Sonic Colours
6.6
Sonic Colours

Jeu de SEGA (2010Wii)

S'il est couramment admis que la série Sonic a perdu en qualité depuis la fin de la Dreamcast (les personnes tenant ce genre de propos n'ont visiblement jamais tenu un Sonic DS entre les mains, mais passons), la plupart des fans de la série s'accordent sur le fait qu'une poignée de jeux ont tout de même été d'assez bonne qualité. Parmi eux, Sonic Colours, épisode exclusif à la Wii. Et décidément, je ne comprendrai jamais les fans...



Une souris verte



Le Dr.Eggman ne veut plus être méchant. Pour se faire pardonner de ses 19 ans de crimes, il décide de construire un parc d'attractions interstellaire. Sonic et Tails ne croient pas en sa rédemption et vont donc enquêter sur place. Si dans un premier temps tout parait légit (si ce n'est que des robots poursuivent Sonic pendant plusieurs niveaux, la routine quoi), les deux amis s'aperçoivent que des petits extra-terrestres nommés Wisps sont utilisés pour faire fonctionner le parc, et accessoirement alimenter un rayon hypnotique géant.
Le scénario n'est pas foufou, mais il est sympa dans les grandes lignes, on a même quelques jolies scènes d'amitié fraternelle entre Sonic et Tails. En revanche, on s'aperçoit vite qu'il a été écrit par un gogole, pour des gogoles : toutes les cinématiques du jeu sont l'occasion pour nos amis Warren Graff et Ken Pontac (les auteurs d'Happy Tree Friends) de nous présenter une blagounette à base de "Cubot a une voix bizarre" ou "Le traducteur de Tails fait n'importe quoi". Et ils étaient visiblement tellement fiers de leurs blagues totalement métas que chacune d'entre elles est utilisée au moins 3 fois. Et ce qui est magique, c'est que TOUTES leurs blagues tombent à l'eau, et on enchaîne donc les cinématiques malaisantes les unes après les autres. Big up au passage à l'équipe de traduction française qui a essayé de conserver les jeux de mot, j'aurais pas pu perso.
Certains diront que "on s'en fout, Sonic n'a jamais été connu pour ses scénarii". Je leur répondrai que non, les Adventures étaient parfois maladroits (surtout dans leur mise en scène) mais racontaient des histoires un minimum épiques qui alimentaient le lore de Sonic. Les blagues Carambar de Colours sont à mille lieues de l'extermination des échidnés due à leur soif de pouvoir ou de la quête vengeresse de Shadow. Et qu'on ait pu payer deux personnes pour écrire ça relève pour moi de la science-fiction.
C'est d'autant plus dommage que la version DS a le même scénario que la version Wii, mais totalement épuré de ses blagues et où plusieurs autres personnages de la licence interviennent, ce qui fait que le jeu a un côté beaucoup plus sérieux et agréable à suivre, malgré le scénar' vu et revu.


Pour finir sur le scénario, parlons un peu du casting des voix. En effet, la Sonic Team a décidé d'embaucher de nouveaux voice actors pour Sonic et Tails (mais pas Eggman, ouf) pour une raison qui m'échappe. Alors autant Tails tient la route, autant Sonic est juste insupportable, l'acteur surjoue à mort et le personnage a désormais une voix nasillarde sans aucune once épique. Heureusement, Sega a eu la bonne idée pour tous les jeux suivants de faire appel au cast français de Sonic X pour faire la VF. Merci mon Dieu !
Cela dit, j'admets que le scénario est un point de détail pour un jeu de plate-forme, et ce n'est pas ça qui justifie ma note assez faible.



Blue suede shoes



Au cours de son aventure, Sonic parcourra 7 mondes aux thèmes différents : plaine, sucreries, simili-Rainbow Road, etc...
Ce ne sont pas forcément les thèmes les plus originaux de l'histoire du jeu de plate-formes, mais chaque monde a ainsi son identité et ses gimmicks. Il faut également souligner que le jeu est très beau malgré l'absence de textures HD (Wii oblige). Tout est donc réuni pour que le joueur passe un bon moment...


Sauf que le gameplay du jeu est abominable. Alors pas tout le jeu c'est vrai, les phases en 3D sont même carrément réussies, mais elles ne représentent qu'environ 1/3 du jeu complet. Les 2/3 restants sont réservés à des phases en 2D à la physique plus que merdique.
Contrairement aux épisodes MegaDrive, Sonic flotte horriblement lorsqu'il saute, ce qui fait qu'atterrir sain et sauf sur une plate-forme mouvante relève de l'exploit. Ajoutez à ça le fait que l'accélération de Sonic est fulgurante (il passe en quelques dixièmes de secondes de sa position immobile à sa vitesse de pointe) et je peux vous assurer que vous allez vous cogner la tête contre le mur assez souvent. Heureusement, le jeu est assez généreux en vies supplémentaires.
J'ai également noté que des murs invisibles apparaissaient assez fréquemment derrière Sonic, pour l'empêcher de revenir en arrière. C'est totalement con étant donné que le jeu encourage à explorer chaque recoin des niveaux pour trouver des Rings rouges.


