Un shoot'em up inspiré par les théories de Kandinsky (même si la filiation - revendiquée - peut sembler un poil capillotractée), ça ne court pas les salles d'arcade. Un sextoy à brancher sur sa console, vendu en bundle avec un jeu vidéo (au Japon, il était commercialisé avec un « trance vibrator » auquel les joueuses ont vite trouvé une seconde utilité, pendant que leurs copains se demandent toujours quelle était censée être la première), ça ne court pas les sex-shops. Une oeuvre d'art numérique interactive dont le but avoué est de faire plonger dans une transe synesthésique, ça ne court ni les musées, ni les Auchan, ni les Petit Robert. Rez, expérience musico-tactilo-visuelle à mi-chemin entre une ligne de coke et un trip sous LSD, réussit à être tout ça à la fois avec, en bonus stage, un vague background mystico-cybernétique (coucou, Ghost in the shell, coucou, Tron). Rez est un putain d'orgasme vidéoludique. Et tant pis si Kandinsky se retourne dans sa tombe.