Super Street Fighter IV: Arcade Edition par Nuk
Je suis trop vieux pour me souvenir de l'année exacte. Ma pièce de 10 balles en poche, je me dirige tranquillement vers la salle d'arcade de ma triste ville picarde. Pour tout vous dire, je ne sais même plus dans quelle machine je comptais l'engouffrer ce jour-là... Splatterhouse ? Karnov ? Dragoninja ?
Tiens...des gens font la queue pour accéder à une borne : ça ne va pas plaire à ce connard de gérant de la salle qui vire continuellement les gens qui attendent derrière les autres au lieu de se reporter sur un autre jeu. Sur l'écran, je vois deux sprites énormes : un militaire affronte une espèce de monstre jaune. Je suis scotché : le jeu est magnifique, l'animation fluide, les bruitages et la musique monstrueux et l'interface d'une efficacité redoutable (N'importe quelle personne voyant le jeu pour la première se doute que la barre du haut ne doit pas se remplir de rouge...).
Mon premier contact avec Street Fighter 2 est, sans doute, mon expérience d'arcade la plus mémorable. Mais, comme tant d'autres, j'ai un problème qui me bouffe toujours la vie aujourd'hui : je suis un joueur de merde. J'ai dû attendre la version SNES pour sortir mon premier Hadoken, je pensais que les coups faibles et moyens ne servaient à rien (bah ouais, pourquoi les utiliser alors qu'ils bouffent moins la barre de vie ??) et je considérais comme Dhalsim comme le perso le plus nase du roster.
Le plus dingue, c'est qu'à l'époque, j'étais persuadé d'être un putain de top player... alors que je suis infoutu de sortir un combo de 3 coups. Finalement, les version de SF se sont succédées, se complexifiant sans cesse et écartant, sans le vouloir, les joueurs de mon acabit. SF 3.3 sort dans ma salle d'arcade dans l'indifférence la plus totale.
Aujourd'hui, je suis toujours nul à chier mais , grâce a SF IV, je sais à quoi servent les coups faibles, je sais enchainer des combos basiques et j'éprouve toujours la joie basique d'écraser un adversaire qui commet l'exploit d'être encore plus faible que moi.
Et, putain, j'aurais tellement voulu savoir jouer avec Dhalsim.