Après le coup d'essai, le coup de maître. Bien sûr, les gens qui auront trouvé le premier chiant et pompeux (à savoir 90% de la population) n'iront pas s'essayer à d'autres promenades forcées sur une île quasi-déserte qu'un facétieux bonhomme aurait rempli de mécanismes et leviers assez peu ergonomiques. Pourtant ils ne savent pas quels plaisirs masochistes ils ratent...

Niveau trame scénaristique, le jeu débute de manière beaucoup moins iconoclaste et déroutante que son illustre prédécesseur : vous devez allez sauver la princesse Peach (la femme d'Atrus), coincé entre les mains du méchant Bowser (Le papa d'Atrus). Atrus vous envoyant pour cette mission sur Riven sans vous demander votre avis, car je vous rappelle que dans cette franchise vous êtes quelqu'un de totalement muet, sans nom et dont le seul but dans la vie est de régler les problèmes familiaux d'Atrus.

Dès que vous êtes largué dans ce monde, vous ne comprenez donc plus rien à rien : un garde se fait tuer, quelqu'un vous libère sans aucune raison et fui, il y a un machin qui ressemble vaguement à une dague, des murs qui tournent, un dôme doré, un siège araignée, des sortes de symboles bizarres, un village où tout le monde a peur de vous... Mais en fait, non. Vous vous en foutez, car vous savez quoi ? Tout dans ce jeu est d'une beauté absolument sublime ! Ces graphismes datent de 1998 et c'est pourtant encore une grosse claque dans la tête ! De plus, contrairement au premier Myst où vous aviez fait le tour de l'île en moins d'un quart d'heure, vous pouvez ici vous amuser à explorer les différents îlots sans rien comprendre pendant au moins une bonne heure. En prime, vous aurez le droit à un tour de manège en chariot dans une séquence dont le seul but est de permettre aux graphistes de se la péter grave.

Une fois que vous vous êtes bien amusé, il faut quand même en venir aux énigmes. Sachez que le plus beau dans ce jeu est qu'il n'y a pas d'énigmes "gratuites" et un peu déconnectées du reste, comme en étaient remplis les Âges du premier volet. Ici tout est immergé dans le jeu : comprendre les énigmes, c'est comprendre l'histoire de Riven, déchiffrer son langage, admirer sa faune ("Oh ! Les zoulis dauphins <3"), comprendre d'où viennent ces fucking dômes et le rôle de Gehn (le papa d'Atrus), être observateur pour dénicher les petits passages secrets... Et chose encore plus formidable : le monde est vivant. Si jamais vous êtes assez intelligent pour progresser dans ce merdier ambiant, et bien vous finirez par voir des gens qui bougent, vous visiterez le monde des rebelles, vous irez sauver Catherine, vous tromperez Gehn, vous verrez Riven se détruire... (No spoilers, Atrus vous dit dès le début que ce monde est à l'agonie.)

Riven est un jeu gravé dans ma mémoire de bambin, imaginez : l'ambiance, l'histoire, les lieux oppressants... Et je prends encore aujourd'hui un malin plaisir à y rejouer régulièrement, si bien que je finis par connaître la réponse à tout quasiment par cœur. Mais même après l'avoir fini 3/4 fois, il y a toujours les deux énigmes principales (celle de la caverne des rebelles et celle du grand dôme) que je n'ai jamais, ô grand jamais, réussi à résoudre totalement par moi-même...

Mais ne vous découragez pas, car l'expérience, même infructueuse, se vaut clairement.
Erw
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le 30 déc. 2014

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Erw

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