Un peu d'amertume.
Atypique est sans doute le mot qui conviens le mieux pour décrire shadow hearts, qui prend à la fois ses sources loin des traditions habituelles du jrpg sans pour autant chercher à trop nous...
le 10 sept. 2013
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1
Ha, Shadow hearts...dégotté pour quelques euros dans un bac poussiéreux et ramené chez moi à l'époque d'une disette RPG sur PS2 (je venais de terminer Final Fantasy X, une expérience très mitigée après les trois opus playstation) et je l'ai inséré dans ma console sans conviction, la jaquette moche ne donnant clairement pas envie.
Shadow hearts est un excellent RPG, pourtant, assez peu connu sauf des curieux (ou des chanceux comme moi) : il propose une ambiance unique, opressante, presque horrifique, son scénario mêlant folklore asiatique et occidental. Vous devez toujours sauver le monde - on s'en serait douté - et les motivations de vos adversaires sont toujours les mêmes (oui, les méchants de jeu vidéo veulent toujours casser le monde pour le sauver. Un jour faudra leur expliquer. Autrement qu'en leur défonçant le portrait, je veux dire) mais votre quête vous fera traverser la chine, l'Europe centrale puis l'espace. Ogres et monstres chinois, vampires, sorcières...c'est surtout pour la quête personnelle de Yuri, le héros, que Shadow hearts est intéressant. En effet, ce dernier "boit" l'âme des monstres qu'il tue et peut fusionner avec elle afin de se transformer en monstre durant les combats. En contrepartie, il lui faut régulièrement aller "vider" son âme pour éviter que son monstrueux pouvoir ne prenne le pas sur lui et le détruise.
Le système de jeu, du tour par tour, est enrichi par l'anneau du destin-pour réussir vos attaques, vous devez presser les boutons de la manette au bon moment- mais également par les "points de raison", une jauge qui décroît à chaque tour de combat et représente en gros le stress de vos personnages, qui deviendront fous et échapperont à votre contrôle si le combat s'éternise. Tout ceci rehausse la difficulté du soft qui sans être un challenge peut se targuer de quelques passages et combats pas évidents. En terme de durée de vie, on est dans la moyenne d'un final fantasy, vingt à trente heures de jeu si vous foncez tout droit, davantage pour boucler les quêtes annexes. Chaque personnage intégrable à l'équipe est caractérisé par un élément (eau/feu/terre/air/lumière/ténèbres) et vous permet de calibrer votre groupe en fonction des combats à venir. Si les personnages ne bénéficient pas du même soin en matière de background, ils restent attachants.
Les quêtes annexes sont plutôt nombreuses et proposent quelques petits ajouts au gameplay relativement originaux (parties de cache-cache, énigmes, etc...), même les boutiques proposent des mini-jeux pour vous permettre d'acheter votre équipement à moindre prix.
La musique est parfaite, un excellente bande-son, mettant l'accent sur les passages angoissants (visite de villages hantés, confrontations aux morts, etc...) mais également les combats -clés. Les dialogues ne sont pas doublés et défilent uniquement sous la forme de texte. La traduction comporte par ailleurs quelques problèmes de syntaxe et d'orthographe. Rien qui plombe réellement le jeu mais ça ne le met guère en valeur et c'est d'autant plus dommage que l'histoire prend la peine de s'attarder sur les légendes et les origines des monstres que vous affronterez.
Voilà pour les qualités de Shadow hearts : histoire simple mais bien construite, bons personnages, très bon gameplay, difficulté bien dosée et bonne bande-son.
Quid des défauts, alors ?
Ce jeu est moche. Comprenez : par "moche", je n'entends pas "pas terrible pour une PS2", je veux dire réellement moche. La modélisation est franchement médiocre, je ne parle même pas de l'animation des personnages, tellement rigide que les voir ramasser des coups ou marcher vous donne l'impression d'être revenu cinq ou six ans en arrière. Si pour l'époque, c'était déjà honteux, aujourd'hui, n'en parlons pas. Heureusement, le design des menus, plutôt esthétique soulagera un peu votre rétine malmenée. On passe outre tant le reste du jeu est soigné mais c'est réellement le point noir de Shadow Hearts. Le chara design franchement douteux donne paradoxalement un certain cachet aux monstres que vous affrontez, grotesques le plus souvent , ce qui dans cette ambiance poisseuse et malsaine est finalement cohérent. Vos personnages, en revanche...visuellement, ils vont du pas original au kitsch/vulgaire (mention spéciale pour Alice pourtant pas vilaine et sa jupe ras le cul, c'est d'un goût raffiné, surtout en combat).
Le deuxième défaut de Shadow Hearts...est d'être sorti en 2001, soit la même année que Final Fantasy X, qui l'a totalement éclipsé...à tort, tant Shadow Hearts est plus original et plus inspiré que le jeu de Squaresoft, vautré sur ses lauriers. Il a néanmoins dû se vendre de manière honorable puisque deux suites verront le jour et qu'il est lui-même la suite officieuse du jeu "Koudelka" sur Playstation. Bref, une franchise qui gagne à être connue.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs jeux de rôle (RPG) et Les meilleurs jeux de rôle japonais (JRPG)
Créée
le 16 avr. 2014
Critique lue 399 fois
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