Un grand coup de pelle dans la g....

Quand petit je découvrais Sonic 2, je ne pouvais pas me douter qu'une grande histoire d'amour naissait alors avec un genre bien particulier du jeu vidéo tant il en était l'ambassadeur principal d'alors : la plate-forme.

Suivirent pêle-mêle les incontournables Super Mario, Donkey Kong, Quackshot, Crash Bandicoot et autres Chuck Rock (liste non exhaustive). Jouer à ces titres m'en a convaincu : la plate-forme est mon genre favori, celui où je m'éclate le plus et celui dont je ne saurais me passer.

En 2014, lancer un jeu de plate-forme old school semblerait relever sur le papier du suicide, tant on nous abreuve de titres AAA. Comment lutter contre ce genre de jeux dès lors qu'on n'y oppose des graphismes 8 bits?

En faisait de ce jeu une petite merveille. Naturellement.

Shovel Knight est donc une déclaration d'amour au genre tout ce qu'il y a de plus parfaite. Les limitations techniques de l'époque sont gentiment occultées pour permettre de faire ressortir la quintessence de ce qui se fait de mieux.

Les références sont multiples : Castlevania, Duck Tales, Megaman, ... L'admiration est là, ça se sent, mais ça n'empêche pas Yacht Club d'avoir doté Shovel Knight d'une véritable identité. La patte graphique, le chara-design, l'ensemble des musiques en font un jeu à part entière qui se savoure du début à la fin avec le même appétit.

Le jeu se veut à la fois accessible et exigeant : si le gameplay ne semble pas poser de souci pour être assimilé, certains passages sauront vous donner quelques sueurs froides. Tous les canons du genre sont là : des niveaux qui vous obligent à avancer, les plafonds qui s'abaissent, les pics au sol/plafond/mur...

Jusqu'aux niveaux typiques : l'aventure débute dans une plaine verdoyante et se poursuivra dans les glaces, le feu, le cimetière... Tout ce que je voulais voir, je l'ai vu! Chaque niveau étant parsemé de petit check-point, la difficulté ne semblera finalement que passagère, le jeu se voulant parfois délicat, mais jamais sadique. Le tout sera ponctué par les apparitions de mini-boss, puis de boss de fin de niveau aux déroulements bien particuliers à chaque fois.

L'histoire de Shovel Knight parti défaire l'Enchanteresse et éventuellement retrouver sa (platonique) amie Shield Knight, bien que simple, reste très plaisante à suivre. Les affrontements avec l'Ordre des Sans Quartiers ne se fait jamais sans un échange verbal... Et il me tarde de les incarner.

La musique est très fidèle à un certain Megaman (la compositrice du jeu a par ailleurs imaginé deux musiques pour Shovel Knight, mais je n'ai pas réussi à déterminer lesquelles) et est donc dans une logique rythmée et épique. Un vrai bonheur, rehaussé par des graphismes parfaits de bout en bout, colorés, rétro à mort mais ultra lisibles.

Quand Shovel Knight a été lancé sur Kickstarter, j'ai été à deux doigts d'envoyer mon argent, je venais à peine de découvrir le système et je ne l'ai pas fait, étant trop frileux. S'il y a un Super Shovel Knight (et croyez bien que je vais aller allumer autant de cierges qu'il faudra pour), je n'hésiterai pas une seconde fois.