Sonic Generations par leo03emu
Depuis combien de temps Sonic avait sombré dans une succession de mauvais jeux ? Pour certains, c'est depuis les premiers Sonic 3D, et plus particulièrement Sonic Adventure. Pour d'autres, c'est depuis toujours. Pour ma part, la véritable réalité objective, c'est depuis Sonic Heroes, les Sonic Adventure étant de très bons jeux. Toujours est-il que, tel un adolescent rebelle de la société, Sonic a connu un âge ingrat : Sonic 2006, Shadow The Hedgehog, Sonic et le chevalier noir, Sonic Chronicles... Les épisodes portables (les Sonic Advance), malgré le fait qu'ils soient très bon, sont finalement peu connus. La série sombre alors dans le fameux Sonic Cycle, le hérisson étant vaguement maintenu en vie par des furfags en manque de fanfictions débiles. Lorsque Sonic 4 est enfin annoncé, on y croyait un peu au vu de l'ambition, « enfin un retour aux sources, aux épisodes megadrive » pouvaient on penser, et lorsque le jeu sort, le soufflet retombe comme une merde. Alors, lorsque la série fête ses 20 ans avec un certains Sonic Generations, qui prétend concilier Sonic old school et Sonic nouvelle génération, on pense forcément que le cycle va recommencer. Les furfags crachent déjà dessus, les autres font de Sonic un frère jumeaux, SANIC HEGEHOG, véritable terroriste des tympans. Oui mais voilà, 20 ans, c'est le passage à l'âge adulte, le passage aux choses sérieuses. Sonic n'a peut être pas du poil au torse et ne fait pas la queue à Pole Emploi, mais il est devenu un nouveau hérisson.
Dès l'option « New Game » lancé, je me retrouve à l'instant même nez à nez avec ce que tout le monde attendait enfin de la série depuis plus de dix ans : un véritable Sonic au gameplay 2D, comme à l'époque de la megadrive, dans un sublime remake de Green Hill Zone. Manette en main, je contrôle le célèbre hérisson bleu avec toute l'aisance que je n'osais rêver. Le Sonic que tout le monde souhaitait est il enfin là, sous mes yeux ? Quelques minutes plus tard, je fini ce premier niveau, le cœur conquis. Une cinématique alors montre ce Sonic bedonnant qui manque de peu de remarquer un terrible monstre qui habite Green Hill Zone. Pendant ce temps, les ami(e)s de Sonic préparent une surprise pour ce dernier, pour fêter ses vingts ans. Sauf que voilà, le gros monstre de tout à l'heure débarque et aspire tout ce monde (même les hot dogs). Outré par ces manières, Sonic se lance à la rescousse des ses amis, et plonge lui aussi dans Green Hill Zone. Il ne sait pas encore que bientôt, il fera la rencontre de lui-même beaucoup plus jeune. C'est donc à notre tour de reprendre le contrôle de Sonic dans Green Hill Zone, sauf que cette fois ci, c'est le Sonic nouvelle génération. Il ne s'agit plus alors du gameplay megadrive, mais du gameplay que l'on a connu avec les épisodes Unleashed ou Colors par exemple. Pour ceux qui ne connaitrait pas, c'est assez différent des épisodes Adventure : On prend le contrôle de Sonic tantôt en 3D, tantôt en 2D, et il s'agit d'avantage d'un parcours du combattant que l'on doit réaliser à toute allure, en sachant qu'on dispose d'une jauge de turbo que l'on peut remplir en récupérant des Anneaux, en faisant des figures en l'air, en faisant des dérapages ou en détruisant des ennemis. Il y a bien plusieurs chemins possibles à prendre, un level design assez étudié, mais ce gameplay mise d'avantage sur les réflexes et la vitesse que le jeu de plate forme 3D lambda.
Sonic Generations dispose donc de deux gameplay : un gameplay old school et un gameplay nouvelle génération, et ce, afin de contenter tout le monde. Et ça marche, pour la simple et bonne raison que les deux sont réussi. Le gameplay old school ne reproduit pas à 100% le véritable feeling des épisodes megadrive, notamment dans les sauts qui se jaugent un peu différemment. Mais attention, l'un n'est pas moins bon que l'autre ! Pour le reste, les ennemis, les bonus, le level design, tout est à là, dans le plus pur esprit de la bonne époque, et avec la qualité qu'on attendait. Quelques précisions cependant : le chemin pour arriver vers la fin le plus rapidement possible est souvent celui qui est le plus en hauteur. Aussi, il y a deux paliers pour les Anneaux. Si on a une cinquantaine d'anneaux par exemple et que l'on se fait toucher, on en garde encore quelques uns, contrairement aux épisodes megadrive. En revanche, si on n'en a qu'une dizaine par exemple, là, on les perd tous. Une fois encore, un de ces systèmes n'est pas forcément meilleurs que l'autre, ils sont juste différents. Quand au gameplay nouvelle génération, même si le style Adventure me manque, je dois bien avouer qu'il reste bien sympa tout de même. En fait, personnellement, c'est un trip qui peut se révéler hardcore si on souhaite vraiment faire dans le record (il n'y a qu'à voir les speedruns ahurissants sur Internet). Il s'agit d'un gameplay très nerveux qui met nos reflexes à rudes épreuves. Certains vont même le préférer au gameplay oldschool. Pas moi.
