Quelles bonnes idées mais que de lacunes...
Spellforce : The Order of Dawn est un jeu de stratégie en temps réel de 2003, édité par les autrichiens de JoWood et développé par les allemands de Phenomic, rattaché en 2006 par Electronic Arts avant que ces derniers de ferme le studio et licencie les 60 employés en 2013….. (soupir) Electronic Arts… C’est la seule série qu’a développé le studio, deux opus avec deux extensions pour chacun, dont Spellforce : Breath of Winter et Spellforce : Shadow of Phoenix.
Le jeu vous propose une campagne et trois types de cartes : les cartes RPG pour faire évoluer son personnage, les cartes du Bien pour jouer avec les Humains, Elfes et Nains et les cartes Mal avec les factions Elfe Noirs, Trolls et Orques.
Et c’est déjà un point intéressant du jeu ! Dans un jeu de stratégie classique, on choisit le nombre d’alliés et d’ennemis et une fois en jeu, chacun s’occupe de sa base pour anéantir celle des autres. Spellforce est radicalement différent en proposant de gérer non pas une, non pas deux mais bel et bien trois bases en même temps ! En effet sur les cartes Bien ou Mal, il suffit de balader son héros (soigneusement créé au passage) sur la map, trouver les monuments et créer ses armées des trois factions de chaque type de carte, ou bien concentrer sa puissance sur une ou choisir ses préférées !
Il s’agit là d’un excellent outil de gameplay permettant une grande rejouabilité du titre pour les gamers curieux. Si on peut comparer ce jeu à un autre, ce serait sans doute Warcraft III.
Warcraft III ayant un système de héros très perfectionné comme Spellforce, à qui d’ailleurs la communauté a détourné les règles en ne gardant que les héros et inventant ainsi un style : le MOBA, dont League of Legend en est le représentant. Refermons la parenthèse et ajoutons que le système de héros est bien plus poussé avec une gestion des caractéristiques, de l’inventaire, des équipiers et…. Mais attendez…
Un jeu qui propose une création de personnage qui évolue en fonction de l’expérience de ses batailles dont on peut gérer l’inventaire et les caractéristiques… Mais ce sont les caractères d’un RPG tout ci tout ça !
Effectivement l’ambition de base de JoWood était de créer un jeu conciliant le mieux possible le jeu de stratégie et le jeu de rôle. Le pari est-il réussit ? Eh bien pour faire court, oui mais déséquilibré.
En effet, le côté RPG fait totalement partit intégrante du gameplay et nécessaire pour évoluer dans le jeu mais malheureusement, dès que l’armée est formée, le héros devient totalement inutile et se contente d’amasser de l’expérience et du loot, rajouter à ça que le système de magie n’est pas très ergonomique et les mages sont vite très faibles.
Ergonomie, c’est malheureusement le mot qui désigne le problème majeur de ce jeu. Beaucoup d’actions ne sont pas intuitives et la jouabilité en souffre énormément. Que ce soit la gestion de certaines ressources ou le mode troisième personne que vous n’utiliserais jamais à quel point c’est de la camelot, le jeu freine énormément de plaisir de jeu pour en faire de la frustration.
Frustration qui devient insupportable et donne envie de lancer l’ordinateur par la fenêtre à des moments quand celle-ci réside dans des détails. Je pense que c’est ça qui fait que je n’ai pas apprécié pleinement ce jeu. Même son plus gros défaut à mon sens !
Le pire est l’Intelligence Artificielle. Vous vous moquez de l’IA de certains nouveaux jeux comme les FPS populaires ou autres bêtises dans ce genre. Accrochez-vous à votre slip parce que dans Spellforce, l’IA ennemie est extrêmement bien gérée mais là où le bas blesse… te fracasse le crâne à coup de cisailles trempées dans l’acide je veux dire, c’est VOTRE IA !
Le path fiding (le chemin que doit prendre le PNJ pour faire court) est à la ramasse obligeant le joueur à gérer le déplacement pour éviter que ses alliés ne choisissent de passer dans le camp adverse. Sans oublier les petits problèmes énervants comme le héros qui n’active son sort qu’une fois sur deux lorsqu’il est attaqué, les troupes qui pourchassent inutilement l’ennemi sur toute la carte ou même le héros archer qui n’attaque pas pour aucune raison.
Puisqu’il faut bien conclure, Spellforce possède un concept design magnifique à mi-chemin entre League of Legends et Warcraft mais possédent bien trop de lacunes dans sa programmation pour en profiter pleinement. Reste à voir ce que vaut le second opus.
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