Soma.
A mes yeux, ça à un peu été la révolution gaming de cette année, du moins pour moi puisque je suis à la bourre. Et pour cause, je n'en ai pas spécialement entendu parler, je l'ai découvert via à la chaîne d'un youtubeur, Atomium, et franchement je me suis dit : allez, je dois tester. Friande des yeux d'horreurs en tout genre, celui ci semblait proposer un mélange d'univers qui n'avaient pas lieu de me déplaire. Ni une ni deux, je me connecte sur Steam pour le télécharger. Quand on me dit " créateur d'amnésia dans un contexte futuriste " moi je bondis. Et les images, trailer que j'ai pu voir me rappelaient étrangement l'univers de Bioshock que j'avais adoré (même si je ne les ai pas tous finis).
Il va y avoir du spoil dans cette critique, à mon sens il est impossible de rentrer profondément dans un jugement sans en faire au moins un peu, donc si vous voulez gardez le suspens jusqu'au bout (et je vous y encourage), ne continuez pas plus loin.
Des le début, on a quand même un peu conscience que ce qui nous entoure menace de s'effondrer. Un héros avec des problèmes de santé plutôt conséquent, des troubles émotifs et des médecins en formation. On nous offre une actualité à la fois banale et intrigante, des personnages ultra secondaire pour planter le décor et rien de plus. Nul besoin de s'attarder la dessus, on part faire notre simili scanner du cerveau et bim. On décroche.
Enfin, c'est surtout que l'on se retrouve propulsé dans un endroit inconnu, aux allures aussi inquiétantes que glauques. Tout part à volo, on sent ou plutôt on entend la carlingue de notre vaisseau se tordre et plier sous le poids d'une trop forte pression, chaque craquement devient inquiétant. Des bruits de pas, ou simplement une canalisation qui vrille ? Des cet instant, on met les pieds dans une ambiance parfaitement oppressante. Sans que rien de trop violent s'y passe (en tout cas pour moi. Il semblerait que d'autre joueurs est fait des faces à faces plutôt inquiétants des cet instants, mais j'ai eu du bol). Visuellement c'est superbe, c'est sombre, c'est à la fois végétal, organique, de la taule et de la mécanique. Et tout est dosé avec assez de cohérence pour vous maintenir en alerte, faisant rater à votre cœur quelques battement, sans pour autant jamais frôler l'arrêt cardiaque.
Et quand j'ai percuté où est ce qu'on se trouvait....Jouissance absolue. L'océan, quoi de mieux pour vous enfoncer encore plus dans votre sentiment de solitude, étouffer et écraser par cette vaste étendue tout autour de vous ? C'était un meilleur choix que l'espace. Et j'ai adoré. Le fait que l'intrigue se passe essentiellement avec vous même c'était aussi incroyablement intelligent. Le fait que malgré qu'on se fasse pourchasser par des immondes saloperies (je n'ai pas d'autres termes, veuillez m'excusez) mais qu'on arrive quand même à prendre notre temps pour fouiller, pour comprendre. Pour savoir ce qu'on fait là...c'est saisissant.
Et maintenant, on va parler un peu du fond. Soma, le corps en grecque, est un nom qui aurait du me mettre la puce à l'oreille, mais comme j'suis un peu lente niveau connexion, je n'ai fais ce rapprochement que des mois plus tard. S'il n'invente pas un concept à lui tout seul, il récupère celui qui fonctionne très bien en SF ; qu'est ce nous défini en temps qu'être ? Faut l'avouer, tout ce qui est film, bouquin, jeux, avec des prismes philosophiques, c'est un peu mon dada. Peut être qu'il ne m'en faut pas beaucoup, mais déjà le temps qu'on met à comprendre ça, on se pose plein de question. Qui, pourquoi, comment ? Et au final...C'est juste sensationnel. Et du coup, cette rage quand on comprend...c'est terrible.
Il n'y a pas vraiment de fausse notes à mes yeux, pour moi j'aurais peut être simplement aimer ne pas avoir la toute fin (après les crédits de mémoires ?) pour rester avec cette dose de frustration et d'injustice, pour autant cette fin est parfaitement cohérente.
Foncez, allez y, il en vaut vraiment le détour.