J'attendais vraiment cette sortie sur Switch pour me faire dans de bonnes conditions ce Sonic Mania. J'y voyais un jeu de plate-forme complet, maitrisé, sans fioriture: l'essence du genre en somme.
Pourtant, la déception est assez grande. Je n'ai pas l'impression d'avoir été trahi sur la marchandise pourtant: c'est du Sonic 2D pur jus. Mais c'est peut-être ça le dilemme: c'est du Sonic qui a quasiment 30 ans, et qui fait en fait pâle figure comparé au reste des productions.
Déjà, Sonic et ses comparses héritent d'une inertie assez anachronique. Elle se dompte plus ou moins dans les niveaux, mais certaines phases (sur l'avion de Tails, durant certains scrollings) en deviennent vite énervantes, car manquant de réactivité. Je pardonne bien évidemment lorsqu'elle est au service d'une avancée et d'une progression fluide, mais il y a des idées qui entachent le gameplay, et qui auraient clairement mérité de ne plus figurer dans le jeu.
Également, je recense beaucoup de problèmes de designs difficiles à justifier dans une production de 2017/2018. De boss design déjà, avec des boss qui bien souvent demandent à être bourrés car leur pattern ne laisse pas vraiment de place à une approche subtile; de level design ensuite, où les chemins principaux sont parfois mal indiqués au joueur. Il m'est arrivé de rester coincé dans un endroit du niveau(cul-de-sac), alors que l'agencement des plate-formes conduisaient Sonic vers cette partie là. Soit on laisse le joueur explorer à sa guise et déterminer quels chemins prendre, soit on le guide, mais on ne le guide pas vers des parties de niveau qui requierent un back-tracking...
Il y a aussi des problèmes de game design. Mourir contre un boss au pattern un peu complexe, c'est tout à fait normal et c'est une bonne chose. Mais devoir se refaire deux niveaux entiers en guise de punition, ça peut être un brin énervant, a fortiori quand le boss est mal designé.
Bref. Sonic Mania n'est pas un mauvais jeu: il a d'ailleurs pour lui des niveaux assez intéressants, avec toujours ces structures à plusieurs strates qui garantissent un terrain explorable et une bonne rejouabilité. Mais en 2018, la formule passe beaucoup plus difficilement. On a eu pléthores de Mario depuis certes, mais aussi et surtout des Super Meat Boy, des The End is Nigh, des Shovel Knight, des VVVVVV, des Raymans Origins... Autant de jeux de plate-forme 2D qui ont su renouveler et repousser le genre avec brio, et sans naphtaline.