Shenmue II fait encore plus fort que le premier épisode : aire de jeu immense, trame plus dense, avec une multitude de nouveaux personnages clé, action beaucoup plus intense... On sent quand même que Sega a été contraint d'appuyer un peu sur la pédale en haussant le rythme de l'histoire, afin d'éviter d'avoir à sortir dix huit épisodes pour boucler le scénario (si un jour cela doit arriver). Le résultat est donc plus boulimique, moins posé que le premier Shenmue, le rythme y est plus soutenu, notamment grâce à la possibilité de faire avancer le temps, ce qui permet de zapper les moments d'attentes. Shenmue II se révèle ainsi moins singulier, il s'autorise quelques concessions pour améliorer le confort du joueur, au détriment de l'ambiance bucolique, voire austère qui entourait la vie de Dobuita. C'est pour cela que je préfère le premier Shenmue qui reste la grande œuvre de ce début de saga, follement ambitieux mais malheureusement voué à l'échec dans sa forme originale. Enfin, soyons clair, ceci n'est qu'une impression subjective, car au final Shenmue I et II ne forment qu'une seule et même saga. Une saga qui, avec ce second épisode, prend surtout de l'envergure, des allures d'épopée démesurée, quasi cinématographique, avec ses décors grandioses, ses passages cultes (les QTE sont encore plus grisants) et ses personnages charismatiques (ah, Ren !).