Un jeu givré

Ce Silent Hill est très étrange, éloigné mais respectueux de la saga original, cet opus en déstabilisera plus d'un, fan de la saga ou non.

Commençons par sa technique, car à l'heure de cette génération, c'est un point quasiment crucial pour la bonne réception d'un jeu. Et bien ce Silent Hill s'en sort à merveille sur le support, mais notons qu'il n'atteint pas la qualité graphique de Silent Hill 2et3 car la patte graphique est très différente et moins marquée.

Un regret vite passé devant le réalisme du style, avec encore une fois, un Silent Hill vivant et qui pourrait parfaitement existé. Bref jusque là aucune révolution pour la saga.

Là où le jeu surprend, c'est qu'au contraire de l'épisode américain (assez mauvais) ; Homecoming, Shattered Memories se circoncis de tout combat pour privilégier la fuite. Idée fort originale (pas novateur) là où, dans cette génération, l'action prédomine le jeu vidéo.
Donc la fuite est au rendez-vous, avec des phases bien définies et qui pourront malheureusement s'avérer lassante pour certains, mais il faut savoir que leurs nombres sont au final peu nombreuses et que le stress sera toujours présent.

Aussi, là où le bat blesse, c'est que le jeu ne fait pas un peur. Gênant pour un Silent Hill. Car si pendant le début de notre aventure on aura nos vieux réflexes du au stress, ceux-ci disparaîtront devant un schéma de jeu vite identifiable.

Bon un mauvais jeu alors ?

Et bien non, car Climax a su faire un excellent travail sur tout le reste. Par exemple niveau histoire et personnages, cet opus fait honneur à la saga avec une trame intelligente, bien menée et extrêmement touchante (et intime mais je reviendrais dessus plus tard). Akira Yamaoka, qui signe ici sa dernière participation à l'aventure Silent Hill (à priori), a encore une fois fait un travail énorme au niveau de la bande-sonore tant au niveau musique que l'ambiance sonore du jeu. Et pour finir, une utilisation intelligente de la wiimote pour l'immersion.

Mais l'une des forces de ce jeu c'est l'influence du joueur sur le jeu et l'influence du jeu sur le joueur. Car, oui Shattered Memories, vous épie pendant votre session de jeu et change certains éléments du jeu selon votre caractère. Si la trame ne change pas (à part pour deux bifurcations) c'est tous les à cotés qui sont chamboulés. Selon vos réponses chez le psy (qui est une des trois phases du gameplay avec la fuite et l'exploration) et vos réactions ingame, le jeu prendra tout cela en compte pour dresser un portrait spécifique de vous. Alors qu'un certain David avec sa lourde pluie, insisté sur l'émotion et l'influence du joueur pour au final distribué un produit pas si génial que ça à ce niveau, Climax fait de ce Silent Hill un coup de maître à ce niveau. La révolution se trouve sûrement ici.
Tout cela influe aussi sur la fin, magistral, de ce Silent Hill.

Bouleversant est le mot qui convient au jeu. Pas dénué de défauts, pas le meilleur de la saga, il n'en reste pas moins un des meilleurs.
Un excellent jeu demandant une grande implication au joueur. On ressort de ce Silent Hill avec un étrange sentiment, en effet la mélancolie nous gagne mais on ressort aussi ému devant le jeu Anglais. J'espère de tout coeur que Konami aura l'intelligence de leur donner un autre Silent Hill en gardant cette voie. On s'éloigne peut-être un peu trop de Silent Hill pour certain mais l'essence de la licence est gardée.