Sonic Generations étant aussi un hommage à la série sur ses 20 ans, c'est donc des niveaux de différents jeux que l'on va parcourir. A chaque fois, c'est un niveau des épisodes Megadrive, 128 bits et génération HD que l'on va traverser (oui, les épisodes Master System, portables et Arcade sont passé à la trappe). Choses amusante aussi, c'est les épisodes Megadrive qui sont les plus beaux (!). En fait, c'est bien simple, pour les épisodes megadrive, ils ont été bien entendu obligés de toute refaire de A à Z. Alors que pour les épisodes 3D, ils se sont un peu moins fait chier : une partie du travail étant déjà fait, certains éléments sont de simples copier/coller. C'est particulièrement flagrant avec le niveau Planet Wisp, qui donne vraiment l'impression d'avoir un émulateur Wii devant soi, réglé en haute définition. L'effet un peu pervers alors de Sonic Generation est que, plus on avance dans le jeu, et moins les niveaux sont joli (exception faite de Roof top). C'est donc neuf mondes en tout qui nous attendent, avec chacun un niveau oldschool et un niveau nouvelle génération. Par contre, seulement 4 boss en tout. Ce qui nous fait tout de même 5 heures de pur plaisir, avec 15 minutes de cinématique à tout péter (VF disponible, ce qui est très rare pour un Sonic). Alors, pourquoi j'ai passé malgré tout une bonne vingtaine d'heure dessus, et que ce n'est toujours pas fini ? Les développeurs ont eu la bonne idée de remplir le jeu de divers petits trucs. Le plus important, les épreuves : Leurs accès se trouvent sur des plateformes en hauteur, et nous propose de replonger dans les niveaux du jeu, avec parfois un level design complètement différent ! Ennemi beaucoup plus nombreux, nombre d'anneaux à atteindre, course contre un adversaire, et même diverses petites épreuves avec les amis de Sonic. C'est ainsi que, par exemple, on peut retrouver la capacité de Tails à soulever Sonic au sein d'une épreuve dans Chemical Plant. Sachant qu'il y à 90 épreuves, on a de quoi s'occuper un moment. Mais ce n'est pas tout, car en plus de ça, il y a la chasse au score « S » à atteindre pour chaque niveau, les anneaux rouges à récupérer, les compétences spéciales à débloquer (super sonic, plus de vitesse, achat de vie, etc.), les combats contre les rivaux de Sonic, et même les succès. En somme, atteindre la séquence de fin du jeu est loin de vouloir dire qu'on a tout vu de Sonic Generation. Il s'agit là d'une bonne manière de satisfaire les plus pressé d'en finir et ceux qui veulent rester plus longtemps.
Et il y a encore des secrets encore plus secret ! Je pense notamment à la salle des statues qui nous permet de visionner les modèles 3D du jeu (avec cependant aucune possibilité de zoomer ou de tourner à 360°). Pour cela, il faut au préalable les débloquer via des codes dont je n'ai absolument aucune idée de la façon dont on est censé les découvrir, si ce n'est via Internet. Encore un autre « secret » : le flipper Casino Night. Il s'agit d'un bonus pour ceux qui on précommandé le jeu chez Gamestop. Sauf que ce fameux flipper est bien dans les fichiers du jeu. Et que ce flipper est bien alléchant. Et que ce flipper sent fort le DLC d'ici quelques temps. Et que ça sent un peu l'arnaque s'il est déjà là. Alors, oui, j'avoue, j'ai fait un copier/coller du dossier du jeu de ma version Steam, et j'ai appliqué un crack, qui me permet d'accéder à ce flipper. Ha, on est bien d'accord, si j'ai acheté le jeu, j'ai bien le droit d'appliquer un crack, non ? Le fait qu'il débloque ce flipper n'est... qu'un hasard ! Et ce flipper, déjà, c'est sa musique. Un excellent remake de la musique de Casino Night de Sonic The Hedgehog 2, dans une ambiance jazz à tomber. La table en elle-même est très amusante à jouer, et rappelle même le style des 3D Ultra Pinball de Sierra, avec notamment différentes petites tables à accéder via des passages à débloquer. Je crois que j'y passerais des heures sur ce flipper.
« Et bien voilà, c'était pourtant pas compliqué ! » C'est ce que je me dis à propos de Sonic Generations. Ce fut long, mais on a enfin un Sonic tel que les fans l'attendaient. Et je parle des vrais fans, de ceux qui se branle sur le gameplay, voir au pire, sur le décolleté de Rouge, mais pas de ceux qui font des fanfictions érotiques à la con avec des « original character DO NOT STEAL ». C'est fun, c'est beau, les musiques sont superbes, ça se joue aussi bien au clavier qu'avec n'importe quel manette, 360 compris, et ça convient à tout le monde. Même ma nièce et ses copines se sont amusés comme des folles dessus, à coup de « OUA, trop stylé », « NON, PREND L'ANNEAU ! PREND L'ANNEAU », « FAIT LA BOULE », « Ho non, le camion, il fait trop peur », « C'EST MON TOUR MAINTENANT ». Et ça, ça peut paraitre incroyable, mais ce n'est pas forcément évident à trouver de nous jours des jeux comme ça. Parce que bon, quand je regarde le catalogue plateforme 2D de nos jours, c'est un peu trop souvent des trucs hardcore à la Super Meat Boy ou VVVVVV, ou bien des trucs un peu pourri (je vais éviter des citer des noms cette fois). Bref, Sonic Generations, c'est peut être les meilleurs 18 € que j'ai dépensé cette année (sur Greenmangaming). C'est aussi pour moi, le meilleur jeu de plateforme tout public de cette génération. Et pour ça, je remercie SEGA.
