Une suite pour Willow ? Bon nombre de gamins des années 80 en ont rêvé, et après 3 décennies, on ne l'attendait plus. Mais le rachat de Lucas Films par Disney devait obligatoirement entrainé une capitalisation de ces diverses licences. Star Wars a été vampirisé à outrance, Indiana Jones est en cours: il ne restait plus grand chose à revisiter.
Le choix du format série aurait pu être pertinent si nous n'avions pas affaire aux mêmes équipes, donc la même recette que la plupart des produits Marvel/Star Wars/Disney, avec des intrigues épisodées ressemblant plus à une recette datant des années 90, qu'une réelle utilisation du format pour développer une histoire et ses personnages dans son sillage.
Pourtant, ce n'est pas là que cela boite réellement, le fils Kasdan en charge du projet, essayant de maintenir une cohérence, de faire un travail de fan pour les fans, tout en "modernisant" le sujet. Et oui, Disney a voulu, telle une nécessité primaire, y intégrer des éléments d'inclusivité et autre diversité dans son casting et son scénario. Outre l'aspect inutile de la chose, c'est fait à la truelle.
Mais ce n'est toujours pas ça le pire...
Le pire reste au niveau de la qualité de production et de la direction artistique.
On est dans l'Heroic Fantasy entre Xena la guerrière et un truc de teenager façon Harry Potter du pauvre, avec une équipe de blaireaux majoritairement sans charisme errant dans des forêts situées à 2 kilomètres du studio avec leur faune qui n'a rien de dépaysant.
Et encore ça se limiterait à ça, mais lorsqu'on croise certains personnages (coucou les deux bucheronnes par exemple), on se dit: sérieux ? Ils n'ont pas changer de dimension ? Certains ont des fringues que tu pourrait trouver chez Carhartt au rayon trappeur fan de RMC découverte.
Et là vous vous dites: il déconne ? Disons, que les jean's "denim" coupe large, avec les chemises assorties bouton pression, le chapeau de la gamme avec des oeillets rivetés ça fait un peu tâche, je parie qu'en faisant pause on capte que les pompes c'est des Timberland...
Le tout mis en scène devant un chalet pouvant être un chalet moyen d'Amérique du Nord.
Et puis des fois, tu ne sais pas pourquoi, la qualité de production, la lumière, le plateau sont au rendez vous, comme si on avait glissé des éléments supplémentaires entre pour rallonger la série, ou alors c'est un grand écart qualitatif entre deux équipes de tournage et leur temps imparti. Le grain de l'image et la colorimétrie auraient pu être adaptés pour créer une certaine continuité avec le film, comme il a déjà été fait avec Star Wars, mais bon c'est du détail là.
Je pinaille certains diront, je répondrai: je m'attarde sur ce qui m'est donné de voir. Car rien que dans les 4 premiers épisodes, 80% des scènes d'action se passent la nuit. Une nuit aux filtres tellement mal gérés que la plupart du temps on ne comprend pas ce qu'il se passe, on essaie de le deviner. Et même lorsque cela se passe en plein jour, certaines transitions d'une scène à l'autre ne sont pas évidente et vous laisse un instant perplexe comme si un remontage à la hâte avait été opéré pour supprimer des éléments ou acteurs.
Bref, pour l'instant, au bout de 4 épisodes, ça sent le bricolage , parfois de bonne facture et souvent d'une tristesse. Les épisodes de 50 minutes ne sont pas là pour mettre en avant le récit ne développant qu'une intrigue, un cercle de personnage, avec une action par épisode ça fait parfois inutilement long.
On aurait peut être préféré un plus petit format pour Willow, sans pour autant avoir les idées courtes... (désolé).