lentement mais sûrement vers des mélodies plus vives, de type "films d'action". L'intro du jeu en est un bon exemple.
Enfin, le scénario...
Il y a des efforts intéressants pour nous surprendre, comme :
- l'alternance des personnages principaux sur une même histoire de fond
- un personnage de méchant plus complexe qu'à l'accoutumée
- la "reconstitution" du manoir de RE 1, c'est un passage étonnant du jeu et une forme d'hommage / clin d'œil / détournement, que je préfère à un remake
Néanmoins, malgré ces points positifs, ça y est, ça commence sérieusement à tourner à vide...
On retrouve les mêmes ressorts dramatiques que précédemment, avec moins de saveur, et toujours cet abandon du côté kitsch des débuts (surtout RE 1) pour aller vers une narration ultra sérieuse dans laquelle les scènes d'action, les dialogues, et les énigmes alambiquées, s'en trouvent ridicules.