I still know kung-fu. C’est sur l’une de ses phrases emblématiques de la saga Matrix que s’achevait l’une des bandes annonces du plutôt réussi Matrix Ressurections l’année dernière. Cet art martial, qui nous fascine tous, cinéphiles, n’avait été que très peu mis sur le devant de la scène de manière vidéoludique. Allez je me rappelle le GTA like Sleeping Dogs, et notamment son DLC s’inspirant de Bruce Lee, qui misait beaucoup sur l’esprit kung-fu.Un jeu vidéo français l’a fait. C’est officiel, Sifu s’apparente à ce que vous trouverez probablement de mieux sur le marché en terme de sensations martiales.
Vous y incarnez le fils d’un grand maitre assassiné par l’antagoniste Yang et son équipe, et en bon pastiche de film d’art martial; votre but sera d’aller les défier et de les battre, un à un, avant de régler son compte à Yang. La spécificité de Sifu c’est d’allier un monde « réaliste » et un monde plus « mystique ». Votre personnage est équipé d’un médaillon lui permettant de « ressusciter » au prix d’une année de sa vie. Vous commencez à 20 ans, vous pourrez aller jusqu’à 75. Là où le jeu devient vicieux c’est que les morts s’additionnent, et que vous ne prenez pas à chaque fois + 1 sur votre compteur de vie ( en mode « normal » et « difficile »). Vous mourrez trois fois de suite contre le premier boss ? 1 mort + 2 mort + 3 mort = + 6 ans. Plus vous vieillissez, moins vous pouvez apprendre de compétences et moins vous aurez de vie. Par contre vous gagnez en « dégâts » infligés.
Jouer de manière legit à Sifu c’est accepter de farmer pendant 15 heures, refaire et refaire les niveaux, apprendre les paternes des boss, trouver les trucs et astuces, les raccourcis de niveau, s’améliorer sans cesse au niveau de son score de vie. Oui parce que vous commencez automatiquement le niveau suivant à l’âge où vous avez fini le précédent. Autant vous dire que vers la fin, vous serez un peu ennuyé. Passé la quinzaine d’heure, j’ai finalement failli et j’ai passé le jeu en mode facile ( qui n’existait pas à l’époque du jeu). Malheureusement Sifu m’a enthousiasmé pendant ses premières heures avant de retomber un peu en tension et de me laisser un poil sur ma faim. Les dark souls like, c’est toujours aussi cool certes, et plus le temps passe, et moins j’apprécie devoir farmer et refaire en boucle des niveaux pour finir le jeu. Un jeu d’ailleurs, qui a un message « anti-violence » malgré les apparences.
Quoiqu’il en soit, j’ai trouvé que d’une manière globale, même si ce n’est pas le jeu de l’année, même si j’ai été moins emballé que prévu par le soft, il n’en est pas moins que c’est l’une des expériences JV indés les plus intéressantes de ces dernières années. En terme de sensation de baston pure, même s’il manque des choses, comme la double élimination, le jeu a su brillamment s’inspirer un peu d’une série comme Batman Arkham et en même temps insuffler un aspect tactique à son système de combat, avec des combos à retenir comme dans les mortal kombat, qui font plaisir. L’interaction avec le décor, la sensation de prendre les coups est présente et renforce l’immersion du joueur.
Une vie est-elle suffisante pour maîtriser le kung-fu, énonce la jaquette de Sifu. Une quinzaine d’heure vous permettra de vous en approcher, de manière vidéoludique.