Sega a pris le temps, mais a enfin compris que ses propres studios n'étaient plus aptes à réaliser un épisode de Sonic digne de ce nom que ce soit en 2D ou en 3D. Car oui, le passage en 3D a eu des hauts et des bas, mais le retour en 2D n'a jamais été une grande réussite.
Que ce soit à cause d'un level design linéaire, simpliste, avec peu d'idées et de fantaisie, le tout amenant généralement à un jeu beaucoup trop simple: Les versions Advance, DS en tête de liste, ou les immondes Sonic 4 épisode 1 ou 2 en dématérialisé sur PS3 et Xbox 360.
Tout ceci partait de la bonne idée de retrouver les sensations d'origines de ce jeu de plate forme hyper dynamique et de son univers aux codes si uniques, mais généralement le manque d'ambitions et d'imagination des concepteurs en faisait quelque chose de fade, ayant perdu les divers éléments esthétiques qui ont fait les belles heures de la Megadrive.
Le premier réflexe lorsqu'on lance Sonic Mania, et son premier stage le légendaire Green Hill du tout premier Sonic, c'est de ce dire: "Putain, ils ne se sont pas fait chié, c'est exactement le même, jusqu'au moindre ennemi !" Puis, le level design évolue et suivant le parcours que vous emprunterez, vous découvrirez bon nombre d'idées, que ce soit dans le décor lui même, ou le placement des ennemis et autres pièges.
Pour le second stage dont je tairai le nom, pareil, on recycle, cela peu paraitre agaçant voire frustrant tant on peut parler de "best of" des aventures du hérisson bleu, mais soudain on découvre une multitude de nouveaux types d'obstacles, mécaniques en tous genres pour aboutir à un second boss de stage des plus originaux et clin d'oeil aux fans de la série et de Sega en général.
S'en suit de nombreuses revisites de zones classiques des aventures de Sonic sur 16 bit, intelligemment justifié de par son scénar, le tout mélangé à de nouvelles zones dont la patte graphique se fond parfaitement à ceux âgés de plus de 25 ans ! Il en va de même pour la musique, c'est bluffant.
La difficulté du jeu est aussi un élément qui a été revu à la hausse, toujours grâce au level design qui place intelligemment ses pièges à des points clés de la course perpétuelle de notre héros, sans pour autant vous obliger à vous arrêter: votre dextérité au game pad sera mise à l'épreuve !
Certains se plaindront de ne pouvoir sauvegarder leur partie à l'acte 2 de chaque zone, ce qui évidemment n'était déjà pas possible dans Sonic 3, premier épisode permettant la sauvegarde: il faut arrêter de tout vouloir casualiser à outrance ! Tout est faisable, et ça fait parti de la durée de vie de ce genre de jeu, sinon on aurait pu aussi sauvegarder à chaque check point...
Les phases de Bonus Stage se présentes sous deux formes: au check point, lorsque vous avez 25 rings minimum vous pouvez sauter dans un cercle d'étoiles vous menant à ces stages qui au fait rager les joueurs de Sonic 3 & Knuckles: les grosses sphères recouvertes de boules bleus et rouges, la difficulté est toujours au rendez vous... Ceci ne servent plus à vous accaparer les fameuses 7 émeraudes, dont nous parlerons dans un instant, mais des pièces à collecter pour débloquer des contenus bonus.
Pour les Emeraudes du Chaos, il faut trouver les anneaux géants cachés à travers les différentes zones pour accéder à un bonus stage rappelant ceux de Sonic CD: une course sur un plan en mode 7 façon Mario Kart sur Super Nintendo, le tout orchestré par un compte à rebours alimenté par les anneaux collectés ici, et une barre de boost à remplir à l'aide de boules bleues. Et c'est cette phase du jeu qui est extrêmement chaude vous le découvrirez.
Seule déception au tableau: le dernier boss.
Nombreux modes de jeux et options sont là pour raviver les souvenirs des fans: subtilités de gameplay spécifiques aux différents épisodes, time attack, courses en multijoueurs, ou encore un mode "bis" vous obligeant à jongler entre les cinq personnages: Sonic, Tails et Knuckles trio originel, ou encore Ray et Mighty Héros du jeu d'arcade peu connu: Sega Sonic ! Un système original rappelant Chaotix pour les plus grands fans ayant poussés l'aventure jusque sur le 32X.
Bref, au delà des multiples références à l'âge d'or de Sonic en 2D, ce jeu supervisé par un fan méticuleux et concepteur génial ayant compris l'essence même de l'univers du hérisson de Sega a su faire vivre une nouvelle aventure à tout ce petit monde sans perdre ses codes et y apporter un brin de renouveau maîtrisé. Le fun est là.
Espérons que le succès ouvre les portes d'une suite à ce nouveau hit de la plateforme.
Seule réelle alternative au plombier moustachu, Sonic prouve avec ce nouvel épisode que sa course est loin d'être terminée.