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Quelle surprise que l’annonce de cette suite, surtout après le rachat de Disney ou on pouvait penser à raison ne j’aimais revoir cette superbe saga. Mais que nenni, Papy Gilbert est de retour, et bordel, ça fait 20 ans qu’il a eu le temps de réfléchir à une conclusion, ce n’est pas un rachat de sa saga par une petite entreprise d’Amérique qui va l’empêcher de faire sa suite/conclusion ! Enfin c’est une suite mais tu comprends, comme c’est le développeur des deux premiers, l’histoire se passe entre le deux et le trois, mais tu as tout de même des réf aux épisodes suivants… Ouais, c’est un gros bordel qui semble n’avoir aucun sens, mais ce qui est bien avec cette série, c’est que c’est toujours justifié !
Juste pour info, sur ma critique je parlerai de la fin du 2 donc, si tu ne l’as pas fait, tu peux t’en aller prestement (puis si n’as toujours pas fait les deux premiers jeux, quelle personne détestable tu fais). Et je repréviendrai avant au moment voulu, mais sur la dernière partie je partagerais mon ressenti global aussi sur la fin du jeu, donc attention (mais je l’indiquerai clairement avec un titre quand on y sera).
Père Guybrush, raconte-moi une histoire
Bon déjà la question que je me suis posé en commençant le jeu, c’est comment Papy Gilbert allait faire suite à la conclusion de son deuxième épisode. J’avais adoré cette fin ou tu comprenais que toute l’aventure ne sortais que de l’imagination de deux gamins qui jouaient dans un parc, et si les autres suites de Monkey Island n’en avait rien à battre et ont continué comme si de rien n’étais, on reprend ici exactement là ou l’épisode deux nous avaient laissé. C’est couillu mais très malin, et cela permet d’ailleurs une petite phase tuto au contrôle de Boybrush (oui je l’ai inventé) bien foutu, pour nous apprendre les nouveaux contrôles. Contrôles et Gameplay qui sont parfait, là c’est clairement du point and click pur jus, tout ce fait à la souris avec les deux clics, c’est fluide et on profite aussi d’une exceptionnel ‘Quality of life’ comme on dit.
Que ce soient les objets ou on nous indique clairement ceux qui ne sont pas combinable entre eux (dieux merci j’en pouvais plus de ces phases de désespoir ou bloqué, tu essayé de combiner tout est n’importe quoi), les déplacements très rapides, notamment durant le chapitre 4 ou on peut retourner sur le bateau à tout moment juste en sélectionnant la carte, un régal bordel ! On a même un système d’indice progressif habilement incorporé dans lejeu (la fameuse magie noire !), qui bien que je ne l’ait pas utilisé (bah ouais, je suis un redoutable pirate MOI), est une addition géniale, car permet de rester dans l’univers du jeu plutôt qu’aller sur un site pour se débloquer. D’ailleurs j’ai bien aimé le système de sauvegarde à l’ancienne avec des images, ça m’a rappelé mes parties d’enfance sur Pouce-Pouce sauve le zoo (ça c’était du Point and click pour TRUE GAMER ma couille) !
En parlant de bons vieux souvenirs, cette aventure va bien évidement grandement parler aux vieux fans, et cela serait de toute façon très dommage de ne pas avoir fait les deux précédents avant (surtout que ceux-ci ne coutent rien et se termine en une dizaines heures si besoin de faire un rattrapage), tant il y a de références et que l’aventure à beaucoup plus d’impact si on connait l’univers, notamment sur la fin. Car si le jeu à le bon gout de ne pas faire que du fan service, tu vas rater de nombreuses références, notamment avec le premier chapitre, très généreux de ce côté. Pareil pour les personnages et certains gags, de nombreuses situations sont plus drôles/émouvantes si on a le vécu des anciennes/futurs aventures, car on retrouvera avec plaisirs nos vieilles connaissances, comme Stan qui m’a bien fait rire comme toujours (d’ailleurs allez sur le site officiel si vous ne connaissez pas, on peut parler avec lui qui nous vend le jeu, juste génial comme coup de com’!). Puis j’ai aussi adoré retrouver ce bon vieux Muray, qui m’a bien fait rire tant il prend chère dans ce jeu, j’ai adoré ce running gag de Gilbert en mode ‘Tu vas voir ce que je fais aux persos que je n’ai pas créé !’.
Bref, l’aventure est excellente, et si elle reprend des thèmes classiques des anciens jeux pour qu’on soit toujours en terrain connu (un chapitre bloqué sur un bateau, un autre ou on peut explorer librement plusieurs iles via un bateau, la conclusion plus linéaire), cette épopée aura son lot de surprise. Rien que dans la façon dont est conté l’histoire, avec un Guybrush désormais père qui raconte cette aventure à son fils, ajoute une petite touche de tendresse et d’innovation dans le récit (notamment quand on retourne au parc, interrompu dans notre aventure par une question du fiston).
