Kill Bill sous psychotropes.

Devolver, je les aime pas. Hotline Miami me fait chier, je trouve leurs musiques peu inspirantes et leur vision du jeu indé un poil bobo/hipster. Aussi, il a bien fallu que l'on m'offre Ronin pour que je m'essaie au jeu. J'ai failli quitter quand j'ai vu le logo de Devolver, mais aprés tout, pourquoi pas? Le gameplay avait l'air, cette fois, intéressant. Et intéressant il l'a été ce jeu. Pas transcendant, chronophage certes, parfois fun, parfois lourdingue, mais avec une bonne impression d'accomplissement. Point fort et point faible d'un jeu Kill Bill qui n'a du dynamisme d'un Tarantino que l'imitation qu'il en fait péniblement.

Vous êtes... Boh ça a pas d'importance. Une fille qui veut se venger d'une association de criminels en col blanc qui ont descendu son pére et qui décide de leur faire payer à coups de sabres avec un casque de moto sur la tête. C'est tellement anti-conventionnel quoi... Vous voila donc embarqué dans un voyage autour des immeubles copier/coller les uns des autres dans l'espoir (impossible) que les missions que vous aurez ne se contenteront pas à pirater des terminaux pour accéder à un boss. On prend les mêmes et on recommence, la formule ne change pas d'un poil et vous allez répéter inlassablement les mêmes actions pour espérer accomplir des exploits épiques, ou du moins ne pas mourir. Le jeu une difficulté trés équilibrée et c'est ce qui le sauve de tomber dans l'oubli. Le challenge est au rendez-vous, trés dosé et millimetré, votre progression se fera dans la douleur mais un ninja ne ressent pas la douleur, il doit en tirer des leçons pour réussir au prochain essai.

Le gameplay est d'une simplicité enfantine. Vous vous déplacez avec les touches fléchées, et sautez en utilisant la souris pour contrôler votre hauteur de saut etc... Quand vous sautez, le temps s'arrête pour que vous puissiez définir votre trajectoire tranquillement. Les combats se déroulent au tour par tour et vous devrez faire preuve de stratégies pour sauter au bon endroit au bon moment sans vous prendre une balle significative de game over, prendre à revers vos ennemis ou tout simplement vous échapper. Vous aurez l'occasion de remplir trois objectifs secondaires pendant les missions, toujours les mêmes: épargner les civils, ne pas déclencher l'alarme, tuer tout les ennemis. Sur ce point là, le jeu est honnête avec nous. Ce n'est pas un jeu d'infiltration, mais bien une simulation de mass murder comme son grand frère HM, la folie en moins.

Les graphismes sont toujours assez peu recherchés, on se fera rapidement chier à arpenter toujours les mêmes décors, de voir toujours les mêmes ennemis (il en existe seulement 3-4 variétés différentes) et même les environnements extérieurs, toujours de nuit, démontrent la fainéantise abusive de développeurs pressés de sortir un jeu voué au succés grâce à la légitimité d'un studio qui s'est bâti sur un jeu avec de bonnes critiques parmi les journalistes shootés aux stéroïdes qui apprécient les trips illogiques avec des masques de chevaux et tout un bordel incompréhensible. Gros point fort du jeu, sa bande son. Interprétée par Patryk Karwat, elle vous fera vibrer et a toujours le ton juste. Mention spéciale à la musique de la course poursuite, une telle intensité que j'ai encore du mal à m'en remettre.

Au final, j'ai été surpris de découvrir que Ronin pouvait être un jeu fort sympathique, malgré des défauts crispants. Hitbox mal gérées, combats parfois trop longs et répétitifs, peu d'améliorations disponibles, un gameplay pas si émergent que ça. Mais il se rattrape par son ambiance, sa superbe bande son et sa difficulté gérée aux petits oignons. Le seul jeu Devolver qui, à mon goût, n'est pas dénué de sens et peut être fun à jouer.... Sous psychotropes.