Sly 2 : Association de voleurs par Botwin
Dans ceux qui critiquent "Sly 2", il y a une majorité d'emballés, qui y voient un jeu fun, intelligent, varié et différent.
Il y en a aussi quelques uns, par-ci par-là, qui l'ont surtout trouvé ennuyeux.
Je fais partie de cette deuxième catégorie. Alors oui, le jeu est très beau (dans son style). Oui, les environnements sont travaillés, le scénario est intéressant, le gameplay est varié. Mais il n'empêche que plusieurs fois, au fil des 8 chapitres de cette longue aventure, je me suis emmerdé ferme. D'abord, les différentes "missions" qui rompent avec la formule du premier sont extrêmement répétitives. On doit systématiquement soit voler des clés, soit activer ou désactiver des trucs éparpillés un peu partout dans le niveau. Certes, il y a quelques phases de shoot ou de plate-forme pure, mais ces petits bonus sont noyés dans un océan de processus foireux et scabreux.
Au bout d'une dizaine d'heures de jeu, j'en venais à soupirer à chaque fois que Bentley me donnait son plan de mission. Ces plans qui sont compliqués, tirés par les cheveux, et jamais très intéressants à écouter.
Pourtant, impossible de passer les cinématiques. Il faut se taper, DANS LES DÉTAILS, chaque ordre de mission, étape par étape, subtilité par subtilité. C'est comme si dans Mario 64, un Toad expliquait au plombier toutes les raisons, de A à Z, pour lesquelles il devait récolter chaque étoile du putain de jeu.
Il est bien possible que ce "Sly 2" perde au moins le tiers de sa durée de vie si on enlève tous ces passages très bavards. D'autant que les niveaux eux-mêmes sont assez petits et se ressemblent tous : seules quelques étapes sont vraiment bien construites (Le deuxième niveau de Rajan, par exemple, est d'une complexité redoutable mais excitante).
La plupart du temps, donc, on refait les mêmes choses dans les mêmes types de stage, sans vraie surprise.
Le jeu parle, parle, parle, et propose des challenges inégaux qui ne sont grisants qu'à de rares occasions.
À ça vient s'ajouter une ambiance morose et terne : pluie, obscurité, couleurs fadasses - on sait bien que Sucker Punch a voulu donner un ton à sa saga, mais il n'aide pas à apprécier ce qui est déjà difficilement appréciable.
La musique n'est d'ailleurs qu'anecdotique ; on ne retiendra quasiment rien de la BO, si ce n'est peut-être la musique de l'écran titre.
Bref, ce Sly 2 a été pour moi une vraie déception. Malgré les innovations, malgré l'humour de certains scènes et malgré l'effort fourni sur la diversité du jeu, l'ensemble reste assez mou et très souvent agaçant, proposant une progression brouillée par des explications lourdes et un système de jeu poussif. Dommage.