Les expériences traitant des cultes religieux ne courent pas les rues, alors c’est sans dire qu’au détour de mes recherches dans les tréfonds de Steam que Sagebrush par son esthétique low poly et son décorum du Nouveau-Mexique, sentant bon la secte américaine, a forcément piqué ma curiosité.
Le résultat est à la hauteur de mes attentes, qui se devaient de rester mesurées, notamment à la vue de la simple personne derrière cette œuvre.
Cette expérience de deux bonnes heures ne démérite pas et bien loin de la médiatisation des productions de David Syzmanski, tel qu'Iron Lung où The Moon Silver, Sagebrush semble être assez méconnu malgré des qualités évidentes.
À la suite d’un court monologue plutôt énigmatique, nous arrivons en voiture dans ce qui paraît être un ranch, prénommé Perfect Heaven.
Le but est simple : il s'agit de découvrir le mystère qui entoure le culte de Flock et sa disparition soudaine.
Si l’on adhère à l’esthétique très brute de cette 3D assez sommaire, mais attachante par une direction artistique qui évolue au gré de la journée, Sagebrush a de quoi vous tenir sous tension jusqu'au dénouement. La fin répond avec justesse et intelligence à la raison de notre venue au fin fond de cette contrée reculée du désert américain.
La principale force de Sagebrush est de donner au joueur l’illusion qu’il évolue dans un semblant de petit monde ouvert, où l'enquête progresse au rythme et dans la direction que l’on souhaite. Même si cela n'est pas vraiment le cas et qu’un ordre précis est bien à suivre.
L’avancée naturelle dans la découverte des indices procure au joueur un sentiment satisfaisant qui fonctionnera au moins pour la durée de votre première partie.
Sagebrush ne vire jamais sur l’horreur, mais sait comment installer le frisson d'être seul entouré par des simples champs de maïs et que chaque avancée dans notre enquête laisse planer le doute d’un culte aux coutumes, effrayantes.
Un projet à la taille mesurée, mais qui en deux heures arrive à installer une introduction, un développement et une fin réussie, avec par-dessus tout un message juste sur l’endoctrinement des foules, sans aller bien loin cependant dans l’analyse de ce phénomène, malheureusement.
On notera aussi quelques soucis de traduction qui prêtent à confusion si vous décidez de jouer en français ainsi que des décors qui par instant peuvent être bien trop sombres pour apprécier ces derniers.
Un concept qui dans sa globalité n’est pas nécessairement nouveau, mais dont Sagebrush s’empare avec honnêteté, et là où je restais souvent sur ma faim pour des projets de cette envergure, ici, j'ai eu le sentiment du travail fini et pour cela, je ne peux que le conseiller au détour d’une soirée.