Exploration de votre propre cerveau déjà mort ?

Je vois SOMA en vente sur steam. Je tape "SOMA" dans wiki, il me dit que c'est une drogue dans "le meilleur des mondes" de Aldous Huxley. Je regarde les images d'un peu plus près, les vidéos, je l'offre à un ami et le prends pour moi. Lui le finit en 6h30, moi je mets plus de 12h.

Je lance le jeu, ça commence par un accident de voiture avec sa compagne, une certaine Ashley. On se réveille au plumard dans un appartement... hum de célibataire. On est appelé pour un RDV pour faire un "scan du cerveau" pour lequel on doit ingérer un produit vert-noirâtre, apparemment dégueulasse. On y va, petit interlude dans le métro où l'on apprend que Simon, le protagoniste que l'on incarne est libraire. Bon ok. On arrive dans des bureaux (un peu à la FEAR). On se dit que ça pue et en fait pas tant que ça. On s'infiltre en fouillant un peu. Et là, le médecin nous accueille, nous demande de nous asseoir sur un siège. Un casque de réalité virtuelle nous tombe sur le museau.... Narration par l'image : 11/10.

On se réveille dans un endroit inconnu... une sorte de laboratoire, sombre, abandonné, dessiné dans un style rétro-futuriste... Parfait ! On comprend très très vite que l'on est ni à Toronto, ni à la même époque. Alors bon sang, que s'est-il passé ?! En farfouillant un peu on se rend compte de deux choses : peu importe où nous sommes, quelque chose a foiré, et ce quelque chose a l'air de traîner dans le coin.

Bon gré mal gré, on parvient à prendre contact avec une certaine Catherine. Plusieurs informations s'enchaînent : la base sous-marine, la comète,, la disparition des équipes, l'autonomie poussée des robots, le fait qu'il y ait plusieurs bases sous-marines, dont une dans les abysses. Et là ... le jeu devient MAGISTRAL !

Tout est pensé pour soutenir l'histoire : le système de jeu est parfaitement cohérent, vous êtes seul, perdu, vous n'aurez pas d'arme pour lutter, et en même temps, vous êtes amené à explorer, à prendre votre temps. A lire, à lire parfois beaucoup. Vous entretenez une relation d'amitié avec Catherine (bâtie presque comme celle avec Delila dans Firewatch) qui n'est pas à votre disposition, et parfois elle va vous manquer... Vous allez être persécuté par des Némésis qui ont parfaitement leur place ici (Ne jouez pas en Safe mode où il est impossible de mourir, cela va à l'encontre du scénario). Et puis, il y a ces... on va les appeler les bulbes (hum...) qui vous permettent de vous soigner, ces grands tentacules, ces cancers qui phagocytent tous les bâtiments dans lesquels vous pénétrez.

Si le jeu est déjà excellent en environnement intérieur, où l'on a JAMAIS un doute de la vie qui était présente ici auparavant, il excelle d'autant plus lorsque l'on explore les fonds marins : cette sensation de perte de repère, de solitude complète, cette beauté... le meilleur est en fin de jeu. Quelles sensations !!

Jouez avec un bon casque vissé sur les oreilles pour profiter des sons ambiants, de TOUS les sons ambiants. vous entendrez des bruits de pas, les courants de l'eau, des larmoiements, des craquement, des objets tomber au loin, des creusements, des grattements, des gémissements, des grésillements, des fracas..... lorsque vous êtes en danger ou proche d'une victime, votre vision se met à glitcher, le son dissone... comment dire à quel point tout cela est juste parfait.

Alors que peut-on reprocher à ce jeu? Deux petites choses : premièrement, dans le scénario, il y a peut-être beaucoup de personnages où le jeu ne prend pas assez de temps pour nous expliquer leur passif. Par conséquent, cela devient fouillis de suivre l'histoire de certaines et certains à quelques moments mais rien de grave, il y a toujours de quoi retomber sur ses pattes. L'autre et dernier défaut, ce serait plutôt lié à une des qualités du jeu. L'exploration : quand on voit la qualité extrêmement bonne des environnements, la seule envie que l'on a est d'explorer, encore et encore et encore et encore.... et mine de rien, les sentiers sont bien balisés. On, a parfois l'illusion de liberté, mais le plus souvent, la recherche du bon chemin reste une évidence.

Et c'est tout. C'est certainement l'un des meilleurs Survival-Horror que l'on pouvait espérer dans un tel environnement, le scénario est véritablement passionnant, intelligent, dosé à merveille, cohérent, mais n'oubliez pas ceci : vous n'êtes pas le héros de cette histoire, c'est Catherine.