Sherlock Holmes contre Jack L'Eventreur par Lonewolf
Ah, Jack l’Éventreur… L’un des plus grands mystères criminels de tous les temps. Cinq meurtres horribles avérés (peut-être plus, qui n’auraient pas été reliés à lui), des victimes de plus en plus mutilées, des suspects par dizaines, mais aucun coupable. Depuis 1888, Jack l’Éventreur gardera sa véritable identité inconnue et laissera son ombre et son esprit planer, peut-être pour l’éternité, sur le quartier de Whitechapel… Une situation peu appréciable pour Scotland Yard et la justice, mais qui aura permis aux scénaristes et romanciers de se déchaîner sur l’histoire.
L’idée de lui opposer le plus grand détective anglais, à savoir Sherlock Holmes, n’est pas neuve. Et pourquoi se priver, les personnages ayant été contemporains ? Sherlock Holmes contre Jack l’Éventreur fut ainsi d’abord un film de James Hill, tourné en 1965. Apparemment, le film s’éloigne particulièrement de l’affaire réelle et aurait pu se passer de toute mention à Jack sans problème.
Ce n’est pas le cas ici, même si les scénaristes de Frogwares ont fait un certain ménage dans la liste des suspects et certains éléments de l’enquête, sans oublier des décisions formelles, pour les besoins de l’histoire, sur des éléments encore très flous aujourd’hui.
Il en résulte un scénario prenant, bien tourné, qui insère parfaitement la figure fictive de Sherlock Holmes dans la réalité des meurtres de Whitechapel, et cela jusqu’à la séquence finale qui nous explique pourquoi, dans ce contexte, Jack n’a jamais été identifié et arrêté.
Un scénario qui fait la part belle aux énigmes, parfois très retorses, et aux analyses de scènes de crime et autres reconstitutions, droit dans l’esprit du personnage.
Alors, oui, c’est parfois un peu lent, mais c’est le propre de plusieurs représentants de ce genre « pointer/cliquer », c’est pas toujours très chouette visuellement, même à l’époque (à la décharge des développeurs, le développement a apparemment débuté en 2007, pour une sortie en 2009, logique que le moteur ait du mal à suivre par rapport à des productions postérieures) , mais ça n’agresse pas les yeux. Le doublage français est très sympathique, et l’ambiance lourde de Whitechapel parfaitement retranscrite.
Bref, si la technique est parfois un peu faiblarde, elle ne gâche en rien l’expérience de jeu.
Donc, si vous aimez mener l’enquête et si vous aimez Sherlock Holmes, n’hésitez pas, c’est là une très bonne adaptation, sur tous les plans, qui remplira parfaitement son office, sans trahir une seule fois Conan Doyle. Il se permet même de rétablir quelques vérités oubliées à cause des visions par les films et séries, comme le port de la deerskeeter (la célèbre casquette), que Holmes n’a jamais portée dans les livres de Doyle…
Un bon investissement, et pour pas cher, le jeu étant déjà de 2009 =)