Franchement, je ne comprends pas. Quoi donc ? Je ne comprends pas pourquoi cette toute première adaptation vidéoludique de la franchise Rocky est si mal considérée… La plupart de ses détracteurs ont tendance à oublier l'âge relativement avancé du soft (1983), et surtout que la (rare) concurrence de l'époque ne faisait guère mieux… Pour un premier essai, dans un genre qui était à ce moment-là tout sauf codifié, je dirais même que c'est plutôt pas mal…
Commençons par le gameplay : celui-ci est déjà très complet, avec les coups à la tête, coups au corps, ou encore la possibilité de bloquer ou d'esquiver un coup. Ok, il manque quelques ingrédients pour que la recette prenne totalement : l'uppercut, qui aurait apporté une plus value technique non négligeable, et la possibilité de se mouvoir librement sur le ring. On peut tout de même se déplacer sur trois "plans".
Le plus intéressant est sans doute le système des jauges : en plus de la traditionnelle jauge de vie, on note la présence d'une jauge de fatigue : celle-ci se remplit lorsqu'on touche l'adversaire par des coups au foie, ce qui a pour effet de diminuer la vitesse de ses coups… Pas mal pour un jeu sorti en 1983…
Graphiquement, c'est plutôt réussi pour un jeu ColecoVision : les sprites des combattants sont très grands et relativement détaillés, et leurs animations sont plutôt fluides et bien décomposées. On reconnaît aussi sans trop de peine Rocky et Clubber Lang. Même l'arbitre fait acte de présence sur le ring.
En revanche, le décor unique est un peu trop vide à mon goût : on regrette par exemple qu'il n'y ait pas de public dans les gradins (gradins qui d'ailleurs n'existent pas…). Même des "traits" pour faire illusion auraient fait l'affaire. On est quand même supposé être sur le ring du titre mondial…
Et si la foule n'est pas visible, elle n'est pas non plus spécialement audible : on entend bien quelques genres de sifflets, mais ils sont plus stressants qu'autre chose… Les coups manquent peut-être aussi d'un chouïa de punch (je sais, elle était fastoche celle-là). On apprécie par contre d'entendre le thème du film (Rocky III) un peu partout, lors de l'intro, entre les rounds, ou quand on remporte le match, tant celui-ci est parfaitement adapté aux capacités sonores de la bécane.
Et puis, il y a le MAIS. Le mais, c'est la durée de vie du soft. On ne peut jouer QUE l'affrontement Rocky/Clubber Lang. Comment ? Le premier ou le second ? Ça, c'est un peu à vous (et à votre skill) de le décider…
Certes, on peut incarner l'un OU l'autre, seul ou à deux. Certes, suivant le niveau de difficulté choisi, le match se déroulera en 3, 5, 10 ou 15 rounds (comme à la belle époque) d'une minute chacun. Ça reste quand même léger.
En bref, Rocky Super Action Boxing est un jeu fort correct, certes loin de la perfection, mais qui ne mérite vraiment pas son statut de médiocrité donné par des sites "pros" comme Digital Press ou encore The Video Game Critic…