Une écriture d’exception
L’écriture est donc toujours aussi réussie, et j’ai même ressenti que c’était pour moi le meilleur jeu de la saga sur cet aspect, car cette quête de devoir enfin trouver le SECRET de Monkey Island à quelque chose de palpitant, je n’avais jamais autant envie d’arriver à la fin pour connaitre la vérité ! Je ne spoil pas dans cette partie de la critique, mais sachez que j’ai pour ma part adoré la conclusion, elle est certes originale est déroutante (peu surprenant quand on connait la série), mais c’est très facilement celle parmi les jeux de la saga qui m’a le plus ému et retourner le cerveau, même plusieurs jours après avoir fini le jeu. Puis une fois l’aventure conclu, ne faites pas l’erreur d’oublier d’aller faire un tour dans l’album photo, cela serait criminel ! Puis tant qu’on en est aux sujets sur lesquels les opinions divergent, J’ai d’ailleurs tout autant adoré les graphismes du jeu, il faut certes s’y habituer au début, mais qu’ils sont beau finalement ! Puis quand on joue une histoire racontée par Guybrush et imaginé par un enfant, ce parti pris sur l’aspect graphique est loin d’être hasardeux.
Bref je disgresse, je disais donc, l’écriture est d’une grande qualité. Notamment au niveau des gags, la série ne nous a jamais déçu sur ce point, et c’est toujours du tout bon ici. Bien qu’on rigole de bon cœur quand on apprécie les nombreux clins d’œil qui chatouille délicieusement notre tendre nostalgie (le type qui fait de la promo pour Loom, le bateau du 1 coulé avec une pierre (c’était optionnel à la base !), la phrase de combat de sabre avec le plumeau, etc…), les autres vannes sont tout autant réussi. Que ce soit ce passage avec Stan qui te réécrit un slogan de publicité d’un personnage, la femme qui ‘crack’ les numéros de série des serrures pour t’en faire une clé, Guybrush qui fait toujours autant de connerie (notamment la gaffe sur la fin du chapitre 2 qui m’a fait beaucoup rire, vraiment trop con ce Guybrush !), on sourit de bonne foi tout le long de cette épopée. J’ai même tout particulièrement apprécié cette petite réf au plus vieux d’entre vous (et à moi car j’ai fait les tout premiers jeux d’aventures pour ma culture), car on retrouve le mot secret XYZZY sur une plaque au cœur d’une énigme, venant du tout premier vrai jeu d’aventure de l’histoire, Colossal Cave Adventure, ou il servait déjà à se téléporter !
En ce qui concerne la progression et les énigmes, j’ai bien apprécié la aussi, malgré le manque d’un peu de résistance de la part du jeu, car je ne me suis jamais vraiment sentit bloqué, et les rares moment ou une énigme me résistais un peu, j’ai toujours trouvé la solution rapidement. Je précise que j’ai fait le jeu en difficulté difficile (enfin celle du bas dans le menu), et je n’ai jamais été bloqué durant l’aventure. JE SAIS, je suis peut-être exceptionnellement doué, mais sans rire, c’est bien plus simple, on est assez proche de la difficulté du premier jeu, voir encore plus simple. Cela est dû en partie au fait que Gilbert voulait aussi adresser le jeu à des vieux comme lui qui ‘n’ont plus le temps de joué’ (putain ça fait peur de vieillir, j’espère ne pas finir comme c’est gens-là !), donc qui peuvent au moins avancer durant une petite partie entre deux pertes de cheveux.
Et en vérité, même si à la base je préfère les jeux bien hardcore, finalement je trouve que ce n’est pas si mal comme ça. Bien sûr je n’aurais pas dit non à un peu plus de difficulté, notamment sur le chapitre 4 très ouvert que j’ai parcouru sans gros problème (faut toutefois être bien attentif aux dialogues, le coup du feu démoniaque, j’aurais mal écouté un passage, je l’avais dans le baba), mais pour autant, plus jamais je ne veux revivre l’enfer de l’épisode 2 ! Episode qui lui à l’inverse en faisais beaucoup trop à te bloquer sur des énigmes bien trop stupides pendant des nombreuses heures avec des sessions de jeux entière de l’enfer sans réussir à se débloquer. Donc vive les vieux qui n’ont plus le temps de joué, j’apprécie bien mieux mon aventure quand celle-ci se déroule de façon fluide, sans être trop bloqué gratuitement et bêtement(ce qui est aussi une preuve d’énigmes bien conçu), je trouve que c’est un très bon équilibre… Quoi qu’un tout petit peu plus difficile, et là, ça aurait été vraiment parfait !
PARTIE SPOIL POUR PIRATE INTREPIDE
Attention, à partir d’ici j’évoque mon ressentit sur la fin du jeu, donc ne faite surtout pas la connerie de lire ce qui suit si tu n’as pas encore torché le jeu (en gros casse-toi).
