Temps de jeu : 50 heures
Mon premier Splatoon
Pisse-tâches
Véritable phénomène au pays du Soleil-Levant, il n’aura fallu que trois jours à Splatoon 2 pour distribuer plus de six cents mille copies physiques. Pourtant, au vu de sa présentation générale, ce deuxième opus s’apparente plus à une version 1.5 qu’un réel nouveau titre. Il faut dire que son contenu est – pour le lancement – plutôt faiblard ; des mises-à-jour gratuites s’occuperont de le remplir petit à petit. Splatoon 2 possède, comme son aîné deux ans plus tôt, un mode solo, lequel occupera le joueur moins d’une dizaine d’heures. Ici, le scénario se restreint à sauver une demoiselle en détresse et le Poisson-Charge, une source d’énergie vitale pour la ville de Chromapolis. Pas de superbes cinématiques, ni même de doublages. À contrario, Nintendo préfère nous régaler avec des niveaux similaires à des parcours dignes d’un Ninja Warrior. Particulièrement bons dans leur level-design, ils font surtout office de tutoriel géant avant le grand bain du jeu en ligne. Ce ne sont pas les deux collectibles par niveaux qui nous y retiendront plus longtemps, ni même les savoureux boss ou l’univers en général. Splatoon 2 est un jeu clairement orienté multijoueurs. Si vous vous attendiez à de la coop locale en écran splitté pour exploser une quelconque IA, vous pouvez vous mettre le doigt dans le tentacule !
Encrez, c'est tout vert
Quand bien même il sera possible de jouer avec ou contre des amis, tout se passera en ligne, chaque joueur évoluant sur sa propre console. S'il ne rattrape évidemment pas cet énorme défaut, la possibilité de s'affronter en mode LAN est un énorme plus qu'il faut souligner. Avec huit cartes, plus d'une trentaine d'armes et des centaines de vêtements ornés de divers bonus, le jeu prend une toute autre dimension. Si les kills sont bien plus récompensés que dans l'opus Wii U, ce nouveau Splatoon approfondit également plus encore son pan stratégique, à l'image de l'armure d'encre, un nouveau spécial - lesquels sont utilisables après avoir encré un certain pourcentage du terrain. Très axé jeu en équipe, ce dernier permet à vous et tous vos alliés de résister à un nombre limité de dégâts reçus ; impossible de se faire éliminer en un coup par un sniper sournoisement planqué en hauteur. Dans tous les cas, les affrontements sont toujours très dynamiques, notamment grâce à la taille étroite des maps, au respawn rapide et capable de nous téléporter jusqu'à un allié vivant, ou encore à la possibilité de se mouvoir dans l'encre de notre couleur.
Tant t'accule et pourtant...
Évidemment, il y a également du nouveau du côté des armes secondaires et principales. On pensera notamment à la pluie d’encre – laquelle est parfaite pour déloger les cibles statiques – ou au double encreur, offrant à son propriétaire la possibilité d’exécuter des roulades tout en canardant ses adversaires. Les styles de jeu sont nombreux et variés, qu’ils soient offensifs, défensifs ou utilitaires. Pêle-mêle, on notera les bombes à tête chercheuse, les mines, les seaux dévastateurs au corps-à-corps, une onde de choc capable de détruire les cibles proches, la boule de hamster nous protégeant des tirs ennemis avant d’exploser tout ce qui se trouve près d’elle, ou encore la vicieuse fontaine que l’on planquera dans un coin obscure pour gratter un peu plus de terrain encré. Au rayon des modes de jeu en ligne, pas de grandes surprises : en plus des guerres de territoire (où il faut encrer le plus possible la carte en question), on pourra également s’adonner à des parties classées avec de la défense de zone, du payload ou encore une simili-capture de drapeau. Si les parties en classée sont rapides à se créer et à se lancer, force est de constater que le mode non-classé met bien plus de temps – parfois plus de dix minutes.
Matte l'eau et cales à mares
Au niveau des options, on pourra évidemment régler la sensibilité de la caméra et de la visée, mais aussi de la présence ou non du mode gyroscopique. Sacrément déroutant au départ, il se montrera très utile dès lors qu’on commencera à le maîtriser. S’il brille par son gameplay, Splatoon 2 excelle également du côté de son univers. Toujours aussi étrange, il profite d’un délire résolument japonais, lequel ne plaira pas à tous ; une fois qu’on adhère à son ambiance très street et underground (comme l’était Jet Set Radio en son temps), difficile de s’en dépêtre. Bénéficiant de graphismes colorés, d’une pléthore de détails et de musiques aussi expérimentales qu’entraînantes, les environnements du jeu se montrent agréables à parcourir. À cet égard, il faut souligner le level-design des maps, très bien pensé. Que ce soit entre deux tours, dans des docks, sur un bateau à mâts ou une scène musicale, les ambiances comme les stratégies avantagées se montrent variées. On regrettera juste un manque de personnalisation de notre Inkling, lequel se résume au sexe et à trois coupes de cheveux. C’est chiche.
Conclusion
Avant d’en finir avec Splatoon 2, il serait de bon goût de ne pas oublier le Salmon Run. Semblable à un mode survie, il faudra repousser des vagues de poissons avec trois coéquipiers. Au programme de cet ajout très sympathique, des récompenses importantes et une difficulté croissante au fur et à mesure qu’on triomphe des parties. Avec son univers débordant de couleurs ainsi que son gameplay frénétique et accessible (mais non pas dénué de profondeur), Splatoon 2 aurait pu s’imposer définitivement comme le Mario Kart du TPS s’il ne souffrait pas d’un manque de coop locale en écran splitté. Comparé à son aîné, Splatoon 2 améliore plus qu’il n’innove réellement. Plus généreux, plus beau, plus addictif et plus fun, on peut quand même lui pardonner cet écueil, tant la Wii U a été boudée, réduisant considérablement le succès qui lui était dû. Pour peu qu’on adhère aux shooters compétitifs, Splatoon 2 est un nouveau must-have de Nintendo. 8 sur 10, coup de cœur.