Quand j'étais un n'enfant sans salaire, j'étais accroché à ma N64. Les autres pouvaient dire ce qu'ils voulaient avec leurs Playstation, j'étais parfaitement comblé dans mon monde. Et dans ce monde, il y a eu 4 jeux que je n'ai jamais pu faire malgré toutes mes tentatives de corruptions de parents inflexibles : Harvest Moon 64, Oggre Battle 64, Winback et Sin & Punishment.
La Virtual Console sur Wii m'a permis de rectifier deux de ces erreurs et c'est ainsi que je peux dire aujourd'hui que ce Sin & Punishment fait partie de mes jeux de shoots préféré. Certains jugeront cette adaptation un peu étrange, puisque si les dialogues sont bien doublés en anglais et que les menus ont bien été traduit, les sous-titres sont eux uniquement en japonais. Il est bien possible de les enlever mais c'est une solution à double tranchant, puisque la scène finale ne dispose que de sous-titres... Anglais. Après le scénario reste anecdotique, on ne va pas se mentir, mais c'est tout de même dommage.
En ce qui concerne le jeu a proprement parlé, on est sur du shoot sur rail qui aurait digéré un Lylat Wars et un Wild Guns. On dirige latéralement un personnage fou de course à pied, qui se pose parfois pour des pauses de "tir aux pigeons". Un double saut et des esquives seront là pour parfaire nos possibilités de déplacements tandis notre puissance de feu sera épaulé par des attaques aux sabres, histoire d'éviter les pots de colle et de renvoyer quelques projectiles.
Une petite subtilité ravira surement les plus néophytes puisqu'un mode de verouillage de cible automatique est en option sur cette mitraillette du future, tout en laissant la possibilité d'utiliser le joystick normalement. Réduisant la puissance de feu, il faudra toutefois apprendre à ne pas se reposer entièrement dessus et l'utiliser avec parcimonie pour maximiser notre génocide.
Car pas de doute, le jeu est dur. Il y en a bien qui vous diront que le jeu est plié en une heure mais pour le commun des mortels, en normal et sans connaitre le jeu, il est raisonnable de tabler sur du 4/5h minimum. Déjà parce qu'il fait parti de ces shoots qui varient les situations et les patterns des multiples boss présents, ce qui conduit forcément à des échecs, mais aussi parce que son système de continu peut se montrer cruel. Bien qu'on en récupère tous les cents ennemis abattus, ce qui est infaisable lorsque l'on bloque sur un boss, l'épuisement de notre réserve et le retour à la case départ qui en découle rappel que l'on tient là un jeu de la vieille école. Petite douceur dans ce monde sans pitié : le jeu peut se sauvegarder à chaque checkpoint franchi et on peut donc recharger sa partie sans reprendre de zéro.
On a pas de vie mais une jauge, capable d'encaisser plusieurs impacts avant de statuer l'échec, à laquelle il faudra faire attention vu la rareté des objets de soins et le fait qu'une fois le chrono à zéro, c'est cette fameuse barre qui prendra le relais. En pratique, on est pas si souvent embêté par le temps si l'on s'amuse à détruire tout ce qui peut l'être. Le jeu propose pas mal de chair tendre, entre deux gros relous, et leurs puissances de feu n'est pas si importante. En revanche, les laisser proliférer pourra se révéler être une véritable nuisance face à nos envies de se mouvoir.
Le perso répond bien mais j'ai du modifier la config de base qui met les pas de côté sur les Boutons C/la Croix, le saut sur L/R et le tir sur Z. C'est surement top avec une manette N64 sauf qu'avec avec un pad Ngc (ou classique), Z étant une touche minuscule (ou L/R), je trouve ça très moyen. Je suis partie sur la config n°3, pour respectivement L/R, B et Y : la course trop importante des touches de tranche sont handicapante sur les controler ngc mais c'est parfait sur une manette classique.
Et quitte à faire un tour sur l'ergonomie, autant causer un peu de tech : le jeu a beau avoir une tronche de jeu N64, les multiples plans de caméra de fous furieux et le fourmillement d'éléments affichés arrivent encore à rendre le tout super sympa. Le niveau où l'on défonce un croiseur de la tête aux pieds, c'est juste de l'extase à l'état brute et c'est le genre de chose qu'on ne voit pas si souvent. Le tout dernier boss donne également un autre sens à l'expression sauver le monde.
Si on tente une remise en contexte d'époque, c'est impressionnant. D'autant qu'après renseignement pris, le portage semble être du genre sans amélioration au contraire des Zelda, par exemple, qui se veulent plus fluide que les originaux. À noter à ce propos que si la le framerate est rarement pris en défaut, cela arrive tout de même et cela peut parfois influer sur les inputs malgré un taux d'images par seconde qui ne semble pas descendre si bas que ça (sur TV cathodique).
Au fond, ça reste un jeu de scoring, avec 4 modes difficultés (le dernier à débloquer, c'est du hard en vitesse x2 ou 3 : c'est inhumain !) mais l'aventure mérite d'être découverte par n'importe qui. Le mode facile est une ballade de santé qui a peu de chance de tenir plus de 2h mais le challenge est calibré de manière à opposer une résistance sympa sans être rédhibitoire dès le mode intermédiaire.
Sin & Punishment propose un tuto super bien fait, où il est même possible de scorer puisque c'est un niveau à part entière, et la possibilité de refaire (ou revoir) les séquences déjà faites (ou vues) pour s'entrainer (ou regarder la fin, en activant les sous-titres). Son menu option cache aussi la soundtrack du jeu, que j'aime beaucoup personnellement. Ce fut un véritable coup de coeur à son achat et si j'en fais une critique en cette année 2021, c'est tout simplement parce que j'ai replongé plusieurs fois dedans avec plaisir.