Donc cette fin est une fois de plus assez déroutante, moins qu’avec l’épisode 2 car on s’attendais désormais à une carabistouille du genre, mais quand même, cette claque ! Oui bah oui, le secret il n’y en a pas, je crois que personnes de toute façon s’imaginer un trésor, surtout que on voyait venir le troll à des kilomètres avec cette armoire qui nécessite 5 clés d’or puis ensuite encore un nouveau coffre à l’intérieur ! Tout ça pour y trouver un vieux T-Shirt, faisant bien sur référence au tout premier jeu. Non, la véritable révélation, c'est tout ce qui se passe après l'ouverture de la dernière porte, qui implique que toute cette histoire est en vérité probablement imaginé (est aussi par déduction, potentiellement toutes les autres aussi de la série) par un père qui raconte des histoires de pirates à son fils, est des plus brillantes.
Car cette mise en abyme n’est pas seulement une révélation loufoque à la Monkey Island qui justifie une fois de plus de nombreuse incohérence, comme Elaine (toujours souriante et bienveillante), qui vient sauver Guybrush de manière purement absurde durant le jeu, surement des inventions de Guybrush pour faire plaisir à son fils qui voit ainsi en sa mère une héroïne dans le récit conté par son père. Non, cette mise en abyme est géniale aussi car elle implique plusieurs choses. Déjà, on peut facilement supposer que Guybrush est une représentation de Ron Gilbert lui-même, et que Boybrush nous représente, nous les joueurs (d’ailleurs celui-ci interrompra plusieurs fois le récit avec des questions qu’on pourrais justement ce posé). On comprend aussi via la merveilleuse lettre écrite par Gilbert adressé aux joueurs, tout le processus de création de cette aventure qui donne encore plus de poids à cette fin, et qui appuie la aussi l’explication comme quoi Gilbert se représente via le personnage de Guybrush.
Enfin bref, on peut interpréter cette fin de plusieurs façons, je comprends ceux qui peuvent être déçu et qui attendait quelque chose de plus incroyable, explosif, moins nébuleux pour un grand final qui a eu pourtant le temps de maturé une vingtaine d’années dans l’esprit de notre bon vieux Gilbert, mais je la trouve justement pour ma part parfaite. Car cela permet à chacun de s’approprier la fin, comme démontré d’ailleurs avec cette ultime question de Boybrush qui demande à son père qu’est ce donc que le secret au final ? Ce à quoi le joueur peut donner de nombreuses réponses, aucune n’est vrai, c’est au joueur de décidé et à lui seul, car lui aussi a eu une vingtaine d’années pour se l’imaginer et se l'approprier, comment ne pas faire de déçus dans tous les cas ?
On peut noter tout de même l’intelligence du Papy Gilbert, car celui-ci nous avait tout de même laissé un sacré indice sous le nez depuis le tout premier jeu qui prouve que cette fin est loin de sortir de nul part, eh oui : au tout début de la première aventure, le vielle homme avec qui on parle au tout début du jeu (celui qui fait le guet) se moquait de nous en disant qu’on ressemblait plus à un flooring inspector (sorte de gardien/concierge d’un lieu à ce que j’ai compris, mot qui n’est pas reprit dans le VF) que à un pirate. Et un flooring inspector, c’est exactement ce qu’on est à la fin de ce Monkey Island Return, quand on arrive dans cette sorte de parc d’attraction géré par Stan, ou on se rend compte que Guybrush n’est qu’un petit salarié ici (il faut coupé les lumières à la demande de Stan, une autre façon de dire que l'histoire est fini), qui se fait bien appeler un flooring inspector dans la version originale aussi ! De là à imaginer que toutes les histoires que Guybrush à raconté à son gamin ne soit que de la pure imagination de sa part inspirée de son lieu de boulot, il y a qu’un pas, et c’est en tout cas cette théorie que je préfère (bien qu’il subsiste un flou sur le sujet, notamment avec Elaine qui trouvent une carte au trésor à la toute fin dans le parc, on ne sera jamais vraiment la vérité j’imagine…).
Mais peut-être que j’ai tout faux allez savoir, les aventures de Guybrush ont peut-être réellement existé et à la fin avec le parc, c’est juste Stan qui veut se faire du fric sur les aventures de Guybrush, qui sait, chacun ira de sa petite théorie j’imagine, ce qui fait toute la richesse de cette conclusion ! Bordel, après tous ces explications, osé pas me contredire en me disant que cette fin n’est pas juste un sacré de coup de génie ! Dans tous les cas, chapeau bas mon brave Gilbert, et c’est quand tu veux pour une suite !
Une excellente suite avec un Ron Gilbert toujours autant créatif qui reprend les commandes de la saga une vingtaine d’années plus tard pour une merveilleuse aventure. On rigole toujours autant au côté de notre bon vieux pirate intrépide, l’aventure est plus prenante que jamais avec cette quête du secret de l’ile au singe, seule sa relative simplicité pourrait faire défaut. Leger défaut très vite oublié et compenser par cette fin exceptionnelle, d’une intelligence rare, qui doit être une de mes conclusions préférée dans l’histoire du jeu vidéo.