Le début de "Sanitarium", nébuleux et malsain, vous met rapidement dans l'ambiance : vous apprenez seulement que vous venez d'avoir un accident de voiture...ou d'en rêver. Flashback, délire ? En tout cas, le jeu vous lâche dans un asile apparemment en cours d'évacuation suite à un incendie, amnésique, manifestement défiguré et...et c'est tout. Pas d'explication, pas de longue intro, rien, nada. Le joueur va devoir comprendre par lui-même qui il est et comment il en est arrivé là ? Est-il fou ? La victime d'un complot ? On peut déjà juger de la qualité de "Sanitarium" dans sa capacité à faire durer les questions que son scénario soulève et à en amener d'autres, distillant ses réponses au travers de symboliques entremêlées avec des souvenirs et des hallucinations.

Le jeu se présente comme un point'n click en 3D isométrique : vous vous dirigez à la souris, pouvez parler et interagir par simple clic sur l'environnement. Si le gameplay est simple et intuitif, sa précision est parfois un peu hasardeuse, surtout lorsqu'il faut accomplir des actions en un temps limité ou mener un combat à bien (Oui, il y a des combats, relativement rares et anecdotiques).

Outre son scénario, le gros point fort de "Sanitarium" est son ambiance : le héros passe de monde en monde, dont on comprend peu à peu le sens et le lien avec son passé mais également ce qui l'a amené ici. Quel que soit le monde visité (village dévasté, morgue, cirque, ruche "Giegerienne"), il flotte toujours cette ambiance pesante, malsaine, absurde et onirique, qu'il va falloir déchiffrer pour résoudre les énigmes permettant de faire avancer l'intrigue. Sanitarium propose une réelle plongée dans le subconscient du personnage, quelques années avant "Silent Hill 2". En terme de difficultés, le jeu comporte quelques "pics" parfois plus ardus - notamment certains puzzles - mais reste abordable sans pour autant nous tenir par la main. La musique porte à merveille l'ambiance anxiogène du soft, rien que le thème du jeu donne directement une idée de ce qui nous attend.

Le jeu ne fait pas peur à proprement parler mais laisse une déplaisante angoisse, finalement parfaitement en adéquation avec celle que ressent notre personnage, sur ce que l'on va découvrir. Le scénario est simple mais brillamment mené, on pourra toutefois regretter que la cinématique de fin soit un peu brève et nous offre un final qui a le goût de trop peu. Côté graphismes, le jeu a bien évidemment vieilli mais le choix de le concevoir en 3D isométrique plutôt qu'en "vraie" 3D l'a plutôt bien conservé et ne gâche en rien son ambiance. On pourra cependant regretter que la VF - même si doubler intégralement le jeu reste un bel effort - soit clairement mauvaise et on lui préférera la VO sous-titrée.

Sanitarium est un grand jeu, une plongée dans le subconscient et la folie, servi par un excellent scénario, une musique angoissante et une difficulté parfaitement gérée, une esthétique soignée. Un jeu soigné sous tous ses aspects, un grand moment d'angoisse et une petite perle. Le tout en abandonware donc gratos. Foncez.
SubaruKondo
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le 18 oct. 2014

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SubaruKondo

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