« Expérience ».
Voilà le mot qui revient souvent quand j’entendais parler de Shadow of The Colossus. C’est fou comment toutes ces critiques élogieuses m’ont donné une furieuse envie de jouer à ce jeu. J’ai carrément dû taxer la PS3 de mon meilleur pote et acheter le jeu avec Ico (pour 20€).
Pas le temps de niaiser, je fous le disque dans la console, je sélectionne Shadow of the Colossus et je démarre. J’avais tellement pas le temps de niaiser que j’ai zappé les cinématiques.
Je me retrouvais comme paumé devant cette fille allongée et inconsciente. Y a pas à dire, j’étais paumé. J’avais vite fait compris que mon épée était un GPS à colosse et qu’en appuyant sur « rond », un rayon lumineux me guidait vers mon adversaire. Pas le temps de niaiser, je veux combattre un colosse, je le veux maintenant ! Je monte sur mon cheval, et je fonce vers mon destin. Sur le chemin, je me rendais compte de deux choses : la caméra était une horreur, et mon cheval était incontrôlable. Passer d’une gentil Epona d’un Zelda à ce foutu cheval noir incapable de courir droit m’agaçait.
J’arrive dans un cul de sac. J’escalade les murets, et là… WHAAAAA, un colosse ! Pas le temps de niaiser, tel un David contre Goliath, je fonce vers mon adversaire et je me fais éclater la gueule. Après un instant de réflexion, je comprends qu’il faut user de ma ruse pour atteindre le point faible de cet adversaire qui fait dix fois ma taille. Je fonce sur sa jambe, m’y agrippe et je lui plante mon épée dans sa jambe. Le colosse se fout dans une salle position, très vite, je grimpe sur son dos et je lui plante mon épée dans sa tête ! Et là, le colosse s’effondre et je me relève victorieux de cette tuerie !
C’était tellement épique !
Face à ce combat magnifique, je n’ai pas attendu longtemps avant de foncer vers le deuxième colosse, puis le troisième ! Et après… heu, je me suis lassé.
Shadow of the Colossus n’a rien d’un jeu vidéo comme les autres. Il favorise l’immersion et l’ambiance qu’au gameplay. Ainsi, la caméra est juste immonde, mais tout est tellement épique qu’on finit par s’en foutre un peu. De même pour les parties d’escalades un peu brouillonnes (qui m’a valu pas mal de chutes et des cris de rage, parce que moi, je suis un rageux, et je l’assume). Sauf qu’à un certain stade, j’en avais un peu marre de chercher pendant vingt minutes mon colosse. Je chevauche mon cheval (toujours aussi incontrôlable), je contemple les décors magnifiques, sauf qu’à certains moments, je m’ennuyais pas mal. Même face à certains colosses (dont deux ou trois ne sont pas aussi colossaux que ça), je me lassais.
Puis, en me baladant un peu sur SensCritique. Je vois que beaucoup ont ressenti la même chose que moi avec Shadow of the Colossus. Un début de partie magistral, pour se laisser inexorablement aller par la lassitude. Mais je voyais aussi, que pour beaucoup, qui s’étaient forcés et qui avaient retenté l’expérience avec une nouvelle partie, ils avaient pu vivre ce jeu d’une autre manière. Lors de leurs seconde partie, les parties de recherches n’étaient plus chiantes, et les combats étaient encore plus épique. Alors, moi, je ne suis qu’à ma première partie, mais peut-être que, d’ici deux ans, quand je retaxerai la PS3 de mon meilleur pote pour me refaire une partie, je revivrai Shadow of the Colossus sous un autre angle.
Et je pense que cette nouvelle vision du jeu à la seconde partie, elle est surtout dû à une chose : la fin.
Bah alors là, la fin, j’ai pas grand-chose à dire à part que c’était juste UN TRUC DE FOU !!!!! La vache, je l’avais pas venir cette fin. En fait, quand on joue à Shadow of the Colossus, on commet un PUTAIN DE GENOCIDE ! Toute la poésie, toute la contemplation des décors prend son sens avec cette fin, tout à un sens et la conclusion de l’épopée du gars que j’incarne (dont je ne retiens pas le nom), est juste magique !
Et même si j’ai ragé, même si j’ai insulté ce jeu (surtout avec le dernier boss, mais putain, il me saoulait), même si au final je n’y ai joué que neuf heures (c’est court), ce jeu est une immersion totale et est contemplatif comme pas possible. Je ne suis pas un gamer, mais tous ceux qui, se considèrent comme étant des gamers, doivent avoir joué au moins une fois à Shadow of the Colossus, car il va tellement plus loin que n’importe quel autre jeu.
On dit que le jeu vidéo est le 10em art, ça a jamais été aussi vrai qu’avec Shadow of the Colossus.