Shadow of the Colossus par Lonewolf
Fumito Ueda est décidément un créateur à part.
En signant cette préquelle à ICO (voir la fin, et vous comprendrez), il en signe aussi l'antithèse, tout aussi poétique.
ICO était une expérience claustrophobique, où le combat est important, autant que la tête, et où il faut apprendre à veiller sur quelqu'un.
Shadow of the Colossus, lui, nous tourne la tête dès les premières images, avec ses incroyables horizons et la liberté qu'ils promettent.Dans le même temps, c'est beaucoup plus zen que ICO.
Personne à protéger, mais surtout un environnement vide, comme si toute vie, hors du dieu et des colosses, avait subitement disparu sans laisser de traces.Et un calme olympien, qui appelle presque à la contemplation et à la méditation, entre deux combats.
Et où on peut se livrer à certaines questions, comme "Mais qu'est-ce que je suis en train de faire?".
On en vient à se demander si on est héros ou assassin, les colosses étant finalement pacifiques tant qu'on ne les attaque pas et n'ayant rien demandé à personne.
Impression renforcée par la musique, et par l'absorption de la substance noire, comme une punition après chaque mort.
Les graphismes, quant à eux, sont tout aussi sublimes.
On regrettera tout au plus un gameplay ardu à maîtriser, mais le tout en vaut la peine.
Shadow of the Colossus est une expérience à part, l'expression de la solitude absolue, de l'introspection, et de l'émotion.