Rez Infinite par JipéF

Cela fait donc trois fois que j'achète Rez. La première fois, c'était sur Dreamcast en 2001. Fasciné que j'étais par ce rythm-game maquillé en rail shooter, croisement improbable entre Kandinsky et Tron, j'avais acquis un des rares exemplaires produits en version Européenne. Le choc fut total : Rez est un voyage synestesique, une des meilleurs osmoses possible entre le son et l'image, quelque chose qui ne peut s'expérimenter que sous forme d'un jeu vidéo. Aussi, lorsqu'une ré-édition HD fut annoncée sur Xbox 360 en 2008, je passe à la caisse une deuxième fois et je replonge. Le jeu n'a rien perdu de ses qualités. Et en 2010, ce n'est pas Child of Eden, suite spirituelle pas fondamentalement mauvaise mais un peu trop enfermée dans une pseudo trance feelgood outrancière, qui l'estompera de quelque manière.

2016, année 0 de la réalité virtuelle. Et le meilleur jeu disponible dans le line-up du PS-VR date de 2001. C'est Rez, disponible pour la troisième fois, flanqué d'un nouveau mode réalité virtuelle et d'une nouvelle zone. Troisième passage en caisse pour moi, complètement excité à l'idée de re-re-découvrir Rez en immersion complète. Et évidement, ça marche : sa DA intemporelle ne vieillit pas, que ce soit sur un écran cathodique, un LCD full HD ou dans un casque de réalité virtuelle. Mais dans ce contexte immersif particulier, le plaisir de contemplation est démultiplié et l'expérience est poussée à son paroxysme. Un peu comme si son génial géniteur, Mizuguchi Tetsuya, avait prévu ce mode VR depuis le début, attendant le plus naturellement du monde que la technologie soit prête. Inutile de tourner autour du pot, c'est incontournable.

Et puis, il y a la zone supplémentaire, la zone X, totalement inédite celle là. Pour faire court, la Zone X préfigure ce que pourrait donner Rez 2 si un éditeur aventureux prenait le risque de le financer. Le principe fondamental ne change pas, mais le joueur se voit doté d'une relative liberté de mouvement. Mais ce qui frappe le plus, c'est bien sur la mise à niveau graphique. Rez classique est déjà superbe, cette Zone X est époustouflante, un véritable feu d'artifice visuel et sonore, magistralement mis en scène et immersif au dernier degré, que l'on dévore trop rapidement. Rien que pour cette update spectaculaire, Rez Infinite mérite vos sous même si, comme moi, vous avez déjà les éditions précédentes.