Le point fort de cette série de jeux Jedi Knight c’est clairement son ambiance, qui a tout le temps été très fidèle aux films Star Wars classiques. C’est donc un plaisir de lancer ce troisième opus, et de se retrouver immergé dans cet univers, à incarner pour la troisième fois Kyle Katarn. L’histoire est rapidement intrigante, et si elle ne se montre jamais exceptionnelle, elle saura vous motiver à avancer et vous tiendra en haleine du début à la fin.
On retrouve avec plaisir plein d’éléments raccords avec les précédents jeux (ennemis, armes, ...), modélisés en 3D cette fois-ci, et ça rend très bien. L'interface est également très fidèle à ce que proposaient les deux jeux précédents, et on reprend très facilement ses marques. Le doublage français est bof par contre, sauf Luke, étrangement bien doublé par rapport au reste des personnages, alors qu’il n’est qu’un personnage secondaire.
Malheureusement, dès le début du jeu, on se rend compte que quelque chose va poser problème : les armes ont une dispersion de malade, et ne tirent donc pas là où est votre curseur. Sans déconner, on peut être à bout portant (genre à un mètre de distance), viser un ennemi, et le tir va passer à côté de lui... C’est quoi cette idée de débile ?
Bon on se doute bien que le jeu va introduire des sabres laser à un moment donné, donc on se dit tant pis, on abandonnera les armes moisies à ce moment-là.
Alors désolé, non seulement vous ne toucherez pas votre premier sabre avant 4 heures de jeu, mais en plus les développeurs se sont dit “ok maintenant que le joueur a un sabre laser, remplissons nos niveaux de lanceurs de grenades et de sniper, comme ça il pourra pas s’en servir”. Alors ok, il devient un peu plus utile par la suite, mais ce premier niveau avec un sabre est vraiment naze, et le jeu n’est jamais jouable uniquement au sabre, il faudra toujours se reposer sur ces fichus armes imprécises.
Et lorsque, enfin, on se retrouve face à un autre gonze équipé d’un sabre, on se rend compte qu’on est réduit à faire du circle strafe en spammant le clic gauche, exactement comme dans le jeu précédent. Oh il existe bien tout un système de coups à lancer en fonction de la direction dans laquelle on se dirige ET de la direction dans laquelle on frappe, mais j’ai trouvé ça vraiment pas ergonomique, et surtout encore moins efficace que le clic-clic-clic frénétique.
Autre défaut hérité des opus précédents : le level design à base de “je fais quoi maintenant ???”, digne d’un mauvais opus de la série des Tomb Raider. Au lieu d’avoir un truc (relativement) dirigiste et efficace à la Duke Nukem 3D, on a des niveaux avec des interrupteurs qu’on a du mal à distinguer des décors : quand il y a deux textures qui clignotent, et que l’une est décorative tandis que l’autre est un interrupteur, c’est plutôt problématique... Bref, on ne passe pas un niveau sans devoir aller voir une soluce, et ça devient franchement pénible.
Genre j’arrive à la fin du niveau, mon objectif c’est “atteindre le vaisseau machin”, j’ai massacré tout le monde, je suis collé au vaisseau en question, mais je n’arrive pas à valider l’objectif parce que je ne trouve pas la texture précise qui sert d'interrupteur... Mais vas-y quoi, à quel moment tu te dis que ça va m’amuser de chercher comment valider la fin du niveau ?
Autre technique de level design pénible et usante : les pièges qu’on ne peut pas anticiper (les snipers par exemple, dont on apprend la présence en se prenant une balle dans la tête) : ça force à faire des sauvegardes rapides et des chargements rapides à tout bout de champ, et ça n’est pas drôle comme manière de jouer !
Bref vous l’aurez compris, si j’ai apprécié l’univers et l’histoire du jeu, son gameplay m’a paru bien pénible. Et si la musique est forcément bonne, Star wars oblige, certaines utilisations sont abusées : entendre la Marche Impériale boucler pendant 25 minutes parce que vous cherchez la sortie du niveau, ça fait perdre un peu de sa superbe à la composition.
13/20
PS : La Sith habillée façon donjon BDSM, il fallait pas hein. Je pense qu’on peut avoir une méchante sombre et menaçante sans la sexualiser de manière aussi ridicule...