Ou comment passer du sympathique au médiocre en reprenant tous les éléments du jeu précédent... Sorti en 1992 sur Megadrive sans passer par la case arcade qui avait offert une certaine notoriété au premier Splatterhouse, cette suite propose à l'ami Rick de revêtir une nouvelle fois son masque aztèque pour sauver sa chère Jennifer, pourtant décédée lors du précédent volet.
Ricky, qui dispose toujours de la même palette de coups (poing-pied-tacle) se baladera à travers différents environnements avec la même obsession : savater la gueule de ce qui ne ressemble pas à un être humain. L'action ne se cantonnera pas à un simple manoir, puisque vous aurez l’occasion de vous balader en pleine forêt ou d'emprunter une barque pour traverser une rivière. Comme c'est charmant. L'ambiance horrifique est toujours au rendez-vous puisque le moindre coup produira de formidables gerbes de sang et de réjouissants concassages d'os.
Bref, la prise de risque est minimale et, pourtant, quelque chose ne fonctionne pas dans ce nouvel opus : serait-ce la facture graphique du jeu bien inférieure à la version arcade du premier Splatterhouse pourtant sorti quatre ans plus tôt ? Les musiques tristounettes qui n'exploitent pas le processeur sonore si particulier de la machine de Sega ? L'ambiance qui est passée de l’oppressant au gore franchement kitch ? La difficulté déséquilibrée qui tranche avec le challenge sérieux mais réalisable de l'opus précédent ? En exagérant, on a presque l'impression d'avoir affaire à un mod du premier jeu, réalisé par une équipe sans souffle ni motivation.
Tout n'est pourtant pas à jeter : les boss toujours aussi flippants (mention spéciale pour les quatre nourrissons à découper à la tronçonneuse), les situations un peu plus variées (en dépit de la perte des embranchements multiples) et le grain de folie du jeu toujours présent par intermittences...
Splatterhouse 2 est donc une franche déception : Namco n'a pas réussi la transition de l'arcade aux consoles. Au contraire, la désagréable impression de passer de "The Shining" au mec déguisé en singe et planqué dans le train fantôme de la fête foraine de ton village, se fait persistante. Heureusement, la firme japonaise va redresser la barre avec une suite innovatrice et beaucoup plus intéressante...