Beau et prenant
Ce jeu pas trop long est comme pour un conte avec une histoire grand public épique, une esthétique belle et mignonne (les paysages comme les personnages) et une très belle bande originale. Cela...
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le 2 juin 2024
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Jeu de Tequila Works et Riot Games (2023 • Nintendo Switch)
Temps de jeu : 10 heures
Mon septième League of Legends
Mon cinquième A League of Legends Story
Test rédigé pour Nintendo-Difference [#102]
Année chargée pour Riot Forge et ses studios partenaires, 2023 aura vu paraître trois nouvelles entrées dans la gamme A League of Legends Story : The Mageseeker, CONVERGENCE et Song of Nunu. Si les deux premiers ont déjà été testés par nos soins lors de leurs sorties respectives, le dernier, lui, n’est finalement arrivé que le 3 novembre dernier. Disponible pour un peu moins de 29,99 € sur Nintendo Switch, mais également PC, PlayStation 4 et Xbox One, ce jeu d’aventure prenant place dans les contrées glaciales de Freljord suit le périple de Nunu et Willump, un jeune garçon en quête de sa mère disparue, et son ami yéti, aussi sage qu’enjoué. Développé par le studio espagnol Tequila Works, déjà connu pour Deadlight, RIME ou The Sexy Brutale, il faudra y résoudre moult énigmes et se défaire des nombreux dangers peuplant ces terres inhospitalières et sujettes à de nombreuses guerres de clans. De notre côté, on a pu tester le titre en long et en large, histoire de vous en toucher deux mots. Yéti pas gentil, ça ?
Nunu et Willump, amis inséparables devant l’éternel, font face à la terrible sorcière de glace, Lissandra. Pour comprendre comment le binôme fraternel a bien pu se retrouver dans cette délicate situation, il faut repartir trois jours plus tôt, là où commence réellement leur voyage. Leur but premier est simple : partir à la recherche du Cœur Bleu, un artéfact magique qui indiquerait la position de la mère de Nunu, disparue pour on ne sait quelle raison. Willump, dernier des yétis encore en vie, accompagne son ami malgré une certaine réticence. Nul doute que le colosse poilu en sait plus qu’il ne dit, notamment sur Lissandra et les sombres desseins qu’elle fomente. Sur leur route, le duo iconique rencontrera de nombreuses figures tout aussi connues des amateurs de League of Legends, comme Braum ou Ornn. Que les plus allergiques du MOBA de Riot Games se rassurent : Song of Nunu est une aventure qui parlera autant aux fans du matériau de base que les néophytes de l’univers de Runeterra.
Ici, le joueur ne contrôle véritablement que Nunu, le petit garçon. Willump, lui, peut être chevauché. Tous deux peuvent courir et sauter, mais leurs aptitudes physiques diffèrent indéniablement. Le jeu fonctionne par segments, chacun d’entre eux obligeant le joueur à monter le yéti ou s’en séparer dès que la situation l’exige. S’il se défait de tout affichage tête-haute ou presque, Song of Nunu n’hésite toutefois pas à bien démarquer ses divers obstacles : une texture de roche différente pour les parois destinées à l’escalade, peintures rupestres lorsque la bête doit lancer son ami vers une plateforme autrement inatteignable, arènes pour les séances de pugilat ou encore graines rouges et vertes à exploser à l’aide de boules de neige. Varié, le titre enchaîne les situations sans toutefois proposer un quelconque challenge, son objectif étant de pouvoir être parcouru par le plus grand nombre. Preuve en est, aucune option de difficulté n’est d’ailleurs à signaler.
Les aspects plateforme et énigme, sans être formidables, se montrent sympathiques et proposent un rythme agréable, lequel est parfois ponctué d’affrontements avec des bêtes sauvages ou de duels de boules de neige entre Nunu et Willump. C’est peut-être ici que la production madrilène révèle sa plus grosse faiblesse, puisque les quelques combos à base de coups faibles et forts restent cruellement sommaires et même assez mous. On y voit bien quelques tentatives de rendre l’action plus intense avec quelques chorégraphies de « mise à mort » lorsqu’un ennemi est assommé, certes réussies, mais loin de servir de pansement fonctionnel. S’il fallait comparer Song of Nunu à un autre titre, on se risquerait à le rapprocher de Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon, lui aussi paru un peu plus tôt cette année. Peu ou prou la même chose, mais avec moins de complexité dans la gestion des personnages et le système de combat pour l’œuvre espagnole. Un poil dommage quand on assiste à la conclusion épique de l’histoire et son combat final particulièrement impressionnant.
