L'experience Rust ne nous est pas apparue aussi évidente que pour Starcraft 2 ou Battlefield. Elle s'est immiscée au sein de notre communauté au fil de l'évolution de nos attentes à chacun. Car plus qu'un jeu sur lequel on échange ensuite, il vaut mieux s'attaquer à Rust à plusieurs. Pour être plus forts. Pour savoir se défendre. Pour pouvoir survivre.
Notre expérience Minecraft étant désormais assez loin derrière nous, et le besoin de se lancer dans un nouveau titre proposant une liberté totale et aucun objectif, se faisait sentir.
Et nous y voila, balancé sur une île, sans GPS, ni carte, si ce n'est la position du soleil pour nous repérer. Avec un ami, nous tentons donc vainement de se raccrocher à des montagnes plus grandes que d'autres pour se retrouver. Fail, le soirée se finit lamentablement. Le lendemain, nous retentons notre chance. Crac, je saute d'un rocher et me casse la jambe. Graou un loup se jette sur moi. La mort synonyme de repop aléatoire sur toute la map remet tous nos efforts à zero, à chaque fois. Et puis nous trouvons la route. L'un va dans le sens des nuages, l'autre pas. Et nous nous croisons. Deux mecs à poil sur une route.
Et puis tout va très vite. Une ombre noire au fond. Un soldat qui se rapproche, on court, des joueurs qui sortent des fourrés. On nous braque. Declinez vos identités. Mais les mecs, vous êtes des malades ? (https://www.youtube.com/watch?v=OO1AdJ3Yfm8&index=2&list=PLRiZ_5NvrTYI3dkCX9yajbWHOSncm5Uem). Finalement nous sortirons indemne de ce premier contact avec les joueurs de Rust. Après avoir construit une petite maison loin de tout, nous y déposons nos sacs de couchage qui nous serviront de point de respawn. Reprenons nos esprits, le jeu commence à peine.
Rust est un jeu de survie. Trouvez vous un endroit ou installer votre camp, partez à la chasse aux ours, allez couper du bois ou piocher du métal. Faites vous un fourneau, cuisez de la nourriture, construisez des haches, des arcs, des murs, une porte, des vêtements, des torches, des bandages et des munitions. Mais surtout, ne vous faîtes pas trop remarquer.
Rapidement, on se rappelle que tout le sel du genre réside sur les interactions avec les autres joueurs, cet "emergent gameplay" qui vous créé des souvenirs indélébiles alors que vous étiez en train de dépecer votre énième sanglier. Cette rencontre fortuite de nuit face à un joueur qui venait de crafter un arc. Cette maison qui vient d’apparaître si près de la votre. Ce groupe de pillards qui sévit dans la région. Autant de bonnes raisons de se barricader chez soi en attendant de savoir crafter le meilleur équipement possible (tenue de kevlar, M4 et autres grenades). Pour finalement se reconnecter toujours pour la même raison, cette adrénaline des grands moments lorsque l'on se retrouve dos au mur avec un joueur croisé au hasard d'un bosquet.
Tuer ? Se faire tuer ? Laisser vivre ? Rust est un jeu plutôt binaire. Tuer, c'est l'assurance de pouvoir fouiller et ramasser tout le sac à dos du malheureux. Mourir, c'est l'assurance de tout perdre. Sur un jeu solo, la question trouve vite réponse : on peut charger sa sauvegarde, et les PNJ sont dirigés par l'ordinateur. Mais sur Rust, on se met à réfléchir, à paniquer, à vouloir négocier, à tenter de convaincre. Et puis on se fait tuer, généralement. Et là on passe sa vie à vouloir se venger. On a un but. Voila donc la principale motivation de Rust : continuer à évoluer aveuglément, pour se venger des autres joueurs, pour nous aussi pouvoir faire sa loi sur son lopin de terre. Rust est une sorte de Far West préhistorique, sans sherif, mais avec du M4 et des maisons en bois.
Il manque encore des choses à Rust pour en faire un jeu sur lequel passer plus de temps. Sur l'aspect construction, on regrette l'absence de Redstone à la Minecraft, et autres systèmes de rails qui permettrait d'innover. Ici, tout se ressemble. Il manque des pancartes, des pièges, des personnalisations de maison, des couleurs de fringues, des arbres de talent pour que chacun puisse se spécialiser.
De même, concernant les interactions avec les joueurs, à part le PVP sauvage et quelques largages de colis, le jeu manque d'outils pour développer les rencontres. Pas de compétitions, de challenges, de rencontres organisées, d'instances ouvertes. On passe son temps à revenir aux quelques baraques d'autres joueurs que l'on connait, à s'imaginer les pires scénarios possibles, avant de finalement rentrer chez soi en attendant que le malfaisant se connecte pour aller s'en plaindre.