Rocher-Suchard

Rochard. Ce n’est ni le prénom de mon voisin, ni celui de mon chien ni même celui d’une célèbre marque de chocolat perchée sur un rocher ! Non, Rochard est le nom d’un petit jeu vidéo complètement passé inaperçu puisqu’il est sorti le 28 septembre 2011 sur PS3 et également sur PC quelques jours après, le 15 novembre pour être précis, uniquement en téléchargement sur les deux plateformes pour la modique somme de 10 € à l'époque.

Mais s’il est passé inaperçu, pourquoi diable je vous parle de Didier…euh Rochard alors ? Et bien tout simplement car je viens de le finir (en 2012), qu’il est diablement bon et que j’ai pris mon pied dessus, voilà pourquoi !

Tout d’abord, car le jeu mêle deux gameplay en un, et ça, c’est une grosse force !
Le premier type de gameplay est sous la forme d’un jeu d’action avec une vue « à la Mario » sur NES et SNES, c’est-à-dire sur un même plan, de profil. Grosso modo en 2D, avec en plus l’arrière-plan en 3D et ça c’est chouette pour une bonne immersion.
Le deuxième type de gameplay est un jeu d’énigme où il faudra faire preuve d’inventivité, de réflexion et d’observation pour avancer, en déplaçant des blocs à l’aide de son pistolet (nous y reviendrons) et en jouant avec la gravité (nous y reviendrons aussi).

Mais ce qui est fort, c’est que ce sont deux types de gameplay cohabitent durant tout le jeu, sans avoir de phase spécifiquement pour l’un ou pour l’autre, ce qui renforce le sentiment d’immersion, et ça, ça mérite un gros bravo ! Voilà, bravo ! Hum…

Je vous parlais de pistolet et de gravité tout à l’heure, et j’avais dit que j’y reviendrais. Et bien, voilà, j’y reviens !
A votre avis, quel est le point commun entre un nom comme Rochard, un pistolet et de la gravité ? Tic-tac-tic-tac… Vous avez trouvé ? Non ?
Tout simplement, car Rochard est le nom d’un mineur, John de son prénom, qui se sert de sa foreuse comme d’une arme, le tout dans l’espace où la gravité fait des siennes.
Le petit frère de Dead Space en somme, le nom kitsch du héros en plus et la bave des morts-vivants en moins.

Tout commence quand John Rochard et son équipe découvrent un gisement de pétrole du futur et qu’un méchant vilain pas beau tente de s’en emparer avec la police spatiale à sa solde.
Inutile de vous dire que vous devrez en réchapper vivant, contrer le bad boy et accessoirement mettre fin à ses jours.

Pour cela, vous aurez un pistolet-foreuse qui vous permettra de faire plein de choses puisqu’il possède deux modes.
En mode 1 : Il émettra un rayon capable d’attirer des objets pas trop lourd. Caisses et petits robots notamment.
En mode 2 : Il vous permettra tout simplement de tirer avec causant des dommages mortels.
Le tout est propulsé par le moteur Havok, qui gère les collisions et le poids des objets/corps à merveille.
Pour la partie action, on pourra donc balancer des caisses et autres objets explosifs sur les ennemis, et pour la partie réflexion, on se retrouvera vite avec le petit frère de Portal et Half Life 2, et c’est particulièrement jouissif!

Toutes ces phases d’action et de réflexion sont en plus accentuées par le fait qu’une simple pression sur un bouton de la manette nous permet de rentrer en phase de gravité lente à la manière d’un ralentissement du temps, ce qui nous permettra le plus facilement du monde de sauter plus haut, de soulever des caisses plus lourdes avec notre gun et de lancer des grenades et autres objets plus loin. Sympa !

Au fur et à mesure de l’aventure, vous trouverez en sus (ndlr : j’adore cette expression !) des bornes d’améliorations pour votre arme, qui deviendra plus forte, et votre santé, qui verra sa jauge augmenter. Vous trouverez également différents types de munitions pour votre gun, qui feront en quelque sorte office de nouvelles armes.

Malheureusement, en dépit d’un humour bien senti et parfois bien noir, d’une ambiance réussie, de graphismes très sympa à la Team Fortress, le soft est bien trop linéaire, et sans réelle surprise au final avec une forte notion de répétitivité, accentuée par un manque flagrant de diversité dans les décors (exception faite du casino) et dans le comportement des ennemis, agissant tous de la même manière sans foncièrement être stupides.
On se contente donc d’aller d’un point A à un point B, en dézinguant tout ce qui se trouve en travers de notre chemin se servant des caisses comme boucliers, et les énigmes censées nous mettre des bâtons dans les roues sont au final assez convenues, la faute à une caméra qui se place en retrait nous laissant voir la solution assez rapidement.

Les musiques quant à elles, bien que discrètes, s’adaptent parfaitement au jeu et renforce le côté parodique du jeu, avec de la country bien américaine, voir même complètement texane, qui colle parfaitement au physique du personnage tout en moustache !
Les doublages, vraiment immersifs, collent eux aussi au personnages et à l’ambiance du jeu.

-Les graphismes, tout en couleurs et optant pour un aspect comique inspirés de Team Fortress rendent le jeu sympa, beau et agréable à parcourir, même si un peu trop flashy par moment et répétitif vers la fin du jeu.

-L'ambiance sonore colle parfaitement au héros du jeu, américain stéréotypé à la moustache longue. Les doublages sont eux aussi parfaitement maîtrisés et rendent John attachant.

-Très simple à prendre en main, le soft nous offre en plus deux gameplay différents mais fortement compatible entre eux, accentués par un contrôle de la gravité appréciable et nécessaire pour résoudre certaines énigmes.

-Le gros point noir du jeu puisque le soft, en plus d'être répétitif, ne vous offrira qu'une poignée d'heures pour en venir à bout ! Comptez seulement 5h pour un premier run... Et pour vous rendre compte de la durée de vie, un trophée vous challenge même de finir le jeu en moins de 3h ! En plus de cela, la rejouabilité est nulle, puisqu'aucun challenge ne vient à vous à la fin de l'aventure, si ce n'est récupérer les traditionnels items cachés, qui ne débloqueront rien au final !

Rochard est un très bon petit jeu, vendu pour un prix un peu élevé, mais qui mérite, grâce aux deux types de gameplay et à son ambiance, que l'on s'y intéresse et que l'on s'y attarde le peu de temps que nous offre l'aventure.
Cependant, une pointe de regret conclut l'aventure, car on se dit qu'avec un peu plus d'investissement, le jeu aurait pu nous offrir tellement plus, la prise de risque et l'innovation étant déjà là ! Peut-être dans une éventuelle suite ? Espérons-le !