Pour parler des niveaux en eux-mêmes, chaque monde en comporte 6 différents + un combat de boss. Parmi ces 6 niveaux, un ou deux ont une longueur convenable, mais tous les autres sont en fait des mini-niveaux durant entre 1 et 2 minutes et utilisant à fond un gimmick (trampoline mouvant, course-poursuite contre des robots...). En soit pourquoi pas, mais j'aurais préféré 3 gros niveaux par monde plutôt qu'une compilation de concepts qui seront à peine réutilisés dans la suite du jeu.
En revanche, le tout dernier monde est complètement ignoble. Il est composé de 2 niveaux où Sonic court seul et où il doit éviter des obstacles (dont des marches quasi-invisibles qui le font trébucher ou un robot qui tire des missiles hors champ, laissant à peine quelques frames au joueur pour réagir) pendant de loooongues minutes et d'un final boss long à en crever. Malgré la mise en scène épique, on a un fort sentiment d'injustice pendant ces derniers niveaux.


Enfin, il me semble important de préciser que de nombreuses phases de jeu sont totalement non-interactives. Ne soyez ainsi pas surpris si au début d'un niveau vous n'avez pas du tout le contrôle de Sonic et que celui-ci ne daignera vous obéir qu'au bout de 15 secondes.
Je sais que les phases de "Sonic sur rails" sont courantes dans la série, surtout les opus 3D (la séquence de snowboard de Sonic 3, la course-poursuite de l'orque dans Adventure...), mais habituellement elles sont beaucoup plus rares et mieux camouflées qu'ici.



Yellow submarine



La grosse nouveauté du jeu, qui est montrée sur la jaquette, c'est l'arrivée des Wisps qui donnent des pouvoirs momentanés à Sonic. Si le principe est cool, ils sont souvent mal utilisés, voire totalement incontrôlables. Pire, certains privent Sonic de capacités qu'il a pourtant acquises depuis des lustres.
Et puisque cette critique est déjà bien longue, j'en rajoute en décrivant les pouvoirs un par un, du meilleur au pire :



  • Le Wisp blanc donne à Sonic le pouvoir du boost, un pouvoir que le
    hérisson a pourtant depuis Sonic Rush. Il est très utile, mais
    disponible en quantité étrangement limitée.

  • Le Wisp orange est une
    fusée propulsant Sonic en l'air. Très cool, quoiqu'un peu lent à
    activer.

  • Le Wisp jaune est une foreuse permettant à Sonic de se
    déplacer librement dans la terre ou dans l'eau. Si le pouvoir en
    lui-même est plutôt sympa et simple à contrôler, les moments où on
    l'utilise sont labyrinthiques, et on se perd donc assez souvent lors
    de son utilisation. La sortie est souvent découverte de manière
    aléatoire.

  • Le Wisp vert transforme Sonic en OVNI flottant et pouvant
    utiliser une technique similaire au Ring Dash apparu dans Sonic
    Adventure
    . Pouvoir voler où on veut est franchement fun (surtout avec cette musique grisante), mais ce
    pouvoir reste extrêmement lent.

  • Le Wisp cyan transforme Sonic en
    laser. Extrêmement utile en 2D pour atteindre des endroits élevés,
    c'est un pur calvaire à utiliser en 3D puisque le level-design n'a
    pas été pensé pour son utilisation.

  • Le Wisp rose transforme Sonic en
    boule qui peut utiliser le Spin Dash (si si, vous savez, l'attaque
    signature du hérisson depuis Sonic 2). Vous pouvez aussi rouler
    sur les murs, mais son utilisation est très chaotique et rend les
    phases de plate-formes laborieuses. A éviter autant que possible.

  • Le Wisp mauve est une sorte de god-mode dans lequel Sonic détruit tout
    ce qui passe à sa portée. Génial dans l'idée, le machin est en fait
    totalement incontrôlable et il est quasiment impossible de faire
    demi-tour. A fuir.

  • Le Wisp bleu est en fait un interrupteur
    permettant de rendre solides certaines plate-formes et d'en faire
    disparaître d'autres, comme l'interrupteur P dans les Super
    Mario
    . Son utilisation coupe totalement le rythme du jeu et peut
    même entraîner certains suicides s'il est exécuté trop près du vide.



Le Paradis blanc



S'il y a bien un point auquel tout le monde adhère, c'est que même les pires jeux Sonic ont d'excellentes musiques. Colours ne fait pas exception, et nous offre quelques grands morceaux comme le main theme, Planet Wisp, Aquarium Park ou encore le thème du final boss. Il est aussi amusant de noter que chaque monde possède 2 variations de son thème, selon si l'on se trouve dans un niveau long ou court.
En bref, l'OST est probablement le meilleur point du jeu, et sans doute le seul où la version Wii surpasse la version DS.



En rouge et noir



Sonic Colours est pour ma part une déception. J'avais adoré la version DS et je n'avais entendu que du bien de cette version Wii, mais celle-ci est bourrée de défauts entre ses niveaux trop courts, des éléments de level-design vicieux, son gameplay approximatif (avec ou sans Wisp) et son scénario gerbant. Sans parler de l'absence d'un vrai Final Boss à affronter avec Super Sonic.
La présentation soignée, la musique catchy et une poignée de niveaux tout de même bien foutus (surtout dans le monde Asteroid Coaster) compensent un peu ces défauts. Le mode 2-joueurs a l'air assez fun, mais je n'ai pas eu l'occasion de le tester

Sonicvic
5
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le 21 févr. 2017

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Sonicvic

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