Roadwarden se targue d'être un roman de fantasy austère et mélancolique. Il réussit plus ou moins, mais ça n'en fait pas tout à fait un jeu intéressant ni poignant. Quelques raisons à cela :
- Le jeu est énormément focalisé sur le texte. Malheureusement, l'écriture n'est pas incroyable. Elle est correcte, certes, mais assez rapidement on finit par s'ennuyer et de regretter de devoir lire les petits pavés de texte qui décrivent l'aventure.
- C'est un choix qui se défend, mais l'absence de visuels pour les animaux et personnages (même ultra minimalistes) donne une impression statique et impersonnelle au jeu. J'aurais sûrement pu me projeter davantage si c'était mieux écrit... les personnages ont peu de personnalité malgré le texte descriptif, juste beaucoup motivations politiques, ce qui les rend assez antipathiques.
- Très belle musique, effectivement un peu mélancolique comme promis sur l'emballage. Ca ne suffit pas à donner envie de jouer pourtant, car l'ambiance alterne entre triste et dangereux, et on est mal à l'aise en permanence.
- Le jeu est difficile. Le sentiment d'errer de village en village en récupérant des miettes pour survivre tient davantage d'un simulateur de clochard que d'un protecteur des routes. C'est peut-être parce que j'ai choisi la classe du savant plutôt que du mage ou du guerrier, mais quand bien même, je passe mon temps à survivre de justesse sans jamais accroître mon bien...
Bon jeu si vous voulez vous sentir mal-aimé, puant, faible et pauvre. Je mets 7 car malgré tout j'ai joué plusieurs heures en y cherchant quelque chose (qui peut-être n'existait pas) et que le lore est intéressant sous la surface.
Ayant dit tout cela, pourtant, j'y ai quand même joué deux fois, une fois en mode normal où je me suis ramassée et une fois en mode facile où j'ai tout gagné (plus ou moins), donc j'ai pas adoré mais j'assume quand même de l'avoir fini et d'y avoir passé au moins 2 jours.