Avant de lire ce qui suit, hop, ambiance : Best Opening Ever.
Renommé Soul Blade chez nous, Soul Edge constitue le premier opus de la saga maintenant bien connue qu'est Soulcalibur. Ce premier opus, comme beaucoup de jeux PSone, a très bien vieilli sur certains points, et assez mal sur d'autres.
Un tout petit mot sur l'histoire, qui change un poil du basique tournoi où tout le monde se fout sur la gueule. L'histoire commence avec un vilain pirate, du nom de Cervantes de Leon, ayant obtenu Soul Edge, l'épée dévoreuse d'âme donnant puissance et à priori immortalité (pompée sur la Stormbringer du Cycle d'Elric si vous voulez mon avis). Là, toute une ribambelle de protagonistes vont, pour les bonnes ou mauvaises raisons, chercher à vaincre Cervantes et récupérer Soul Edge pour leur pomme. Classique mais efficace. Le seul inconvénient de ce genre de scénario, c'est qu'il y a autant de fins qu'il y a de protagonistes, ce qui rend le tout de plus en plus confus au fil des suites (d'où peut-être la déchéance scénaristique de Soulcalibur V...).
Graphiquement, forcément c'est un peu moche aujourd'hui, même si la modélisation des persos est très correcte, les décors sont un peu vides et les textures "bavent" un peu. Mais bon, ce n'est pas très juste de critiquer cet aspect-là presque 20 ans après, car pour l'époque le jeu était d'une fluidité rare. Et ne serait-ce que pour la séquence d'intro la plus épique de l'histoire du jeu vidéo (voir plus haut), tout est pardonnable.
Niveau gameplay, c'est assez inégal suivant le perso utilisé. Mitsurugi et Seung Mina par exemple ont bien mal vieillis, et les contrôler parfaitement est un véritable challenge. D'autres comme Siegfried ou Li Long sont toujours aussi plaisant à jouer. Le jeu comprenait déjà un certain nombre de combos et d'éléments repris par la suite. Tous les persos ont à peu de choses près les mêmes mouvements : une attaque horizontal, une attaque verticale, un coup de pied, une garde, une prise, une attaque imparable et un "critical edge" dévastateur mais consommant un tiers de la durabilité de votre arme. Car oui, Soul Blade possèdait à l'époque quelques particularités afin de se démarquer d'un Tekken ou d'un Virtua Fighter. Chaque perso utilise une arme blanche plutôt que ses poings, et peut en débloquer jusqu'à huit, chacune ayant ses propres caractéristiques (attaque, défense, durabilité, poids) ou spécificités (redonne de la vie, consume la vie, portée accrue...). Chaque arme possède donc une jauge de durabilité, et si vous vous protégez trop durant un combat, votre arme finira par se briser, ce qui réduira considérablement votre défense et votre attaque. Bref, si les persos ont tous les mêmes coups de base, chacun se joue et se maîtrise très différemment, et les différentes armes peuvent vraiment changer la donne en apportant une étonnante profondeur tactique aux combats.
Pour finir, je dois parler du contenu, qui m'a vraiment impressionné. Personnellement, j'ai commencé la série avec Soulcalibur sur cette bonne vieille Dreamcast, sur lequel j'avais déjà passé des heures interminables sur le mode Edge Master, sorte de mode arcade, mais plus long, plus scénarisé, avec plus de contraintes, mais surtout plus dur. Et ce mode était bel et bien déjà présent dans Soul Blade, il permet en fait de débloquer toutes les armes pour chaque perso. Et à mon grand étonnement, il m'aura fallu pas loin de quatre jours pour tout débloquer, et avec pas mal de souffrance. Car nom de Dieu, certaines missions sont dures, sans compter les combats finaux contre Cervantes/Soul Edge et l'obtention harassante de l'arme ultime de chaque perso. Par contre, compléter un jeu de baston à 100% n'aura jamais été aussi gratifiant.
Bref, Soul Blade a assez mal vieilli graphiquement et tous les persos ne sont pas facilement abordables. Mais force est de constater qu'à l'époque, les développeurs ne se foutaient pas de la gueule des joueurs, en proposant des persos charismatiques, un gameplay fun et assez tactique, et un contenu conséquent soutenu par un challenge très appréciable.