"Je vais tout casser"

Ah la saga Ridge Racer, une vieille et grande saga comportant plus d’une dizaine de jeux dont le premier fut sorti sur PS1 en 1994 au Japon et en 1995 en Europe et aux Etats-Unis. La saga était très appréciée à l’époque, cependant plusieurs épisodes lui ont fait défaut et elle a petit à petit sombré. Elle s’est cherchée et a essayé des jeux spin-off différents dont celui dont on va parler, le jeu Ridge Racer Unbounded.

Découvrez ma critique en vidéo ici.

Alors avant de commencer, petit disclaimer, je vais juger ce jeu comme un jeu de courses arcade concurrent à un jeu du style Burnout Paradise ou Onrush, et non comme un vrai opus de la saga Ridge Racer, il faut en savoir faire la distinction. Je ne dis pas que le nom est bien choisi, au contraire, ce jeu n’aurait jamais dû être rattaché à la saga Ridge Racer, je vais le juger en tant que jeu X et non en tant que jeu Ridge Racer. Voilà.

Ridge Racer Unbounded est donc un jeu de courses arcade développé par Bugbear Entertainment et édité par Namco. Il est sorti sur PC et sur les consoles de salon en 2012. A la différence de ces congénères, cet opus de Ridge Racer n’est pas un jeu de courses classiques, au contraire dans ce jeu les raccourcis se font par la destruction de bâtiments mais aussi d'ennemis.

Car oui, la chose que j’ai préféré dans ce jeu de courses, c’est qu’il n’y aille pas dans la dentelle, le but du jeu ? En gros, tout détruire, et manette en main, vous allez adorer tout détruire de la sorte, une sensation grisante et exaltante.

Ainsi, ici, le gameplay repose sur aller le plus vite possible tout en détruisant adversaires, décors et même bâtiments, car ces derniers permettent au joueur de débloquer des raccourcis à travers lesdits bâtiments. De plus, la destruction, en plus de débloquer des passages, permet également de gagner du boost, et ce dernier vous sera très utile pour détruire les bâtiments mais aussi pour espérer gagner les courses, car les adversaires ne vous feront aucune pitié et pourront même paraître, par moment, un poil cheaté. Ce gameplay bourrin est assez jouissif, cependant cela entraîne un petit problème par moment, car vous n’êtes pas le seul à tout détruire, vos challengers aussi et tout ce bordel peut amener à une sorte de bordel sur la piste, bordel ne rendant pas le jeu clair et entraînant quelques soucis de lisibilité.

Le jeu propose plusieurs modes de gameplay. Lorsque vous faîtes l’”histoire” du jeu, et mettez le mot histoire entre guillemets car il n’y a aucun scénario, mais bon à quoi bon en avoir dans ce jeu, vous allez avoir des objectifs de scoring à faire et non de position, je m’explique. Il existe plusieurs modes de courses différentes, vous allez avoir les courses dites “dérapages” où ici le scoring se fait en faisant un maximum de drift dans le circuit imposé. Sachez que ce mode de jeu est une réelle purge, car le drift est une pure horreur en termes de sensation.

Après les courses “dérapages”, vous allez avoir le mode “Crash”, ici assez simplement, nous allons devoir défoncer toutes les “chairs à canon” sur notre route. En gros, notre but, exploser le plus de véhicules possibles en leur rentrant dedans.

Ensuite, vous avez les Time Attack, dois-je préciser qu’il s’agit de classique contre la montre ?

Nous avons aussi les “Shindo Races”, en fait, ce sont des courses classiques sans boost ni destruction de décor ni rien, juste des courses basiques.

Enfin, le dernier mode, et le mode le plus amusant et le plus exaltant, la course “démolition”. Ce genre de course est clairement ce qui fait le charme du jeu, il s’agit d’une course classique sauf que gagner ne suffira pas, car les étoiles que vous attribue le jeu se font aux points et non à la position finale, ainsi, gagner rapportera des points, oui, mais pas suffisamment, vous allez devoir également détruire vos concurrents, faire des drifts mais également détruire les bâtiments pour déverrouiller les passages et ainsi amasser des puntos.

Sachez que ce mode “histoire” est terminable en une dizaine-quinzaine d’heures, mais que pour avoir les 3 étoiles à toutes les épreuves, je vous dit et souhaite bonne chance car certaines épreuves sont des purges en difficulté et ça vous fera transpirer clairement de la manette.

Le jeu propose de bonnes idées et met en place au joueur un éditeur de courses, chose rare dans le milieu et il faut se l’avouer, l’éditeur de courses est très efficace et plaisant, même s’il ne nous permet pas de faire des choses incroyables, ce dernier permet, via un placement de bloc, de construire une course comme nous le voulons, petit détail pouvant gêner, le budget de placement de bloc est finalement assez limité mais sans non plus être trop gênant. Après avoir placé vos blocs prédéfinis, amusez-vous ensuite à mettre des cônes, des flèches, des poteaux, et autres joyeusetés.

Une fois votre circuit prêt et testé, il peut être publié en ligne et il peut être joué par la communauté. L’aspect communautaire est ici assez puissant au détriment du Online, je vais m’expliquer.

Pour commencer, le multijoueur n’est dispo que en ligne, il n’y a malheureusement pas de multijoueur local et pourtant ce genre de jeu s’y prête beaucoup. Le multijoueur en ligne est totalement foiré ! Le Online n’a que des problèmes techniques, il est bugué comme pas possible, il ne fait que planter, il est compliqué à rejoindre, bref, les serveurs sont en mousse et ça se sent violemment, l’éditeur du jeu se doutait que ce dernier ne serait pas le plus grand succès et ont décidés de ne pas mettre un gros budget dessus je pense.

Continuons avec la technique globale du jeu, qui malgré de quelques rares bugs de collision, mais rare hein et avec ce type de jeu c’est pas étonnant, le jeu est assez solide sur le plan des graphismes, car sans non plus être une bombe, ce jeu est plaisant à regarder et les effets d’explosion et autres sont assez bien retranscrites et bien foutues.

Que serait-ce un bon jeu sans sa bande-son. Alors là c’est particulier, les musiques, c’est de la techno assez hard qui déglingue les oreilles, est-ce mal ? Et bien non, au contraire, elles collent parfaitement avec le jeu et son type, le bourrin. Autant si vous écoutez les musiques seules, elles peuvent être désagréables à écouter exceptées deux ou trois, mais autant dans l’action du jeu, c’est juste parfait, surtout avec un casque sur les oreilles. Un assez bon point donc, mais une OST qui ne se notera pas indépendamment.

Bref, ce jeu est malheureusement victime de son peu de budget et de son nom, il a de très bonnes idées mais a également quelques défauts entachant le plaisir du joueur.

Je vais maintenant résumer ce jeu de courses de destruction en 4 points positifs et 4 points négatifs.

Points négatifs

• Nom de dieu, pourquoi un tel nom trompeur
• Un Online techniquement foiré
• Pas de multijoueur local
• Les drifts, une horreur dans ce jeu

Points positifs

• Les sensations exaltantes : la sensation de vitesse bien faite et la sensation exaltante de "Je vais tout casser" avec ce système de devoir fracasser des bâtiments pour se faire des passages, une excellente idée
• Un outil de création de courses bien pensé / un bon éditeur de circuits
• Une bande-son adaptée au type de jeu, de l’électro version hardcore
• Des graphismes satisfaisants

Ce jeu n'est pas un mauvais bougre, cependant il aurait pu être largement mieux. C’est pourquoi ce jeu mérite un 7/10 pour son fun