En 1989, l'univers vidéoludique ressemblait à une galaxie en pleine expansion. Loin des graphismes ultra-réalistes et des mondes ouverts tentaculaires d'aujourd'hui, les jeux s'appuyaient sur leur créativité, leur humour et leur capacité à transporter le joueur dans des aventures inédites. Space Quest 3: The Pirates of Pestulon, développé par Sierra On-Line, est un parfait exemple de cette époque, mêlant science-fiction, humour absurde et défis d'un autre monde.

On incarne Roger Wilco, un concierge de l'espace un peu maladroit et complètement malchanceux, qui devient malgré lui le protagoniste d'une saga loufoque. Cette épisode commence alors que notre capsule vient d'être arrimée par un vaisseau benne à ordure et nous voilà embarqués dans une aventure où il faudra s’échapper de cette poubelle spatiale, explorer des planètes étranges, et affronter des pirates de l’espace pas très futés.

Dès les premières minutes, on sent l'esprit bon enfant et décalé qui a fait le charme de la série. Les dialogues regorgent de jeux de mots, et les situations absurdes s’enchaînent avec un sens du timing comique impeccable. Ce mélange de science-fiction sérieuse et d’humour potache fonctionne à merveille, même si certains gags peuvent paraître un brin datés aujourd'hui.

Les graphismes en 16 couleurs, bien que limités par le standard EGA de l’époque, sont joliment détaillés et parviennent à créer une ambiance immersive. Les décors spatiaux, les planètes étranges et les intérieurs de vaisseaux témoignent d’un soin particulier porté aux détails ; et la bande-son, composée par nul autre que Bob Siebenberg, le batteur du groupe Supertramp, ajoute une touche unique.

Côté gameplay, Space Quest 3 s’inscrit dans la tradition des jeux d’aventure Sierra : exploration, résolution d’énigmes, et... beaucoup d’essais-erreurs. Le jeu repose encore sur un système de commandes textuelles où il faut taper des phrases pour interagir avec l’environnement. Si cela peut sembler archaïque aujourd’hui, cela faisait partie du charme et de la difficulté de l’époque. Trouver la bonne commande relevait parfois du casse-tête, mais la sensation d’accomplissement n’en était que plus grande.

Attention toutefois : la mort vous guette à chaque coin de pixel. Que ce soit en entrant une commande erronée ou en sous-estimant un ennemi, il est facile de trépasser brutalement, souvent de façon hilarante. Heureusement, sauvegarder fréquemment est un réflexe vite acquis pour éviter la frustration.

Space Quest 3 est un véritable festival de références culturelles. Les amateurs de science-fiction et de pop culture des années 70 et 80 y trouveront de nombreux clins d’œil, notamment à Star Wars, Star Trek, ou encore Alien. L’humour méta, où le jeu se moque de ses propres mécaniques ou des limites technologiques de l’époque, confère à l’ensemble un second degré rafraîchissant.

Genifair
7
Écrit par

Créée

le 28 déc. 2024

Critique lue 4 fois

Genifair

Écrit par

Critique lue 4 fois

Du même critique

Rebel Moon - Partie 1 : Enfant du feu
Genifair
1

Critique de Rebel Moon - Partie 1 : Enfant du feu par Genifair

Il est des œuvres qui, dans leur ambition de réinventer l’imaginaire collectif, trébuchent sur leur propre prétention. Rebel Moon, premier volet de l’épopée galactique signée Zack Snyder, incarne...

le 26 déc. 2023

1 j'aime

Space Quest III: The Pirates of Pestulon
Genifair
7

Critique de Space Quest III: The Pirates of Pestulon par Genifair

En 1989, l'univers vidéoludique ressemblait à une galaxie en pleine expansion. Loin des graphismes ultra-réalistes et des mondes ouverts tentaculaires d'aujourd'hui, les jeux s'appuyaient sur leur...

le 28 déc. 2024

Avatar - La Voie de l'eau
Genifair
4

Critique de Avatar - La Voie de l'eau par Genifair

Si Avatar 2 : La Voie de l’eau aspire à une catharsis écologique et familiale, cette ambition se dilue dans une exécution si appuyée qu’elle confine à la caricature. James Cameron semble ici victime...

le 27 déc. 2024