Quand on vous parle de jeux de courses sur console, on pense généralement soit aux bonnes vieilles simulations automobiles, soit aux jeux un peu plus fun et arcade principalement symbolisés par la série reine des Mario Kart. C'est bien sur dans cette deuxième catégorie que boxe Rock'n Roll Racing, titre peu attendu à l'époque et sorti sur la génération Super Nintendo / Megadrive.
Sur le papier, on nous promets des courses avec armes à disposition et surtout une ambiance survoltée. Une fois le jeu lancée, vous vous retrouvez propulsé au sein d'une ligue de courses automobile prenant place sur différentes planètes, chacune d'elle vous mettant au prise avec un pilote spécifique (et son véhicule spécifique) ainsi que deux jumeaux que vous vous coltinerez tout au long de votre évolution (de mémoire, il y avait une petite justification scénaristique rigolote à cela, comme quoi ils étaient les enfants d'une famille très riche qui achetait leur évolution au sein de la ligue quand vous changiez de planète ...).
Au premier abord, le déroulement des courses de RnRR semble un peu plus terne et austère que celle d'un Mario Kart en raison d'un choix de représentation avec une espèce de 3D isométrique moins flashy que le Mode 8 (pourtant un brin moins maîtrisé) de Super Mario Kart. De plus (et de mémoire), seules 4 pilotes concourent dans les différentes courses.
Mais l'austérité s'arrête là, car à part ces "points de maigreur", le gameplay de RnRR, bien que limité, s'avère drôlement efficace. Vous achetez une bagnole puis vous pouvez augmenter sa capacité en terme de nitro (turbo) et d'armes. Et cette capacité est renouvelée, en terme de munitions, à chaque fois que vous passez la ligne d'arrivée (à chaque tour, donc). Et ça fonctionne. Les circuits, eux aussi moins colorés et moins originaux qu'un Mario Kart, sont pas mal fichus même si les virages se limitent, isométrie oblige, à des 90° voire des 45° (en bref, ils sont peut-être un peu trop isométriques).
Mais pour sortir un peu d'une critique un peu trop descriptive, j'aimerai ici insister sur 2 aspects du jeu qui font que, même 20 ans après, je m'en souviens plutôt bien.
La première est la possibilité offerte par le jeu d'effectuer ce qu'on appellera le mode carrière à 2 joueurs derrière le même écran. Ca paraît bêta mais, à l'instar de ce que Mario Kart Double Dash permettra une douzaine d'années plus tard, quel pied de pouvoir vivre l'aventure à deux, en se frottant sur les circuits, en s'envoyant des missiles et en plantant l'évolution en ligue supérieure de votre pauvre pote qui a accepter de jouer avec vous ...
La seconde est la grosse ambiance du jeu. Bah oui, RnRR, c'est certes moins coloré et flashy qu'un Mario Kart, mais c'est quand même un peu plus adulte. Ca explose, ca sent la sueur, et il y a surtout cette grosse ambiance Rock principalement portée par les grands standards du rock repris comme musique des différentes courses. Et même avec les limitations audio de la Super Nintendo, c'est la classe. Je ne peux pas ne pas mentionner également le commentateur des courses (il me semble qu'il s'appelait Larry Grande Gueule en version française) qui lâche au gré des situations des petites phrases bien pêchues, un peu à la NBA Jam s'il me fallait trouver une comparaison.
Alors que je ne l'attendais pas, Rock'n Roll Racing est définitivement un titre dont je n'ai pas regretté l'achat et qui m'a permis de passer de bon gros moments de pilotage, d'envoi de bastos et de mauvaise foi entre amis. Une vraie réussite pour un jeu arcade, fun et surtout bien rock sur notre bonne vieille Super Nintendo !