Rocket Knight Adventures: Re-Sparked
Rocket Knight Adventures: Re-Sparked

Compilation de Limited Run Games et Konami (2024PlayStation 5)

Temps de jeu : 10 heures
Mon quatrième Rocket Knight
Test rédigé pour Nintendo-Difference [#111]

À une époque, les développeurs menaient une guerre sans merci pour imposer leur mascotte vidéoludique sur le devant de la scène. Des héros puisant leurs inspirations dans le monde animal, comme avait su le faire un certain hérisson bleu. Sparkster lui, pioche du côté des opossums auquel Konami aurait affublé d’une armure de chevalier, d’une épée et d’un jet pack. Mélange de plateforme et d’action frénétique, la série Rocket Knight n’aura finalement été qu’une étoile filante née et disparue au sein d’une même génération de consoles. L’éditeur aura beau tenter un revival sorti des enfers en 2010 avec un épisode reboot, il n’en est rien, Sparkster semblait bel et bien appartenir au passé, souvenir fugace des possesseurs de Mega Drive et Super Nintendo. À juste titre ? C’est ce que se demandent certainement Konami et Limited Run Games, puisque ce 11 juin dernier, tous deux ont décidé de rassembler les trois aventures parues sur les consoles de quatrième génération. Disponible sur Nintendo Switch, mais également PC, PlayStation 4 et PlayStation 5 pour 29,99 €, Rocket Knight Adventures : Re-Sparked est une compilation agrémentée de menus ajouts bienvenus qui s’adresse tout autant à l’ancienne garde qu’aux joueurs souhaitant découvrir la franchise de Konami, à condition de savoir dans quoi on se lance.

Pas un raton-laveur

Dans l’univers des Rocket Knight, ces chevaliers équipés de jet pack, époque médiévale et technologies steampunk se mêlent à une histoire aux inspirations claires et assumées. Comme dans la Guerre des Étoiles, le héros Sparkster est destiné à rétablir la paix dans un monde en proie aux ténèbres. Le royaume Zebulos est en effet trahi par Axel Gear, un chevalier Rocket déchu, comme passé du côté obscur de la force. Désireux de libérer un ancien sceau, ce dernier attaqua le château royal de Zebulos, volant à la fois la clé nécessaire à son sombre dessein, et kidnappant également la princesse Sherry. La clé en sa possession, Axel Gear put libérer la « Pig Star », une étoile mécanique renfermant une armée capable de menacer la galaxie toute entière. C’est donc à Sparkster que revient le devoir de sauver la princesse, battre le chevalier Rocket déchu et détruire une bonne fois pour toute la Pig Star afin de sauver le monde d’Elhorn.

Très orienté arcade, Rocket Knight Adventures dispose d’un système de vies et de crédits dépendants de la difficulté choisie dans les options de l’écran titre. Une fois lancé, le titre place le joueur dans la peau de Sparkster, demandant de venir à bout de sept niveaux à la difficulté croissante. Le premier stage, établi dans les vertes plaines du royaume de Zebulos, permet de découvrir les différentes actions qu’il est possible d’user. En plus de pouvoir se déplacer et sauter comme dans n’importe quel platformer, Sparkster peut se suspendre aux branches d’arbre et donner des coups d’épée. La lame possède un projectile hachoir à la manière du pouvoir éponyme de Kirby, facilitant les affrontements avec une portée plus élevée que celle des ennemis, dans leur grande majorité. Pour autant, trancher son adversaire au corps-à-corps n’est pas dénué d’intérêt : la cible subit à la fois les dégâts du projectile ET du fer tenu par Sparkster. Une méthode plus risquée certes, mais qui permet de venir à bout d’ennemis plus rapidement.

Rocket, quéquette !

Le joueur peut également maintenir la touche d’attaque avant de la relâcher, donnant un coup dévastateur, sur place ou dans une direction choisie. Sur place, Sparkster effectue une attaque circulaire blessant tout ce qui l’entoure. En cumulant l’attaque chargée avec une pression maintenue sur la croix directionnelle, l’opossum charge devant lui, dans les airs ou vers le sol lorsqu’il ne le touche pas. En résulte un assaut traversant toutes les cibles dans sa trajectoire, mais également la possibilité de se déplacer plus rapidement ou d’atteindre des zones autrement inaccessibles. Si la technique demande quelques essais avant d’être maîtrisée, elle se révèle particulièrement plaisante. Mieux encore, elle donne au jeu un rythme frénétique qui, une fois le level design bien mémorisé, offre une satisfaction totale tant on semble rouler sur le titre, pourtant pas avare en challenge. Attention toutefois à ne pas maintenir le bouton trop longtemps, le jet pack explosant dans le cas contraire ! Sparkster ne reçoit pas de dégâts, mais subit une projection en arrière, qui peut se révéler fatale selon les situations.

En effet, si le premier environnement reste accessible au plus grand nombre, les pièges mortels et autres ennemis retords ne tarderont pas à envahir les niveaux suivants, éliminant facilement les vies et crédits à notre disposition. Bien qu’il possède une barre de vie permettant de subir plusieurs coups, Sparkster peut en effet mourir instantanément face à un bain de lave, en tombant dans le vide ou croisant la route d’un chevalier cochon armé d’un bouclier à pics. Époque moderne oblige, Rocket Knight Adventures : Re-Sparked intègre la possibilité de rembobiner l’action pour éviter des morts malencontreuses ou pour apprendre à appréhender certains patterns loin d’être compréhensibles. Et si le lecteur souhaite la jouer à l’ancienne, il pourra tout de même récupérer des Vies supplémentaires ou soigner sa santé en récupérant des fruits comme des pommes ou des bananes dispersées ici et là.

