The Return of the Hero (titre à la hauteur du scénario)

J'avais un pote, il s'appelait Shank.

Enfin non, en vrai il s'appelait Gérard, mais il répondait pas à ce nom-là. Il obligeait tout le monde à l'appeler Shank.

Il avait des sales manies, il se lavait pas, il enroulait du papier WC autour de ses avants-bras et il se promenait partout avec des pics à brochettes. On avait beau lui dire "Arrête Shank, t'as l'air con, descends de cette table", il continuait.

Un jour, il s'est ramené chez moi avec ce qui ressemblait fortement à de vraies armes. Il m'a dit qu'il travaillait pour un mafieux, son mentor, qui avait tué la seule femme qu'il ait jamais aimé, et il a décidé de se venger.

Quelques kilos de valium et 200 heures de thérapie plus tard, on a autorisé Gérard à reprendre sa vie. Il voulait devenir plombier, avoir des enfants et regarder La Petite Maison dans la Prairie tous les vendredis soir dans un canapé qui faisait pouic pouic. C'était pas terrible, mais déjà mieux que son délire psychopathe.

Et l'autre jour, Shank est revenu me voir. Il s'était mis un bandeau sur la tête, je crois qu'il voulait ressembler à Rambo, et il s'était à nouveau procuré un arsenal plus ou moins improvisé. Dans son délire, je n'ai compris que quelques mots: rébellion, opression, démembrement, tequila et infirmières ninjas. J'ai pas eu le temps de l'empêcher, il est parti avant que je puisse réagir.

J'espère qu'il va pas se faire mal...

Shank, c'est un peu ça en fait. Un gros délire psychopathe, le genre de scénarios débiles qu'on s'invente lorsqu'on s'imagine qu'on va dézinguer du méchant. Le premier était potable, le deuxième un poil plus.

Donc on est reparti, l'histoire tient sur un timbre poste, et le système de combat a été globalement revu. Toutefois c'est pas non plus parfait, et le jeu a perdu l'un de ses atouts majeurs en cours de route: la difficulté. Là où le premier nous proposait des passages assez corsés, peu d'endroits risquent ici de vous résister.

On a toujours droit à ce mélange entre corps à corps et armes à distance, toutefois je trouve que l'usage de la souris pour viser (parce que oui, je suis un keyboard player moi, môssieur) est plus un inconvénient qu'une trouvaille, dans la mesure où si d'aventure on perd son curseur de vue, on tire et tape dans le vide, parfois même de l'autre côté de Shank, avec pour résultat de se faire laminer le dos par des sous-fifres.

Sinon, le gameplay a légèrement gagné en complexité, il y a plus d'ennemis différents, il est plus facile de naviguer dans les environnements, on peut ramasser pas mal d'armes lourdes, et euh c'est tout. À noter qu'en mode campagne (j'ai pas essayé le survival), on a droit à très peu d'armes principales: 3 de corps à corps, 3 de distance. C'est méchamment frustrant, surtout qu'on peut n'embarquer qu'une de chaque pour chaque mission.

Côté artistique, ingame c'est toujours aussi beau, et les cutscenes sont toujours aussi pourries. On a quand même droit à des sprites beaucoup plus diversifiés, ce qui donne pas mal de plaisir à contempler les brutes qu'on défouraille. Les musiques sont ternes, mais remplissent leur rôle de meublage du fond sonore. Les doublures valent rien, comme dans le premier, mais on fait avec.

Le mode survival se joue en coopération, ça a l'air sympa mais perso j'y ai pas encore touché. Un de ces jours peut-être.

À part ça, cet épisode est légèrement plus long que le précédent. Mais encore une fois, c'est un peu le genre qui veut ça.

Pour moi, Shank 2 améliore un poil la recette du 1, mais on est encore loin d'un produit parfait. Toutefois il promet quelques heures de plaisir aux amateurs du genre.