Il fallait bien que ça arrive un jour, et les adversaires de notre loisir préféré nous ont pourtant maintes et maintes fois mis en garde : le jeu vidéo est néfaste pour la santé. Regardez mon cas perso : après des années d'exposition à cet objet du Mal, je m'apprête, du haut de mes 30 piges et de ma plume électronique testostéronnée, à rédiger une critique d'un jeu Barbie !! J'imagine déjà des larmes de joie couler sur les joues de quelques fervents adeptes de la théorie du genre…
Et bien contre toute attente, Secret Agent Barbie – Royal Jewels Mission n'est point une daube. Non messieurs-dames. Si l'idée de transporter Barbie dans un univers "à la MGS" avait de quoi laisser perplexe à première vue, le résultat obtenu est fort correct. Passons dès à présent sur le pitch de départ très simpliste, qui va à l'essentiel: Barbie est un agent secret britannique (sorte de pendant féminin de James Bond) lancée à la poursuite d'une certaine Camille, voleuse professionnelle qui aurait dérobé une partie des bijoux de la couronne…
À l'instar du héros de Ian Fleming, Barbie dispose de tout un tas de gadgets pour faire face à ses opposants. Citons le très utile grappin, un chien-robot pouvant distraire les gardes ou, plus original, un anneau "magique" pouvant la rendre invisible un court instant (!!). Elle peut également utiliser certains éléments du décor pour se dissimuler aux yeux des patrouilles ennemies, ou encore déjouer des systèmes de sécurité au travers de minijeux sympatoches. Enfin, quelques phases inédites ponctuelles diversifient un minimum le gameplay, comme les courses-poursuites à véhicules ou encore un niveau sous-marin…
Techniquement parlant, SABRJM s'en sort honorablement. Pour une fois, si on excepte le HUB qui sert de point de départ aux différentes missions, le jeu n'est pas seulement parsemé de couleurs pastels rose et bleu… La diversité est de mise, et le design est plutôt bon. Les animations sont relativement travaillées, la fluidité constante, et l'IA fait le job, en tout cas pour le public visé (on est très loin d'un Hitman, et heureusement…). Reste qu'on aurait apprécié un peu plus d'ennemis différents, l'essentiel du "bestiaire" étant composé à 90% d'agents de sécurité…
Par contre, SABRJM possède quelques points faibles notables. Déjà, du fait de sa grande facilité, les quelques 18 niveaux se traversent très (trop) rapidement (ils excèdent très rarement les 5 minutes). On peut certes rallonger la durée de vie en tentant de récupérer tous les disques de données dissiminés à travers les stages, mais c'est plus artificiel qu'autre chose… Et puis, il y a l'environnement sonore… Si les bruitages s'en sortent assez bien, les musiques en revanche sont, hum, comment dire…ah oui, à chier. On peut certes les supprimer, mais jouer sans musiques est un poil austère…
Ainsi donc, Super Agent Barbie – Royal Jewels Mission est un soft plutôt réussi. C'est en tout cas, et de loin, le meilleur des quatre jeux Barbie que j'ai essayé (ben quoi, pourquoi vous me zieutez comme ça?). Il ne se fout pas de la gueule du public qu'il vise, ce qui est sans nul doute sa plus grande qualité. En bref, une agréable et étonnante surprise.
7 pour le public (supposément) visé, 6 pour les autres.