Plus besoin d’apprendre le jeu Spark’coeur

Si le titre Mega Drive se révèle charmant, notamment magnifié par une direction artistique unique ainsi qu’un pixel art coloré et fin pour son époque, c’est davantage grâce à sa variété de situation et son rythme parfait qu’il brille autant. Au sein d’un même niveau, il n’est pas rare d’affronter trois boss totalement différents, ou de passer d’une section de platforming classique à une phase orientée shoot ’em up. Certains affrontements y prennent même la forme d’un combat de boxe, certes pas toujours très compréhensible, mais qui donne au titre une saveur unique. Aussi prend-on avec grand plaisir la possibilité de rewind sa partie à tout moment en pressant une simple touche, histoire de corriger une difficulté que beaucoup considèrent trop pénible aujourd’hui. La bande-son énergique elle, reste plaisante, sans jamais parvenir à égaler le top de la console, qu’il s’agisse d’un Streets of Rage, d’un Sonic the Hedgehog ou encore d’un Phantasy Star. Assurément, Rocket Knight Adventures reste aujourd’hui encore un jeu captivant à découvrir et maîtriser, en dépit de sa difficulté reconnue.

Une qualité qu’on ne retrouvera finalement plus jamais après, malgré deux suites sympathiques. Sparkster : Rocket Knight Adventures 2 (sobrement appelé Sparkster chez nous), toujours paru sur Mega Drive, est une suite directe du premier épisode. Quelques différences subsistent néanmoins, notamment dans le gameplay : ici, le jet pack du héros se charge de manière autonome et n’explose plus. Une fois pleinement chargé, la ruée en avant de Sparkster peut activer divers mécanismes et infliger de lourds dégâts aux adversaires. Sur la route, en plus des fruits et des vies, on peut aussi récolter des fusées, lesquelles rechargent à fond et activent le jet pack du joueur. Des flammes peuvent également être récupérées, augmentant les dommages infligés par la lame de Sparkster. L’effet est cumulable sur trois niveaux de puissance, mais la totalité est perdue dès lors que notre opossum subit des dégâts. Enfin, les cristaux ne rapportent plus de points de scoring, mais se transforment en roulette russe dès lorsqu’on a mis la main sur dix d’entre eux : on peut y gagner des vies, des soins, une fusée, un cristal ou, avec de la malchance, une bombe.

L’opo-seum du peuple

Plus coloré, le pixel art de Sparkster : Rocket Knight Adventures 2 nous apparait aussi comme un poil plus grossier, notamment dans les environnements traversés. Ces derniers, bien moins variés et plaisants visuellement, contribuent à une direction artistique en demi-teinte. Pour autant, c’est surtout du côté du level design qu’on s’avoue le plus déçu. Entre des niveaux trop labyrinthiques comme la pyramide ou le vaisseau de guerre ennemi, des obstacles qui hachent le flow de l’aventure ou des boss à l’intérêt très variable, rien ou presque ne parvient à marquer le joueur à la fin de l’aventure. On n’en retiendra que cette course poursuite en mécha ou la recherche des sept épées de légende dispersés à travers les six niveaux constituants le titre, laquelle donne à Sparkster une armure dorée survitaminée pour l’affrontement ultime ; une transformation qui fait évidemment penser à Sonic the Hedgehog et sa quête des sept Émeraudes du Chaos.

Le troisième épisode de la saga, Sparkster, est indépendant du reste de la série. Paru sur Super Nintendo, il peut même être considéré comme un spin-off. Absolument magnifique et usant du Mode 7 de la console pour en mettre plein les mirettes, Sparkster est indéniablement le plus beau titre de la franchise. Plus proche du premier opus dans son gameplay que Sparkster : Rocket Knight Adventures 2, l’épisode SNES présente lui aussi quelques différences. Cent cristaux donnent désormais une vie supplémentaire, tandis que notre héros peut effectuer une roulade à gauche ou à droite selon le bouton de tranche utilisé. La capacité de se suspendre aux branches d’arbres ou à des rails est mise en avant, le level design mettant davantage l’accent sur ces éléments interactifs du décor. Pour le reste, Sparkster semble plus maîtrisé que la suite sur Mega Drive, sans toutefois s’approcher de l’éclair de génie du premier volet, la faute du level design, peu inspiré et retombant dans les travers labyrinthiques de Sparkster : Rocket Knight Adventures 2.

Conclusion

La nostalgie n'a pas que du bon, en témoigne le retour en demi-teinte de Rocket Knight Adventures. Si les titres restent agréables à découvrir ou parcourir de nouveau dans leur globalité, seul le premier opus parvient véritablement à donner du plaisir et une envie de maîtriser le sujet à force de multiples runs. Les deux autres, bien en deçà de leur illustre modèle, singent leur grand frère avec bien moins de virtuosité ou tentent de nouvelles approches sympathiques, mais exécutées avec trop de maladresse. En tant que compilation, Rocket Knight Adventures : Re-Sparked fait le travail à merveille, avec une chouette cinématique animée et des nouveaux modes comme du boss rush ou la possibilité de rembobiner l'action en cours, histoire d'atténuer une difficulté parfois intraitable. Si la satisfaction de (re)mettre la main sur les aventures d'une mascotte vite enterrée est bien présente, le prix demandé pour y accéder lui, a de quoi freiner certaines envies. Trop chère à notre goût, on ne nie pas le travail fourni en amont, notamment sur l'intégration des musiques, illustrations et autres livrets de règles originaux, lesquels apportent de nombreux éléments sur le lore de la série ou des éclaircissements sur le gameplay de chacun des jeux. À moitié prix, c'est déjà une autre histoire.

Créée

le 22 juil. 2024

Modifiée

le 28 juil. 2024

Critique lue 3 fois

Kalimari

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