Arrivé presque à bout de Sekiro cela relève presque de l'exploit tant le jeu se révèle être punitif, dur et intransigeant ne laissant aucune place à l'improvisation. Sekiro est une bête qui ne fera aucun cadeau à celui qui voudrait l'approcher et le dompter. Alors pourquoi vouloir jouer aussi dur qui ne vous veut que du mal ? Tout simplement car Sekiro qui une fois dompter se trouve être d'une efficacité redoutable mais malheureusement sans aucune magie. La magie de Dark Souls s'en est allé. Chronique de la fin d'une aire.
Vendredi 22 mars : Excitation et déchéance
Il est 10h du matin le temps pour moi de me lever, car aujourd'hui c'est un grand jour, le jour où le jeu de l'année sort enfin, le jour où la nouvelle production de From Software réputé pour leurs jeux dur et sans pitié sort enfin, jour où j'allais enfin savoir à quelle sauce j'allais être enfin mangé par Hidetaka Miyazaki, l'un des meilleurs game designer de notre temps.
Il est presque midi, le jeu est entre mes mains. Je rentre il est 13h, le temps de manger les restes de pizzas de la veille et il est temps pour moi de me lancer dans Sekiro. Première surprise il y a un tuto, révolution pour un jeu From Software qui m'a décidément habitué à leurs jeux aux mécaniques opaques peu ou pas expliqué.
Je comprends tout de suite la nouvelle philosophie de gameplay, Sekiro est un jeu de duel , un jeu de lame, où ce sera la personne qui maniera le mieux le sabre dans un combat d'une finesse, d'une virtuosité et d'une grâce sans appel qui arrivera à s'en sortir. Il faudra non plus esquiver mais il faudra parer et garder son sang-froid au moindre ennemi, au moindre boss car le jeu lui n'oubliera pas de vous punir au moindre écart.
Je souffre comme tout le monde à l'arrivée du géant qui me tuera des dizaine de fois avant que je comprenne qu'il serait temps enfin de parer et de contre-attaqué. II est 23h passé et après presque 10H de jeu pratiquement non-stop, je rencontre enfin la premier boss, il sera impossible de la battre pour moi à cette heure, je décide de changer de zone et de me plonger dans le souvenir du loup.
J'avance progressivement dans ce souvenir tout aussi dur que la réalité, je suis dans un buisson caché et je tue un homme qui je le découvre plus tard est censé m'aider pour la suite alors que cet homme était devant un groupe d'ennemi. Elle était là, la première erreur de Miyazaki, ce placement anormal qui porte à confusion était une erreur de level-design, Miyazaki c'est trompé, Miyazaki est tombé. Je me dis que ce n'est rien, que ce n'est qu'une simple erreur de placement d'un jeu d'un créateur qui place au centre de tout un level-design maitrisé paufiné jusqu'au moindre détail. II était temps pour moi d'aller dormir.
Samedi 23 mars: Colère et injustice
Je me lève, il est temps de reprendre. Ayant beaucoup de difficulté à vaincre cette meute de soldat, je retourne dans la première zone pour affronter le premier boss. Après quelques essais difficiles je tue enfin ce premier boss qui lui nous fait comprendre une chose : si l'on veut arriver au bout de Sekiro il faudra parer et contre-attaquer pour survivre.
Je remarque une chose quand on m'attaque fort et quand je ressuscite la caméra n'est plus centré sur l'ennemi, assez bizarre pour un jeu qui vous demande d'être précis et ne vous laisse pas le droit à l'erreur. Je commence à me frustrer, à trouver mes morts injustes ce qui est tout aussi inhabituel pour un jeu From Software. Je trouve plus qu'injuste de m'enlever la moitié de mon argent et de mes points de compétences, punir autant la mort dans un jeu où l'on meurt autant c'est presque illogique.
Puis je tombe sur ce taureau qui m'énerve, me rends fou et me fait si mal, je commence à rigoler de cette difficulté sans demi-mesure car oui Sekiro est bien plus dur que Dark Souls. Je continue à avancer dans Sekiro tout en remarquant d'autre chose qui m'agace comme ces incohérences qui me permet de tuer n'importe quel ennemi par derrière mais pas les mini-boss ou encore cette IA qui de temps en temps à des yeux derrière la tête. Il y a des failles que j'ai du mal à comprendre.
Dimanche 24 mars : Bilan et conclusion
- "3 jours, 30 heures.
- Ça fait bien longtemps qu'on a pas fait ça n'empêche.
- Il restera quoi de Sekiro finalement ?
- Un grand jeu sans magie.
- Je ne sais pas pourquoi, il manque un je ne sais quoi, un truc, que les Dark Souls avaient, que Bloodborne avait.
-Puis ces incohérences, ces petites erreurs, elles n'étaient pas là avant.
- Il a peut-être perdu son talent.
- Non Sekiro est un grand jeu, aux mécaniques terriblement efficaces, d'une virtuosité sans égard.
- Et ces boss, ces duels, j'ai jamais ressenti ça avant. C'est foutrement bien.
- Mais la magie n'est plus là.
-La magie n'est plus là.
- Merde il est 2h du mat
-Putain faut que je dorme au lieu de parler tout seul dans ma tête.
-Non mais quand même, c'est vachement bien Sekiro.
-Mais c'est vachement chiant."