Que dire qui n'aurait pas été dit maintes et maintes fois sur Shadow of the Colossus? L'oeuvre est analysée, décortiquée, interprétée, surinterprétée, réinterprétée depuis des années. J'ai même un peu l'impression qu'il s'agit d'un sorte de rite pour tout critique de jeux vidéos. On ne connait que trop bien les intentions du jeu, de ses créateurs. On ne connait que trop bien son monde, sa grandeur, sa mélancolie et ses statues mouvantes aux pieds d'argiles.
Je ne vais pas vous faire l'aplomb de vous reparler de chaque tenant et aboutissant du titre. Ce qui m'a marqué dans STOC, c'est une sorte...d'intemporalité. Un jeu qui est unique et qui le restera sempiternellement. Cette quête perdue pour sauver une fille dont on ne connait que la chevelure et le nom. Celle qui, par la voix, nous guide vers une destinée qui ne tant qu'à nous transformer en héros de personne. Ces monstres que l'on gravit, que l'on tue sans qu'eux ne veuillent réellement notre peau. Tout juste à se défendre dans ces terres immenses où seuls leurs cris d'agonies résonnent. Avant d'être consumer par notre propre projet.
Chaque confrontation s'abordera différemment, l'issus de la bataille résultant de la piqûre par la pointe de votre épée de points critiques qui peuvent êtes atteints après diverses manipulations. Mais les colosses de pierres, bien que d'argile, ne se laisseront pas faire. Il faudra alors se tenir à eux comme eux tiennent à la vie sous peine de tomber et de recommencer le processus qui, de toute façon, vous verra triomphant. Je m'attendais à plus de rudesse dans la maniabilité et même si le jeu nous fait ressentir toute la puissance et la détermination des monstres à nous empêcher de les vaincre, j'ai trouvé étonnamment l'ensemble plutôt souple, permettant un jeu d'astuce de récupération de son endurance si on se positionne judicieusement.
Et puis c'est tout. Gravitant autour de ces rencontres, on parcours un monde gigantesque dont l'immensité semble avoir perdu son sens et qui, et ce sera mon vrai gros seul reproche avec la caméra pénible (mais c'est une constante de l'époque) montre que la Playstation 2 n'était plus la console pour voir un tel univers. Si vous devez y jouer, et pour profiter de toutes les subtilités que le monde a à vous offrir, je vous conseille de vous pencher sur une version bien plus récente qui donnera encore plus de charme à votre aventure. On pourra aussi reprocher l'affrontement contre certains colosses qui manque parfois de vraies bonnes indications comme Pelagia mais ce sera vraiment pour pinailler.
Tout est unique dans STOC. Son monde, ses confrontations, sa musique, son message ou plutôt devrai-je dire ses messages. Rien ne ressemble à lui. Rien ne pourra lui ressembler. Ses pierres et son Sirocco ont défini, sans qu'il le sache à l'époque, une des directions de l'industrie. Tant de développeurs et développeuses le citent, parfois même sans s'en rendre compte. Il parle encore et fait encore parler. De sa fin intrigante à son dix-septième représentant, il sera immortel.