Chaque échec signe un retour rapide du joueur là où il a échoué, histoire de ne jamais le froisser et l’inviter à continuer son périple. Song of Nunu se veut plus contemplatif qu’un jeu d’aventure classique, et à ce niveau-là, difficile de critiquer le résultat final. Si techniquement le titre reste relativement modeste, la direction artistique, elle, parvient à offrir aux joueurs de belles idées et des panoramas sublimes. Certaines régions ou villes comme la cité-monument Ramshara ont su nous scotcher devant notre écran, le tout étant sublimé par une bande-son subtile signée Cris Velasco (Resident Evil 7, Overwatch, Lords of the Fallen ou encore Bloodborne), réussie, mais qui peine toutefois à marquer les esprits. Les doublages, testés en français et en anglais lors de ce test, sont quant à eux d’excellente facture. Les personnages du jeu sont doublés par les mêmes comédiens que dans le MOBA, de quoi satisfaire les connaisseurs.
Avec un peu plus de six heures pour venir à bout de l’aventure, Song of Nunu semble avoir adopté la bonne durée de vie. Le titre ne tire jamais trop en longueur, mais parvient également à ne pas se révéler trop court. S’il y a bien quelques collectibles ici et là pour les amateurs de 100 %, comme des Poros isolés à réconforter, des fresques à dénicher ou des compositions à jouer, le jeu peine à proposer un contenu suffisamment conséquent en dehors de son histoire principale pour ne pas se sentir lésé sur le tarif affiché. Question rejouabilité, on repassera également, puisque comme mentionné plus haut, aucune option de difficulté ou secrets bien cachés ne sont au rendez-vous. Très linéaire, Song of Nunu ne propose que des énigmes à la résolution unique, lesquelles ne résistent jamais bien longtemps. En revanche, si on apprécie le lore de Runeterra ou tout simplement une jolie et touchante histoire entre deux amis animés par un lien fraternel sincère, alors l’œuvre de Tequila Works fonctionne à merveille.
Côté respect du MOBA, Song of Nunu s’en tire avec les honneurs. Freljord est une terre pleine de mythes et de légendes aux inspirations nordiques, proposant une variété importante de paysages malgré l’abondance de la neige et de la glace. Surtout, le final permet d’aborder une question pour le futur de l’univers de la région et plus globalement du monde : le retour annoncé des néantins, désireux de détruire toute forme de vie en Runeterra pour que règne à nouveau un silence éternel. Certains clins d’œil bien vus sont dispersés ici et là, mais notre véritable déception lorsqu’on aborde la fidélité du titre vis-à-vis de League of Legends, c’est davantage du côté de Nunu et Willump et de leur arsenal offensif. En dehors des boules de neiges et des attaques fortes et légères, rien ou presque ne rappelle la palette de capacités du binôme. Il y a bien quelques séquences chorégraphiées pour rappeler leur capacité ultime ou un « mini-jeu » dans lequel on dirige une boule de neige croissante avec les mètres avalés, mais rien qui n’intervienne réellement dans le cadre du jeu.
Song of Nunu est une histoire particulièrement plaisante, pêle-mêle d'émotions diverses et variées, laquelle divertira sans peine les amoureux du lore de League of Legends, mais aussi les joueurs plus occasionnels à la recherche d'une aventure sans prise de tête. S'il caracole avec The Mageseeker à ce niveau-là, Song of Nunu : A League of Legends Story s'affiche toutefois comme le titre le plus faible de la gamme Riot Forge lorsqu'on s'attaque au pan du gameplay. Sans challenge, certes varié, mais sans réelle profondeur, on enchaine les énigmes et les combats avec un automatisme déconcertant. On a beau combattre, escalader, glisser, s'infiltrer chez l'ennemi ou encore jouer de la musique pour activer des mécanismes, force est de constater qu'on a préféré admirer les sublimes panoramas jalonnant notre voyage plutôt que « d'affronter » les divers obstacles qui nous ont fait face. À trente euros et pour six heures de balade, l'offre nous parait assurément trop chère, quand bien même le titre de Tequila Works se révèle agréable à parcourir.
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Créée
le 23 nov. 2023
Critique lue 19 fois
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