Shadow of the Colossus (SOTC) est la deuxième perle de Fumito Ueda et est considéré comme la suite spirituelle d'Ico... voire plus...
Vous incarnez ici un jeune homme inconnu voulant à tout prix faire revenir à la vie une jeune femme, que l'on imagine être sa bien-aimée. Pour cela, il se rend dans un lieu interdit où une déité lui demande de terrasser 16 colosses en échange de la résurrection de la demoiselle. Ces colosses se trouvent aux quatre coins du "jardin" dans lequel ils vivent. L'immersion est exactement la même que dans Ico, vous êtes catapulté dans ce lieu sans rien en savoir et vous vous lancez à la rencontre de votre destin.
Le principe du jeu est en fait très proche de celui d'un No More Heroes ou d'un Madworld, puisque vous devez abattre les 16 colosses, avec entre chaque une petite phase d'exploration afin de les dénicher. Pour ce faire, il s'avère que vous possédez une épée magique qui reflète les rayons du Soleil en direction du prochain colosse, et qui vous sert d'arme par la même occasion. Et c'est sur votre fidèle cheval Agro (qui se manie assez bien malgré quelques réticences) que vous traverserez cet immense jardin. Rien ne vous empêche également de vous balader sur la carte pour trouver tous les lézards cachés, qui augmentent votre jauge d’endurance.
Au niveau du gameplay, vous possédez donc votre épée, avec un simple combo, qui vous servira surtout à achever les colosses ; et un arc, essentiel contre les colosses volant ou pour viser un point précis. Contrairement à Ico, le jeu inclue une carte, une barre de vie et l'élément le plus important : une jauge d'endurance. Certains colosses sont bien cachés, et il vous faudra gravir des montagnes, des parois et autres cordières pour les atteindre. En gros, la jauge d'endurance se vide petit à petit et ne se remplit que lorsque vous êtes debout ou accroupi. Une fois débusqués, le combat contre les colosses renferme l'essence même du jeu. Pour les terrasser, il faut leur grimper dessus, trouver leur(s) point(s) faible(s) et planter votre épée dedans ! Si certains colosses sont recouverts de poils où s'accrocher, d'autres ont la peau dure comme la pierre ! Il vous faudra alors trouver d'autres moyens d'atteindre leurs points faibles, notamment contre les colosses volants ou marins. Enfin, certains colosses ont des tailles beaucoup plus petites, et là c'est plutôt votre dextérité qui sera mise à l'épreuve.
Graphiquement similaire à Ico, ce sont les colosses qui sont ici à l'honneur, dotés d'une excellente animation et d'un aspect toujours plus surprenant à chaque rencontre. La mort de ces derniers est d'ailleurs toujours déchirante, et l'on est jamais vraiment certains d'avoir accompli une bonne chose :p. Les environnements sont sublimes et le jardin immense. Si dans Ico vous vous battiez contre des murailles et des tours, dans SOTC il s'agit de terrasser la nature elle-même ! Les colosses apparaissent d'ailleurs comme l'incarnation de la nature, grandiose et destructrice. Pour finir, la musique est simplement parfaite, même si les mêmes airs sont joués dans les même situations, ce qui la rend un peu répétitive.
Un jeu exceptionnel, que dis-je, merveilleux, auquel il faut absolument jouer. Une œuvre lourde de sens, la mort des colosses étant à chaque fois mémorable. Et c'est un petit bout d'homme qui défie la nature, à la fois en combattant ces colosses et en jouant avec la vie...