Une préquelle à Resident Evil dont le développement date de mi-1998 parmi tant d'autres projets liés à la franchise, Resident Evil Zero nous plonge dans les prémices de la saga et de la chute inévitable de Raccoon City en explorant le point de vue de Rebecca Chambers, personnage majeur du premier jeu. Profitant du moteur et des innovations graphiques du remake sortie la même année, il nous offre une expérience tout aussi effroyable comme je vais l'expliquer plus bas.
Quelques temps avant les événements du manoir Spencer, l'équipe Bravo des S.T.A.R.S. a été dépêché pour enquêter sur la mystérieuse série de disparitions et de meurtres qui a touché la ville de Raccoon City depuis quelques jours. Le groupe décide ensuite de se séparer pour explorer les environs, et c'est au moment où Rebecca entre dans un train abandonné que le cauchemar commence. Au cours de sa quête de survie et de recherche de vérité, elle sera amené à rencontrer un mystérieux prisonnier fugitif, Billy Coen, avec qui elle s'alliera pour mieux faciliter ses chances de découvrir un complot remontant aux origines d'Umbrella.
Reprenant la formule de base associée avec les innovations graphiques et techniques des consoles de nouvelle génération dont fait partie la Gamecube, Resident Evil Zero nous offre une aventure horrifique qui nous fera parcourir des lieux inédits et tous aussi sinistres les uns que les autres d'un train express abandonné aux griffes des zombies à une installation de recherche d'Umbrella prenant l'aspect d'un manoir semblable au premier opus, suivi de bien d'autres lieux tout aussi périlleux et peuplés de monstres redoutables. On bénéficiera d'un bestiaire contenant des nouveautés tout aussi horribles et dangereux (je pense notamment aux fameux hommes-sangsues, dont le leitmotiv musical à chaque apparition me fait toujours frissonner), ainsi que d'un scénario encore bien basique, prévisible, et cliché, mais un peu intéressant, notamment sur les origines d'Umbrella Corporation. Le design du décor ainsi que la bande-son d'effroi l'accompagnant saura retranscrire à merveille le ton et l'ambiance du survival horror de Capcom, par des détails toujours aussi horrifiques et sinistres (je pense notamment aux lieux imprégnés de la présence des sangsues comme dans le train).
Niveau gameplay, on a encore la même formule que les jeux précédents mais avec quelques différences. Premièrement l'absence des coffres. Quand on a un objet en trop et que l'on veut s'en débarrasser, on se contente juste de le poser dans un lieu quelconque, et de venir ensuite le reprendre quand on en aura besoin après. Une fonction pas très pratique de mon point de vue, même en s'y prenant avec astuce. Deuxièmement, la fonction du zapping, qui nous permet de contrôler à tour de rôle selon notre bon vouloir Rebecca et Billy, chacun disposant de ses compétences personnelles, ainsi que de son inventaire. On en vient alors à gérer les deux personnages en répartissant les objets entre eux, en sélectionnant l'attitude du personnage contrôlé par l'IA, et en les exploitant pour résoudre quelques énigmes complexes durant l'aventure. C'est à la fois une idée originale plutôt bien trouvée, et un inconvénient car on a des difficultés à bien gérer les deux héros lors de certains moments critiques comme par exemple la rencontre avec un ennemi redoutable d'un seul personnage disposant de moins de ressources et de puissance de feu par rapport à son partenaire. Il faut du coup y faire bien attention, surtout si on joue au jeu pour la première fois sans rien connaitre du reste.
Au final, Resident Evil Zero est un jeu qui dispose de son style horrifique particulier qui saura donner au public un challenge intéressant et une ambiance d'horreur plaisante. Toutefois il pourra s'avérer assez anecdotique niveau scénario, n'offrant pas énormément de nouveautés et de révélations choques comme on aurait pu l'annoncer avant. Une certaine déception qui aurait pu mieux être amélioré.